PENDANT LES ARRÊTS, LA VIE CONTINUE

ÉCHELLE DE JACOB
ÉCHELLE DE JACOB

Faisant partie des lecteurs assidus de mon ami Claude, je suis heureux de partager son premier article après l’épreuve qu’il a subie.  Comment oser écrire l’adjectif heureux si peu de jours après ? Parce que cet adjectif ne doit pas être confondu avec l’état de bonheur. Il doit être précisé. Ici, soulagé, satisfait et fier de lui conviendrait mieux. Et en sympathie aussi. Je ne pas besoin de lui rappeler l’étymologie de ce terme actuellement déchu de son véritable sens.

A. S.

Pendant les arrêts, la vie continue…

Je ne vais pas vous imposer, cher Amis-lecteurs, le récit détaillé de la série de cauchemars que je traverse sans savoir où je vais : il est des circonstances, dans la vie, où le pilote automatique et l’indicateur-détecteur de radars les plus performants ne sont plus d’aucune utilité. Vos mails, si nombreux, m’ont été un grand réconfort dont je vous remercierai, un peu plus tard, chacun : “Vous le valez bien”. Ceux d’entre vous qui sont passés par une telle épreuve me comprendront, et les autres imagineront. Mais la leçon générale à tirer de cette expérience qui n’apporte et ne peut apporter rien d’utile, par définition, est claire : il est vital d’éviter de mourir…

Lorsqu’on décide de tenter une sortie désespérée, ne serait-ce que pour vérifier que, comme le canard de Robert Lamoureux, “on est toujours vivant” (ce qui, au moment où on tourne le page de 68 ans de complicité dont 63 de mariage, ne va pas de soi : les dégâts mettront, c’est évident, “un certain temps” à … ne jamais totalement se guérir – mais la vie reprendra le dessus, c’est inévitable, ça aussi, et d’autres printemps fleuriront !) ; il est réconfortant de voir que l’étalage permanent de bêtise humaine qui constitue la trame de notre époque “pourrie” – ou peu s’en faut – n’a pas fait “relâche, lui, et que les sujets d’étonnement sont toujours les mêmes, c’est- à-dire toujours renouvelés : il suffit de se baisser, ramasser un journal laissé là par quelque ancien propriétaire, pour trouver mille et une raison de sourire (ou plus).

Avant de vous en parler, je ne résiste pas à la tentation de vous raconter le partage de deuil d’un ami – pas intime, mais sincère puisque présent lors des instants si douloureux de la Messe de funérailles (celle d’Évelyne fut merveilleuse – si on peut joindre ces trois mots : plus d’un millier de personnes dans la grande église de Saint Honoré d’Eylau, chantée en grégorien par une soliste à la voix ’‘incroyable”, un recueillement et une émotion perceptible chez tous… majoritairement  habités par la certitude de “se revoir un jour”, cette si encourageante promesse qui rend la mort plutôt plus tolérable aux croyants qu’aux autres – telles que je vois le choses, en tous cas. Cet homme simple m’a dit combien “je suis triste pour vot’ Dame’’, avant ce conclure : “Bonne continuation” ! Mon seul sourire depuis des semaines !

Mais revenons à nos moutons… et à leur bêtise : pendant que je sombrais dans la tristesse “XXL’’, le monde, lui, continuait à vivre… et Poutine à faire perdre le nord à l’Occident (et le sud, et l’est et l’ouest aussi, tant qu’il y est !) : il a fait très fort en “prygoginisant” toutes nos télés pour trois fois rien, pour une fausse alerte, un peu comme un chat madré qui joue avec un troupeau de rats… minablegrobis, pour paraphraser la Fontaine. Comme s’y attendaient tous ceux qui ont compris comment marche le système de désinformation macronien, pas un seul de nos “Experts ès rien du tout” n’avait prévu ni prédit quoi que ce soit de ressemblant ! La nullité de ces généraux d’état-major égale leur griserie à passer à la “télé’’ !

