VACANCES N°9 : CU-HAIR-COD ET AUTRES FOLIES (LECTEURS AUSTÈRES S’ABSTENIR)

PHALLAXIQUE, UN PEU MAIS PAS TROP
PHALLAXIQUE, UN PEU MAIS PAS TROP

Vacances n° 9 : Cu-hair-cod et autres folies (lecteurs austères s’abstenir)

Si le ridicule “cu-hair-cod”et l’injustifiable “pass-sans-eont été préférés au grotesque “Ausweis dérogatoire’’, je n’y suis pour rien et c’est vraiment à l’insu de mon plein gré  ces anglicismes sont lamentables. En ce qui concerne les passes, “il y a des maisons, pour ça…”, aurait pu dire Claudel. Quant au cu-hair-cod, “cod” ne pouvant être qu’une morue, “hair” une partie velue de l’anatomie humaine et le “cu”, avec ou sans ailes, ne faisant penser qu’à ce qu’il est “cu-hair-cod’’ ne peut donc être traduit que par : “une morue (poil au cul)”  ! Et que ce soit vulgaire et (très) grossier ne change rien : je vous mets   défi de trouver une autre traduction.

En fonction de quoi (poil au doigt), je ne suis pas en train (poil au sein) de dépasser (poil au nez) les normes généralement acceptées dans la communication écrite (poil… où on veut ce n’est pas mon problème). Je suis simplement en train de rendre un hommage vibrant au délire anglomaniaque de notre Président qui a rendu obligatoire l’usage permanent et con-sacré de ce mot qui confirme la perte progressive de toutes nos libertés civiles : l’impensable et ségréguant “cu-hair-cod”, cette invention typiquement franchouillarde qu’il nous interdit par la Loi (dura lex, sed laide) de ne pas brandir toutes les cinq secondes-chrono (poil au dos).

On ne dit plus “Bonjour”, en Macronie. On doit dire (avec l’onction fabiusienne – dite constitutionnelle par certains, malgré toutes les apparences) T’as le cu-hair-cod ? seule formule admise (poil à la chemise)… NB : très souvent utilisée sous la forme interrogative, cette expression peut alors devenir : “T’as l’air cu, Cod ?” (le titre “Cod” étant alors un vocatif) dont la traduction est d’une telle vulgarité que je me refuse à l’écrire : macronisme ou pas (un peu comme on dirait communisme ou socialisme, une vacuité prétentieuse en plus), ce blog rêve de bon français. Il n’empêche : cet affligeant “cu-hair-cod made in France’’ a remplacé notre Carte d’identité (rédigée en anglais, elle aussi ! Quelle honte !) et notre Carte Virale ! NB : cette horreur sémantique venant de l’américain “Quick Response” (Réponse Rapide), on aurait pu l’appeler “RR-code” ! Mais il faut se piquer de spiker angliche, en macronie : ça permet de balancer des tas d’ énormités et d’incongruités sans en avoir l’air).

Réaliser que seulement quatre ans et demi de “monde nouveau” (venant, il est vrai, après cinq ans de hollandisme mortifère) nous ont fait dégringoler à ce niveau zéro de l’expression, m’a remis en mémoire les dizaines d’heures que j’ai passées, enfant, et comme tous les enfants, à observer de longues colonnes de fourmis allant d’un point où elles n’avaient aucune raison d’être à un autre point tout aussi dépourvu du moindre intérêt. Leur comportement avait tout pour nous étonner : chacune de ces bestioles croisait dans son périple des centaines, voire des milliers de consœurs. Et quel que soit le nombre de rencontres, elles s’arrêtaient toutes les deux pour se faire ce qui nous semblait être des salamalecs. Il a fallu que je termine ma 87e année pour percer à jour le secret de ces demoiselles : elles vérifient qu’elles ont bien une “appli” pour fourmis, “toutes-covid-formicidés” sans laquelle elles n’ont pas le droit de traverser la terrasse d’un bistrot ou de s’offrir un petit noir entre amis (NB: avis aux racialistes pathologiques : je parle d’un café !).

La seule différence entre elles et nous, c’est qu’elles ont déjà intégré dans leurs gènes (et leurs antennes) la fonction “portable”… ce qui ne saurait tarder pour l’espèce humaine, partis comme le sont nos “ados”, en voie de mutation accélérée, comme un vulgaire coronamachintruc. On sait depuis peu que les insectes dits “sociaux” (comme, d’ailleurs, nos réseaux éponymes) ne vivent que grâce à et à travers de quelques “applis” gratuites (dont le cuhaircod), même si ils sont en avance sur nous dans leur “transfourmisme”, infiniment plus avancé que notre transformisme à nous – dit “le transhumanisme”. Leur smartphone, aphone mais très smart est intégré, et arrive à les nourrir (on appelle ces échanges de liquide la fonction trophallaxique. Pour les humains, on dit “paiement-cash”). La prise de pouvoir et le contrôle total de l’espèce humaine via un e-phone incorporé est le rêve des partisans de notre grand remplacement (sic !) par un “homme nouveau”, et le désespoir de tous les autres humains, encore normaux et qui voudraient le rester).

On peut parier que les 20 % de français qui avaient voté Macron – ou ceux qui, vivant dans des bulles et sans contact avec le réel, s’apprêtent à faire la même bêtise – n’avaient pas prévu que leur seraient imposées de telles avancées (???) vers notre “fourmication” obligatoire. Et beaucoup d’entre eux – ceux qui invitent leurs contemporains à émigrer en Corée du Nord dès la moindre allusion à une possible privation progressive de nos liberté(s) – refusent de voir cette menace : “Mais non… tout va bien : le cu-hair-cod ne pose aucun problème, puisque je suis pour. Tout le monde il est beau, tout le monde il est content”. Le réveil risque d’être pénible ? Peut-être même pas : jamais, au cours de mes longues observations sur les contrôles du “pass” entre fourmis, je n’en ai vu une qui avait l’air vraiment malheureux. Il faut croire qu’on s’habitue à tout… On dirait qu’on est partis pour !

Ce qui est certain, c’est que une fois que “l’appli” Cu-hair-cod sera totalement intégrée dans nos circuits neuronaux, on ne remarquera même plus qu’on en est devenu totalement dépendant… un peu comme certains de nos jeunes gens qui vous rient au nez lorsque vous leur dites qu’ils perdent infiniment trop de temps à fixer d’un œil vide leur écran qui l’est tout autant. L’humanité serait, dit-on parfois, née d’un cœlacanthe, gros poisson à l’œil torve mais bête. On commence à se demander si, “cod” ou autre chose, elle n’est en “pass” de finir en queue de morue.

H-Cl.

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