ESPOIR OU NAÏVETÉ ?

Claude Henrion nous pose un dilemme sans solution intitulé “Espoir ou Naïveté” ?

Bar-nier ou Bar-néant ? Sur le plan de la logique immédiate, je comprendrais que ce Barnier,-pas-niais-puisque-champion-du-retournement-de-veste, soit revenu pour assurer encore un peu de mixture macronienne ou post-macronienne. Problème : de toute façon, les plats sentent trop le pourri réchauffé. Et il reste dans l’équation la pression constante de l’État profond qui “le met” bien profond à une France avachie qui ne demande que ça. 

Alors, bien sûr, le miracle en attente… Mais celui-là, à courte et moyenne vue, n’est pas près d’arriver. Et surtout du côté RN. Ailleurs ? Ne rêvons pas ! Courage, fuyons !

Antoine Solmer

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Après quelque 50 jours d’errances apparemment sans raison, sans but, sans fil conducteur et sans aucun espoir de s’en sortir autrement que par le bas, l’irruption de Michel Barnier parmi les “papabili” a surpris. Moins, toutefois, que sa nomination à l’Hôtel Matignon, 48 heures plus tard. Pourtant, quand on compare les autres candidats en lice (des esprits de seconde classe ayant à leur actif des succès que personne n’a jamais remarqués), Barnier (technocrate réputé brillant mais, en vérité tout-à-fait terne et pas très malin) est un espoir… inespéré, un Pierrot lunaire.

Je ne suis pas absolument sûr que tout le monde se soit bien rendu compte de la gravité de la situation dans laquelle se trouve la France. Essayons de la résumer : un “round’’ d’élections européennes prévu de longue date a donné un résultat catastrophique au parti présidentiel –ce qui n’est pas étonnant : il a tant accumulé d’erreurs et d’horreurs qu’il s’est mis à peu près tout le monde à dos. De colère (NDLR : une vraie colère de gamin mal élevé et trop gâté qui n’a pas appris à se contrôler et casse son jouet, de rage), notre président a tout foutu en l’air… ce qui ne pouvait que créer des problèmes insurmontables, mais sûrement n’en résoudre aucun, quelques soient les mensonges qu’il a inventés par la suite pour faire croire que l’impensable était explicable. Peine perdue : personne ne l’a cru, et c’est très bien comme ça.

Là, retour aux urnes et poursuite de l’opération-vérité : la France est majoritairement à droite, très à droite, même… et le raz-de-marée RN annoncé se concrétise lors du premier tour – càd avant les magouilles. La stupeur de tout se qui penche à Gauche est immense et tourne au désespoir : “Ces gens qui nous ont percés à jour et veulent la fin du “Système” que nous avons si péniblement construit à coups de mensonges et de viol des esprits ne vont tout de même pas nous piquer, en plus, nos prébendes, notre corruption et les places où nous sommes si bien… S’en est suivi une opération de viol des foules jamais vue dans l’histoire : en quelques jours, des milliers de marteaux-piqueurs et de marteaux-pilons ont réussi à faire croire à des foules temporairement décérébrées que les diables rouges (NB : Pas les footballeurs belges ! Les ravageurs !) et les soutiens des black-boks – qui n’ont que la destruction sans retour de tout ce qui marche– étaient moins dangereux que les Droites, automatiquement qualifiées “d’extrêmes”, sans la moindre raison… ou parce qu’un de leurs ancêtres aurait pactisé avec les boches, accusation qui devrait commencer à être périmée, 80 ans plus tard.

Mais pas du tout ! Un certain nombre de français a mordu au gros leurre brandi par les gauches (mélenchonienne ou macronienne) qui (se) racontaient sans se lasser qu’un parti ayant ramassé, en trichant sans vergogne, dans les 6 millions de suffrages, se classait premier, avant celui qui en avait conquis 11 millions, sans magouilles, lui. Mais ceux-là, le “Système” va les faire taire : ils ne sont pas fréquentables… par les infréquentables. On peut en avoir honte, mais bon nombre de ceux qui allaient voter “RN” ont retourné leur veste et offert leur suffrage à la pire engeance qui ait jamais pollué nos palais nationaux, la Gauche extrême, celle qui, sans limite, sans raison, sans intelligence… est décidée à créer l’irréparable en rendant les ruptures définitives et sans retour possible : on leur a fait croire le Mal à l’état pur était préférable à une menace inventée de toutes pièces. Et le plus honteux, c’est qu’ils ont voté pour la peste et le choléra… et s’étonnent d’être dans la m….. la plus complète !

