NOTRE CHUTE EST-ELLE SANS FIN ? CHUT !

LE TRAÎTRE ET LE NÉANT
LE TRAÎTRE ET LE NÉANT

Notre chute est-elle sans fin ? Chut !

  C’est tout de même terrible : sous le faux prétexte non significatif qu’il n’était pas né à cette époque-là, notre président se croit autorisé à inventer un déroulement de l’histoire coloniale de la France, tiré de sa culture énarchique (donc orientée et – c’est plus grave – complètement erronée !). Sa dernière “composition” porte sur des événements datant d’octobre 1961, époque dont il n’a pas la moindre idée et où régnait une atmosphère qu’il ne peut même pas imaginer… En disant ‘’la France ceci, cela’’, il ne compromet que lui-même – et Stora dont  rien de bon ne peut venir.

De nombreux lecteurs m’ont envoyé des mails emplis de honte, mais aussi de véritable douleur. D’autres, qui me connaissent, m’ont téléphoné, parfois en termes que la bienséance réprouve –mais pas moi, qui partage leur désarroi et leur peine. Tous me demandent, en termes moins choisis : “Quelle mouche l’a encore piqué ?”. Car en face de ces excès de masochisme, d’auto-flagellation et de repentance injustifiée, il y a, campant sans complexe dans une haine recuite, un pays tiers qui se proclame “ennemi” sans la moindre ambiguïté, dans chaque discours, chaque acte, chaque mot, et jusque dans son hymne national dont chaque parole est une promesse de ressentiment inextinguible. Devant tant de haine claironnée, il y a sans doute autre chose à faire et à dire que tendre le dos, s’agenouiller, battre sa coulpe et demander un pardon dont il est clair qu’il ne sera jamais accordé puisque la haine est “de définition” et par système : tant qu’ils auront cette fausse bonne excuse très mauvaise à brandir, les gouvernements algériens n’auront pas besoin de se donner du mal pour bien gérer leur pays : quoi qu’il arrive dans 5, 10 ou 20 ans, ‘iinah khata Faransa, c’est la faute de la France, car les gouvernants algériens ont bien trop besoin de la France dans le rôle du “méchant-par-système” pour chercher à devenir un jour soit un tout petit peu honnêtes, soit un peu intelligents.

Macron, Stora, et ce qui reste de la Gauche (pour laquelle l’erreur volontaire et le mensonge historique sont une seconde nature), se complaisent dans le recyclage des mots utilisés par l’adversaire, dont pas un, bien sûr, n’est adéquat : on répète, on reproduit, sans y penser, “massacres”, “jeter à l’eau”, “répression meurtrière”, pour finir “façon Hollywood” par la dernière trouvaille : “crimes inexcusables commis par la République”… Mais quelle honte ! Cette fiction est pitoyable, et est, en plus, complètement fausse ! La ‘’vraie vérité’’ est à l’exact opposé de tout ce vocabulaire fabriqué pour nuire à la France. Les témoins de cette époque n’ont pas oublié l’atmosphère de nos villes : on était en guerre contre le FLN (sinon officiellement contre l’Algérie). Les algériens de France vivaient sous la terreur… pas du tout des policiers, mais des égorgeurs moudjahidine du FLN ! Retour sur images :

Le couvre feu soi-disant “imposé par Papon” n’avait qu’un seul but : tenter de diminuer le nombre des assassinats d’algériens qui contrevenaient aux interdictions imposées par les terroristes FLN (fumer, boire de l’alcool, fréquenter des français, faire du sport dans une équipe française, refuser de payer “l’impôt révolutionnaire”, porter plainte devant une autorité française… ou bien être soit un partisan du MNA de Messali Hadj, soit un ancien harki, soit un ancien combattant dans l’armée française : tout musulman vivant en France ne pouvait être que “citoyen du FLN” (on se souvient de la défection bessif des sportifs, les cyclistes Zaaf et Kebaili, les footballeurs, les athlètes, les coureurs de fond…) : il y avait alors entre 50 et 100 assassinats d’algériens par mois en France, en 1961 – par exemple : 54 entre le 1er et le 17 octobre + 39 autres du 17 au 30 –  alors que le seul chiffre qui est retenu par les historiens pour le vrai nombre des victimes de ce soir-là est 30, soit le tiers de la “performance” mensuelle du FLN – dont nul n’a l’idée de demander pardon !

