PARLONS DE PRÉNOMS

UNE COURBE PARMI D'AUTRES
UNE COURBE PARMI D’AUTRES

L’ENTRETIEN AVEC LÉA SALAMÉ

Éric Zemmour vient de lancer un pavé dans la mare (Méditerrannée ?) en souhaitant la reprise en main par la France de la gestion des prénoms. À son degré maximum, cette mesure passerait par l’interdiction des prénoms coraniques.

Mais avant de revenir sur la question des prénoms, il est fondamental d’écouter l’explication préalable. Éric Zemmour, ayant brossé à grands traits précis la question, précise :

« Je distingue, non pas entre Islam et islamisme, mais entre Islam et musulmans, exactement comme au temps du communisme. Le communisme était une idéologie totalitaire. On la combattait. Mais les communistes, plusieurs millions en France, n’ont jamais été persécutés. [1]»

Muni de cette précision on peut revenir à la phase du discours sur les prénoms :

« On peut demander aux musulmans de limiter leur religion à la foi et à la pratique et de ne pas appliquer leur code juridico-politique, ce qu’ils font généralement dans tous les endroits où ils sont majoritaires. C’est exactement comme la Révolution française et Napoléon ont fait avec les Juifs [2]. »

Dans la foulée, il lui est demandé : « Si vous êtes président… ».
Réponse : « Je rétablis la loi de 1803.

Question : « Si vous êtes président, un Français n’a pas le droit d’appeler son fils Mohamed ? »

Réponse : « Non ».

L’ARTICLE DE VALÉRIE TORANIAN [3]

Il reprend le substrat de la loi du 1er avril 1803 : « les prénoms acceptés à l’état civil seraient “les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne”… » en visant, dit-elle : « les nouveaux prénoms apparus dans la foulée de la Révolution… ».

« La circulaire de 1966 permet l’admission [4] de prénoms coraniques tout en conseillant d’adjoindre un prénom français afin de permettre ultérieurement une meilleure assimilation. »

Cette loi est abrogée en 1993, permettant “une plus large liberté ”.

Je saute en fin d’article (très intéressant) vers une partie de sa conclusion sur la déclaration d’Éric Zemmour concernant les prénoms :

« On voit bien qu’une telle loi, même avec un Parlement très à droite, ne pourrait pas passer. On imagine la bronca des Bretons (c’est un exemple) s’il s’agit de bannir tous les prénoms non conformes au calendrier. On imagine la bronca des juges si une loi ne visait que les prénoms musulmans. Si elle était votée (peu probable), elle serait retoquée par le Conseil constitutionnel, la Cour européenne des droits de l’homme, etc. »

ALORS ON NE FAIT RIEN ET ON SUBIT ?

Il arrive que la bonne volonté associée à la neutralité explicative, soit l’exemple des pires défauts en politique : la cécité et la paralysie. L’article précédent peut en être l’exemple, à moins qu’il ne se veuille un guide préparatoire à une mise en place complexe, n’en doutons pas.

Car la réalité s’impose. Ou bien Éric Zemmour devient président (avec tout ce qu’il représente) ou bien le futur quinquennat sera l’étape ultime vers l’instauration de la RIF (République islamique de France). Tout va aller très vite, plus vite encore que quiconque l’aurait pensé.

La question des noms est donc fondamentale. Les noms et les prénoms ancrent des choix anciens et profonds qui correspondent à des programmes d’action. Les vrais musulmans les plus volontaires que sont les convertis ne s’y sont trompent. Ils donnent l’exemple quand ils partent faire le djihad (la guerre aux infidèles, avec tout le sacré que cela comprend). Ou, comme le « génial » Ribéry, ils choisissent le prénom le plus adapté. Pour son fils, c’est Seïf al Islam, ce qui se traduit par Le sabre de l’Islam.

Qui ne comprend pas cela, n’a qu’à se convertir tout de suite ou accepter son statut de dhimmi (citoyens de dernière zone).

À l’opposé de cette hypothèse funeste (ou heureuse selon d’autres), ouvrons les yeux sur la possibilité, même imposée, de recevoir un prénom classiquement français.

Sachons d’abord que tous prénoms musulmans ont un sens profond. Pour les prénoms féminins, les correspondances sont élégantes (Warda est la rose, Jamila la belle,  Zora la belle fleur blanche, etc.) ou plus locales (Fatima la jeune chamelle qui vient d’être sevrée, etc.)

Quant aux prénoms masculins, ils reprennent très souvent un des noms qualifiant Allah ou proche (Karim le noble, généreux et honorable ; Noureddine, La lumière de la religion ; Aboubacar d’après le nom d’un compagnon du prophète ; Khaled éternel, etc.)

Loin de moi l’idée de jeter la pierre sur ces fidélités anciennes. La seule question est que la force incluse dans ces choix n’a pas disparu de la civilisation qui les porte à l’inverse de la nôtre.

Pourtant, évitons le pessimisme total. Imposer un prénom parmi nos classiques à des musulmans peut leur donner des avantages dont ils pourraient savoir profiter.

Ce serait plus honnête que d’imposer à l’embauche des CV anonymisés, délocalisés, de personnes sans âge ni sexe. Plus honnête, et surtout non délirant.

Cela permettrait à des personnages peu enclins aux conflits envers des coreligionnaires plus combattifs d’arguer de l’obligation qui leur a été faite.

Cela permettrait à d’éventuels convertis de se déclarer ouvertement et dangereusement, car ils auraient déjà un prénom « passe-partout ».

Enfin, ne soyons pas bêtement angéliques. Un refus de cette obligation légale de prénom issu du fonds français devrait entraîner des conséquences à déterminer.

Autrement dit, tout est simple : RF ou RIF, ce n’est qu’une question de choix et de temps court.

Je voterai pour Éric Zemmour sans hésitation. Sinon, je m’abstiendrai par devoir d’objection de conscience.

 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=pOtCCkVzYVY

[3] https://www.revuedesdeuxmondes.fr/edito-valerie-toranian-eric-zemmour-prenoms-musulmans/

[4]  Pléonasme

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