LES VITRAUX DE NOTRE-DAME

LES COCHONS À LA GLANDÉE
LES COCHONS À LA GLANDÉE (**)

Aujourd’hui, je reprends l’article de Maxime Tandonnet, toujours lucide — à ma connaissance actuelle — paru sur son blog (*) sous le titre Les Vitraux de Notre-Dame.  Ah ! Ces vitraux ! Le simple fait qu’ils aient été épargnés par le trop célèbre et si peu expliqué incendie de 2019 devrait les rendre plus chers à tout individu doué d’un minimum de bon sens et, pourquoi pas, de connaissance de l’âme humaine dans ses soubassements inquiets. En effet, le simple fait que le feu ait épargné ces œuvres d’art leur confère une valeur de double témoignage, et nous donne l’envie de les revoir, comme on retrouverait un vieil ami un peu négligé après une longue maladie.

Mais demander cela à un Macron : autant s’attaquer à la quadrature du cercle des petits coquins et des petits copains.  N’en doutons pas, les arguments que je développe au sujet de ces vitraux n’ont rien à voir avec ceux qui doivent hanter les circonvolutions presque cérébrales du président déclassé. Maxime Tandonnet en développe un aperçu en fin de son article.

Je me permets d’insister sur la réalité humaine toujours présente, que l’on évoque un scientifique de renom, un éboueur à son travail trop négligé bien que si nécessaire, ou un président en mal de copinage, d’attouchements sportifs, et autres serrages de cravate dont il voulait refaire le nœud. Que ceux qui ont une graine de connaissance du sens des mots et de leur valeur psychologique profonde comprenne.  Il est des actes qui valent un long discours.  Et des discours cachés qui transpirent derrière des gestes quelque peu déplacés sur une cravtouze, des gestes, disons, un peu trop intimement féminins.  

Bref le monde comme il va, comme on le voit, et comme on n’a plus envie de le voir. 

Antoine Solmer

PS :  En reliant par un raccourci trop bref deux présidents comme Pompidou d’une part, et Macron d’autre part, Maxime Tandonnet a oublié qu’un monde les sépare : si le premier voulait qu’on (la bureaucratie) arrête “d’emmerder les Français”, Macron lui, s’est glorifié de vouloir devenir leur premier emmerdeur, Covid ou pas, ainsi que sur d’autres champs labourés par ses copains de Mc Kinsey. 

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Les vitraux de Notre-Dame ont été épargnés par l’incendie du 15 avril 2019. Conçus par Viollet-le-Duc au XIXe siècle ils sont issus d’une véritable création que l’architecte a voulu fidèle à l’origine gothique de la cathédrale. La commission nationale du patrimoine et de l’architecture est opposée à leur remplacement. Cette commission, qui s’est réunie jeudi 11 juillet 2024, « a émis un avis défavorable à la dépose des vitraux de Viollet-le-Duc« .

Or le chef de l’Etat est favorable au remplacement de ces vitraux par des œuvres d’art moderne. En décembre 2023, il annonçait le lancement d’un concours pour changer les vitraux. Huit mois plus tard, le projet semble se réaliser avec la publication, le mercredi 4 septembre des noms des artistes/vitraillistes chargés d’imaginer les nouveaux vitraux de la cathédrale.

Une question vient aussitôt à l’esprit: en quoi un PR est-il compétent, au regard de l’Etat de droit, pour décider le changement des vitraux de ND? Article 5: « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. » En termes d’Etat de droit, il n’a aucune compétence pour statuer sur les vitraux de ND.

Alors évidemment, c’est une habitude des présidents de la Ve: Pompidou et Beaubourg, VGE et le musée d’Orsay, Mitterrand et la pyramide du Louvre, Chirac et le musée des arts premiers. Les présidents, comme des rois ou des empereurs, veulent laisser leur trace dans l’histoire. Et le président Macron entend faire de même avec les vitaux de ND.

Eh bien cette pratique est contestable au regard des fondements de la démocratie: elle viole la Constitution en substituant le fait du prince aux principes de l’Etat de droit. Un président ne dispose d’aucune prérogative faisant de lui le maître des vitraux. Aucune. Notons que seuls de Gaulle et Sarkozy n’ont pas cherché à imprimer leur trace dans la pierre des monuments. Car les présidents n’ont aucune compétence, au sens intellectuel comme au sens juridique, pour statuer sur le destin des monuments historiques.

Comment l’expliquer? par une fuite en avant. Quand le plus haut responsable français (quel qu’il soit) voit la réalité qui se dérobe, le chaos qui s’installe, l’impuissance qui gagne, l’incapacité à améliorer la vie des Français et à préparer l’avenir, il soigne sa trace dans l’histoire. Changer les vitraux de ND, épargnés par l’incendie, c’est une manière d’œuvrer à la déconstruction de l’histoire, chère à notre époque. C’est aussi une manière de compenser la maîtrise perdue sur le monde des réalités. Les vitraux que l’incendie a épargnés, devront céder sous la foudre de Jupiter.

MT

(*) https://maximetandonnet.wordpress.com/

(**) http://cathedrale.gothique.free.fr/Notre-Dame_de_paris.htm

Illustration par les vitraux de la rose ouest.

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