Une fois de plus, notre horde-harde de journalistes de Gauche (donc ayant une propension quasi-héréditaire à se tromper “’par système” – le leur (système) étant intrinsèquement mauvais, dans la masse) nous a offert à nos frais la ronde de généraux à la retraite (de Russie, espèrent-ils, à contre-rôle !) de colonels de réserve (qui sont parfois à peine… “Sergent”, si j’ose !) incapables de dire un seul mot de russe et ayant, pour toute culture sur l’“Âme slave’’, un vague opuscule  au tirage confidentiel et vendu à 11 exemplaires, écrit par le beau-frère de leur copain de promo –aucun de ces étoilés-2-S n’ayant la moindre compétence sur le sujet ! Ah ! Mais pour parader, répéter, s’étaler en digressions… on peut compter sur leur nullité : elle est prouvée à chaque intervention… et confirmée par leur myopie.

Ils sont tous venus après coup, nous “expliquer” la géopolitique poutinienne et le sens profond de cette crise au carré qu’ils n’ont pas vu venir. Leur discours résonne parfois comme du… “Wagner”! Le seul enjeu est de faire croire à l’auditeur qu’ils en savent plus que celui qui vient enfiler ses perles, et que, s’ils ne parlent pas au-delà, c’est parce qu’ils en savent trop… et que le dire pourrait nuire aux intérêts de… eux disent : “l’EUROPE” et tout le monde entend : “Biden”. C’est pour cela que chacun de ces nuls commence sa litanie par “Ce qu’il faut bien comprendre”… pour faire croire qu’il va dire quelque chose ! On me dit que de plus en plus de télé-spectateurs… paf ! éteignent. Le vrai rôle du PAF est-il de généraliser ce “paf’’ ?

Tout-à-fait autre chose : pendant ma courte absence de “tumblr”, j’ai été obligé de remplacer une échelle qui avait eu une crise de… marches. Et une nuit de veille, j’ai lu le document joint. Ah ! Mes amis… j’ai failli pouffer, malgré ma tristesse tellement profonde : D’abord, j’ai appris qu’il “est interdit d’utiliser une échelle cassée, pliée ou fissurée” (mise à part la chute, on risque quoi ? Ces menaces hors texte sont une merveille de la sémantique : “C’est intolérable”, dit l’un… , “Je ne le répéterai pas”, dit l’autre… et tout continue, heureusement, comme avant ! Mais pour l’échelle, “elle doit être tenue à l’écart de la graisse, de l’huile, de la saleté,  de la neige et… de la peinture humide” – parce que, sèche… il n’y a pas de problème !). Ah ! J’oubliais : “Il est interdit d’empiler des échelles sur des boites pour obtenir une hauteur supplémentaire (sic !) et, plus important si c’est possible : “Il est interdit de laisser une échelle sans surveillance” (il faudra que je réorganise les tours de garde, à la maison…). Comme dirait Macron, “si tu traverses la rue ou que tu fais le tour de port”… tu trouveras un job de “gardien d’échelle”, job qui devrait théoriquement permettre de monter très haut ! Et enfin, l’injonction ultime, qui justifie la décision d’acheter une échelle à elle toute seule : “Utiliser une seule personne à la fois”… Ils ne précisent pas si elle se referme toute seule !

Moralité : quel que soit le motif, ne décrochez jamais du suivi de l’actualité : notre enfoncement progressif dans le néant environnant et environnemental est tel que la moindre baisse d’attention fait perdre des tonnes d’absurdités d’une beauté insoupçonnée. Je conclurai donc en rassurant ceux qui doutent du bien-fondé des décisions de nos maîtres (enfin… restons dans le domaine des échelles, et allons donc jusqu’à un “maître-trente cinq / quarante)” : je viens de traverser l’est de la France en auto. Vous n’allez pas me croire : en Bourgogne, j’ai vu une éolienne géante qui bougeait… Si ! si… je vous jure, elle a fait presque 2 tours complets en quatre minutes environ ! Vous voyez bien qu’il ne faut jamais céder au désespoir…  D’autres beaux jours reviendront… un jour, pour tous les autres, comme pour moi !

H-Cl.