LA QUERELLE SANS FIN DES « LIEUX SAINTS », OU LA PAIX INTERDITE…

La querelle sans fin des “Lieux Saints”, ou la paix interdite…

  En avance sur les conneries des députés de la Nupes sur l’aparthied (sic !) en Israël, nous évoquions récemment la captation de l’héritage des anciens Égyptiens des envahisseurs arabes, dans un des plus énormes mensonges de l’Histoire : dans l’indifférence générale, une branche “pistonnée” des peuples sémites peut revendiquer ce qui ne lui appartient pas ! Le grand bêtisier de 2022 vient donc de s’enrichir d’une perle dont on se serait bien passé ! (NDLR : Ce “billet” est un peu long et un peu technique… mais on ne peut pas en faire l’économie, si on veut comprendre le mensonge sur lequel nous vivons depuis un demi-siècle).

Car une fois de plus, les Palestiniens ont été pris la main dans le sac, en train de raconter des “carabistouilles” à la planète entière, comme toujours pétrifiée et dans l’impossibilité de rétablir la vérité ! Mais le scandaleux Mahmoud Abbas verse de l’huile sur ce feu, en pérennisant un discours où il ose prétendre que “La mosquée Al-Aqsa et l’église du Saint-Sépulcre sont à nous, et ils [les Juifs] n’ont pas le droit de les souiller de leurs pieds immondes (…) Chaque martyr ira au paradis, et tous les blessés seront récompensés par Allah”…. avant d’accuser la semaine dernière, en plein ONU, tous les juifs de pratiquer l’aparthied (resic !). Mais chaque fois qu’un dirigeant du Hamas a besoin de renforcer son autorité chancelante, il se rue dans le mensonge et encourage ainsi la multiplication des actes terroristes.  

Ceci pose, une fois de plus, la question à laquelle personne n’ose répondre, par crainte d’une vague de grande violence qui, comme toutes les précédentes, n’apportera rien… puisqu’il n’y a aucune réponse à apporter à une question posée à l’envers de ce qu’il aurait fallu… et en tout cas telle qu’on la pose depuis 1925, autour de Jérusalem, “Al-Qods” en arabe (mais c’est en réalité un mot araméen, = le temple, donc volé, comme le reste). Le mot était inutilisé,  absent des des textes classiques : le Coran ne mentionne pas explicitement le nom “Jérusalem al Qods’’.

Cet abcès de fixation d’une querelle parmi les plus terribles de l’Histoire, tient à ce que Jérusalem serait le point de départ de la montée au ciel de Mahomet (al Mi’raj : l’ascension) : le verset 1 de la sourate al-Isra (ou “Le voyage nocturne” – XVII) dit : “Gloire à celui qui a fait voyager de nuit son serviteur de la Mosquée sacrée de la Mecque (Al-Masjid al-Ḥarâm) à la Mosquée très éloignée (Masjid al-Aqsâ) [… ] pour lui montrer certains de nos Signes. Dieu est celui qui entend et qui voit parfaitement”. Les exégètes musulmans reconnaissent le Mont du Temple (leur “Jabal al maebad”) dans l’expression “la mosquée la plus éloignée”, mais le nom est absent du Coran, et on ne trouve une mention de al-Qods comme lieu du voyage nocturne que dans le récit d’Ibn Ishaq, rédigé environ 150 ans après l’Hégire. Pour les exégètes actuels, (notamment l’historien François Déroche, académicien, titulaire de la chaire Histoire du Coran au Collège de France), “d’après des traditions anciennes, ce voyage nocturne (Leïla al-Miraj) aurait été en direction du ciel, et que c’est plus tard que l’exégèse aurait proposé de faire du mont du Temple, Al-masjid al-aqsâ, le point de départ de l’ascension de Mahomet

La localisation du Rocher sur lequel est construit le Dôme comme point de départ du voyage de Mahomet (le ’‘miraj”) n’apparaît qu’au Xe siècle et se renforce après les Croisades (1099-1187). Les premiers musulmans considéraient que cette mosquée éloignée était comme un temple céleste, associé avec la “Jérusalem Céleste” de la tradition hébraïque et l’Apocalypse selon saint Jean des chrétiens, se rattachant à la ville de Jérusalem bien plus tard, comme semble le montrer l’évolution de la direction de la prière (“qibla” en arabe. En français, on dit “orthodromie” ou, plus simplement, direction). Mais comme rien n’est jamais simple, la tradition dit que les musulmans de la première heure priaient vers Jérusalem, la direction de la Mecque ayant été fixée après, par Mahomet lui-même.