Une autre chose est soigneusement oubliée : le fait qu’une manifestation puisse avoir lieu à Paris en ces heures noires ressortissait de la force publique ! En fait, qui peut imaginer les braves flics débonnaires de ce moment-là, avec leur pèlerine, leur képi, leurs bâtons blancs et leur étui à révolver vide, attraper les manifestants (qui ne se seraient pas débattus, ces charmants enfants de cœur !) par les mains et les pieds et les balancer dans la Seine, “à la une… à la deuse… à la troise… et plouf dans l’eau” ? Qu’une bousculade au Pont de Neuilly ait précipité dans la Seine un certain nombre de gens – sachant pourquoi ils étaient là et ce qu’ils risquaient – est un sujet de pitié individuelle, mais c’est TOUT, sauf un “crime de la République”, si les mots ont un sens… ce qui semble ne jamais pouvoir être le cas, en macronie.

Les historiens Jean-Paul Brunet et Serge Bernstein, spécialistes de cette époque, attestent la véracité des informations qui sont citées dans les paragraphes qui précèdent. (NDLR – Ils sont loin d’être les seuls mais ces deux-là, je les ai relus cette semaine, cqfd ! La Commission Mandelkern, par exemple, chargée par Chevènement de “faire toute la vérité”, arrivait aux mêmes chiffres, qui n’ont pas eu l’heur de retenir l’attention présidentielle : ils étaient vrais !). En fin de compte, on peut se demander quelles sont les raisons qui poussent notre Président à préférer le maquis impénétrable des “fake news” (dans les eaux troubles desquelles ses thuriféraires et les “porte-bobards” LREM sont si à leur aise, qu’il s’agisse de covid et de vaccination, d’immigration / migration, d’Histoire ou de l’Algérie) à la richesse des chiffres véridiques, qui sont disponibles sans le plus petit effort de recherche…

De la même façon, on a vraiment du mal à tenter en vain de comprendre ce qu’il recherche, ce qu’il espère, ce à quoi il rêve et ce sur quoi il fantasme : l’Algérie officielle se sert de la France pour cacher son impéritie encyclopédique, sa nullité criminelle (car au delà d’un certain point, on sort des normes acceptables), sa cupidité illimitée (ce n’est pas moi qui invente la corruption généralisée, c’est le peuple algérien, chaque jour, dans la rue : le Hirak !)… Car l’Algérie populaire ne rêve que de fuir sa caste dirigeante malfaisante en se carapatant en France… même si, une fois arrivée, elle se laisse contaminer par les mouvements mortifères que nous laissons se développer, que nous encourageons… et même que nous subventionnons largement, comme des idiots – que nous sommes ! Le Président semble n’avoir pas encore compris que pour faire la paix, il faut être 2… et que l’Algérie n’en a pas la plus petite envie… on peut même affirmer : “au contraire’’ !

Un livre, “Le traître et le néant”, par Gérard Davet et Fabrice Lhomme (aux Editions  Fayard), deux journalistes “d’investigation” (un truc dont je me défie – méfie, en règle générale, le puant Médiapart ayant torpillé pour longtemps sa réputation) m’a été envoyé en avant première la semaine dernière, et je viens de le refermer. C’est une charge chirurgicale contre Emmanuel Macron – en tant qu’homme plus encore que comme président – qui permet de découvrir un personnage pas sympathique du tout (ce qui n’est pas important, à ce niveau de pouvoir), mais surtout imperméable à tout conseil, à tout avis qui ne cadre pas avec “ce qu’il pensait avant”, sur… tout !

Et on se prend à se demander si les erreurs monumentales et réitérées dont il s’est fait une solide réputation n’ont pas pour seule explication un orgueil démesuré, la certitude de tout savoir et d’avoir raison… ce qui est inquiétant, car ça fait redouter (à en paniquer) qu’il remette “ça” encore et encore, puisque rien ne doit l’arrêter. Mais chut ! L’omertà est de rigueur : dire la vérité est un crime de lèse-macronie !

H-Cl.