Dès le réveil de cette “cuite”, les Français ont réalisé ce qu’ils avaient fait, et ont eu honte de cette monstrueuse erreur. Mais là, autre piège : à 98 %, la Presse française ne sait que relayer les mensonges de la Gauche. Et la valse-hésitation qui camouflait la procrastination pathologique du chef est devenu le “pense-crétins” soi-disant incontournable de la France : le choix est entre Cazeneuve et Bertrand , la vieille gauche mitterrandienne et la droite-à-gauche chiraquienne. “Et si vous ne choisissez pas un de ces deux-là, on vous colle Lucie Castets”, un casse-tête qui mérite bien son nom. On comprend mieux le “Ouf” de soulagement qui a suivi le choix – contraint et forcé, par absence d’alternative – de Michel Barnier. .

Dans cette optique, même pour moi qui l’ai fréquenté jeune, il faut applaudir des deux mains, sans attendre : il paraît être le ppcm du pgcd : il présente bien, dans le genre ex-premier prix de thème et ex-gendre idéal, et il a retourné assez souvent sa veste pour que chacun y trouve un peu de ce qu’il cherche. De fait, je constate comme une vague de soulagement autour de moi et chez mes correspondants, et d’ailleurs, les sondages ont très vite bougé dans le bon sens (pour lui). Il faut reconnaître que l’alternative serait tellement terrifiante que le souhait se répand “Pourvu qu’il tienne, et que le RN (ex-honni, ex-satanique, ex-“extrême”, ex-nazi et ex-que sais-je encore : la Gauche n’a jamais honte d’inventer… ce qu’elle ose prétendre !) soit plutôt grand seigneur et sache “pardonner les offenses passées”.

Question non posée : “Hors du blabla convenu, qui est vraiment Michel Barnier ?”. Indépendamment de se dire “gaulliste et européen” (sic ! Il faut oser ! Avant la prise de contrôle du vocabulaire par les gauchos, on appelait ça “un nègre-blanc”), il a été l’homme qui a rédigé le lamentable traité de Lisbonne qui a fait et continue à faire tant de mal et tant de dégâts… Il a été l’homme du Brexit, et il voulait tellement que son fantasme d’une Europe anthropophage prévale qu’il a tout durci pour rendre la fuite de l’Union impossible et pour punir la Grande Bretagne en rendant la suite quasi invivable pour les grands bretons… Il en a profité pour, comme le souhaitait la mère Von der Machin, sacrifier à jamais toute la pêche française, ce qui a fait avancer la triste Europe des technocrates d’un grand pas (vers notre mort). Joli palmarès… Et (petite remarque faite en passant) il n’a jamais réussi à susciter des regrets ou des souvenirs émus, en quittant tous les postes contradictoires qu’il a occupés.

Conclure n’est pas facile : entre le Barnier qu’on nous raconte, celui des mensonges officiels, et celui dont je n’ai pas oublié certains écarts graves de comportement et de jugement, il y a beaucoup à prendre, sans doute, mais beaucoup à laisser. Je vais sans doute surprendre beaucoup d’entre vous, amis-lecteurs, en vous disant que, compte tenu de la gravité désespérée de la situation et de l’horreur des autres solutions actuellement sur la table… il est fondamental “qu’il ait sa chance”. Car la réponse à “…et s’il échoue, que se passe-t-il ? ” est si dramatique qu’il devient important qu’il réussisse et qu’il se maintienne au pouvoir… un bout de temps. Comme toujours, derrière mon pessimisme circonstanciel, mon optimisme foncier ne demande qu’à fleurir, ou à refleurir. Vivons d’espoir, c’est tout ce qui nous reste.

H-Cl.

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