Si le Coran mentionne un changement de qibla’’, il ne cite pas al-Qods, qui n’apparaît qu’à la fin du Ier siècle de l’Hégire. Le Coran évoque la “Qibla’’ pour évoquer un changement subit de la direction de la prière, mais sans préciser quelle était la direction originelle, ni ce qu’es al-masjid al-haram, cette mosquée lointaine. C’est l’exégèse traditionnelle qui associera la première qibla à Jérusalem ou à la Syrie et la seconde, actuelle et universelle, à la Kaaba. En fait, les textes et les exégètes ne sont pas clairs : le verset 1 de la sourat  XVII n’est sans doute pas contemporain de ceux qui le suivent, et aucune tradition antérieure à Abd al-Malik (qui a construit le Dôme du Rocher, le grandiose “bayt al-maqdis”, et qui avait donc tout intérêt à la promotion du site !) n’associe Jérusalem au voyage nocturne.

Pour clore cette démonstration, le hadith “Déplacement vers les 3 mosquées’’ spécifie que “les selles des chameaux ne doivent pas être attachées, excepté dans trois mosquées : celle  de la Mecque, celle de Médine, et la mosquée al-Aqsa”, soit deux noms précis et un concept onirique qui n’est pas Al QodsContre toute raison, des traditions vont décréter Jérusalem “La Troisième ville sainte”, à ceci près que sa sainteté’’ est non pas Hurma’’ comme le sont La Mecque et Médine, mais Qudusiyya’’, mot plus général qui qualifie chaque mosquée,  le titre al-Haram ayant été donné à l’ensemble du Mont du Temple en raison de son histoire. La “querelle du siècle” reposerait sur… rien ? Rien que d’y penser…

C’est bien plus tard que, pour répondre à l’interdiction d’accès aux lieux de pèlerinages chrétiens en Terre sainte par les Turcs Seldjoukides en 1071, les croisades entre 1095 et 1291 ont influencé le rapport de l’islam avec Jérusalem”. Mais la prise de Jérusalem par les croisés en 1099 “ne produisit aucun choc, aucun sentiment de nature religieuse’’. Les récits du temps montrent que “la prise de Jérusalem a été perçue comme un changement de maître provisoire, sans caractère religieux. Et même lorsque, au début du XIIe siècle, l’installation chrétienne prend un air permanent, cette opinion indifférente persiste, malgré une christianisation forcée de la ville” : les appels au jihad contre les croisés ne parlent pas de la ville de Jérusalem, ce qui montre “le faible empire qu’avait l’idée de la sainteté de Jérusalem sur l’opinion musulmane’’. [NB : les citations entre guillemets sont tirées de “Le caractère sacré de Jérusalem dans l’Islam aux XIIe – XIIIe siècles”, Emmanuel Sivan, Studia Islamica, n° 27]

Le conflit entre arabes et Israéliens serait donc non pas un conflit entre deux religions, comme on tente de nous le faire croire, mais un affrontement entre deux mouvements nationaux”. Comprenant le potentiel d’une mobilisation “sacrée” dans le conflit, c’est le grand mufti Amin El-Husseini, un des grands acteurs de l’entrée du fait religieux dans le conflit qui, à partir de 1921, dit : “du côté palestinien, s’emploie méthodiquement à utiliser l’islam comme ressource politique’’. Pour Taguieff, à partir des années 1920, un discours récurrent, exploité en particulier par le grand mufti de Jérusalem, est que “al-Aqsa est en danger’’.  ’‘L’islamisation de la cause palestinienne a atteint un point de non-retour’’. Ce discours religieux permet aux Palestiniens d’unir le monde musulman. En 1931, un Congrès islamique mondial réunissant une vingtaine de pays avait déclaré la Palestine “cause non plus seulement arabe, mais islamique”, ce qui change tout.

À partir de ce moment, tout bascule : l’islamisme s’accompagne de références religieuses et d’une rhétorique antisémite, et le Hamas se définit explicitement comme un “mouvement palestinien spécifique qui fait allégeance à Dieu, fait de l’islam sa règle de vie et œuvre à planter l’étendard de Dieu sur toute parcelle de la Palestine (article 6)”. La libération de la Palestine et le djihad deviennent une obligation religieuse. La polarisation sur Jérusalem dans le conflit israélo-palestinien, à l’origine politique et non religieuse, devient, dès lors, source de propagande et de jeux absurdes et mortifères. Ainsi, pour le grand mufti Muhammad Ahmad Hussein, “le site de la mosquée al-Aqsa a plus de 30 000 ans, depuis la création du monde”... (NB : c’est du grand “n’importe quoi’’ !). Donc, explique-t-il comme si ça avait un sens, “il n”y a jamais eu de temple juif sur le mont du Temple”. Devant un tel culot, on reste coi : que faire et que dire ?

On a du mal à réaliser, une fois les mensonges détectés et les bobards mis à la poubelle –où est leur place – que l’un des plus grands dangers du monde, permanent depuis 1946 (voire depuis 1921 !), ne repose sur rien de réel, rien de sérieux, sur rien du tout… C’est consternant. Mais je suis intimement persuadé que, en retournant aux sources et en revisitant la vérité historique, toutes les “vraies causes” de nos autres soucis actuels (je pense à l’Ukraine), pour lesquels nous nous enflammons comme s’ils avaient une vraie raison d’être, ne valent guère mieux. Quand je vous dis que le monde est fou…

H-Cl.