ATTALI LE MORTIFÈRE

LE SONGE D'ATTALI
LE SONGE D’ATTALI

QUAND LE GROUILLOT DE SERVICE SE PLANTE

Une amie porte à ma connaissance un article extrait de 20 Minutes, ce jour du 26 novembre 2021 [1]. Il y est question d’une phrase de Jacques Attali que voici : « On pourrait découvrir que les vaccins contre l’actuelle pandémie ont été autorisés trop tôt, sous pression politique, et qu’ils ont des effets secondaires désastreux. »

Alors le scribouillard de service de l’équipe « Fake off » de 20 Minutes, nous met en garde, armé de sa grande logique et de sa lunette à inverser la réalité, par le titre d’abord : « Coronavirus : Gare à cette citation hors contexte de Jacques Attali sur les vaccins. »

Mais il doit persuader, le scribouillard. Alors, il scribouille, et ajoute : « Une phrase écrite par Jacques Attali en novembre 2020, laissant penser que l’économiste reconnaît la dangerosité des vaccins contre le Covid-19. ». Et ça continue ainsi, mi-moralisateur, mi-délayeur, expliquant, tortillant, c’était une prévision négative à côté d’une prévision positive, etc… jusqu’à ce qu’il se prenne les pieds dans le tapis avec un terrible lapsus calami qui balaye les écuries : Il cite le même Jacques Attali qui se prêtait au jeu des prévisions sur l’année à venir : « Il n’était pas facile, en novembre 2019, de prévoir l’année 2020… »

Alors, de quelle année, cette phrase ?

Pour des chasseurs de fake off, on pourrait leur répondre par une grossièreté mais tellement adaptée : f… off. Les anglophones distingués apprécieront, les autres devineront.

Je passe sur le reste de cette eau de vaisselle qui distille les mêmes mensonges rabâchés, comme « les rares risques de myocardites… » etc.

CEPENDANT, ATTALI RESTE DROIT DANS LE CERCUEIL DES AUTRES

D’abord parce qu’il ne serait pas étranger à l’élaboration de certains plans mortifères. Et le Covid, si peu mortel qu’il soit, tombe à pic, dans sa pensée.

Ensuite, parce que sa pensée vient de loin. Alors, citation pour citation, j’en retiens une plus longue, mais plus explicite, extraite de son interview publié par Michel Salomon dans son livre L’Avenir de la vie (éditions SegherS ) et reprise par SOS Futures mères [2] :

« La production de consommateurs et leurs entretien coûtent cher, plus cher encore que la production de marchandises elles-mêmes. Les hommes sont produits par des services qu’ils se rendent les uns aux autres, en particulier dans le domaine de la santé, dont la productivité économique n’augmente pas très vite. »

« La productivité de la production de machines, augmente plus rapidement que la productivité relative de la production de consommateurs. Cette contradiction sera levée par une transformation du système de santé et d’éducation vers leur marchandisation et leur industrialisation. » (p. 265).

« Mais dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. »

« D’où ]e crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possible en termes de coûts pour la collectivité. Alors appareil (sic) (apparaît ?) un nouveau critère d’espérance de vie : celui de la valeur d’un système de santé, fonction non pas de l’allongement de l’espérance de vie mais du nombre d’années sans maladie et particulièrement sans hospitalisation. En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement. C’est parfaitement clair si l’on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé sont concentrées sur les derniers mois de vie. De même, cynisme mis à part, les dépenses de santé n’atteindraient pas le tiers du niveau actuel (175 milliards de francs en 1979) si les individus mouraient tous brutalement dans des accidents de voiture. Ainsi force est de reconnaître que la logique ne réside plus dans l’augmentation de l’espérance de vie mis dans celle de la durée de vie sans maladie.»

« L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. » (pp. 274-275).

ALORS, HORS CONTEXTE OU NON LOIN DU CONTEXTE ? OU EN PLEIN CONTEXTE ?

Je n’ai pas avec moi L’Avenir de la vie, je reprends donc le document avec son lien. Chacun en fera ce qu’il veut. Je constate simplement que, citations déformées ou non, M. Attali partant de problèmes concrets et incontestables (les coûts de santé subissant une hausse vertigineuse dans les dernières années), va directement à la solution la plus expéditive.

Dans cette logique, il faudrait aussi relever que les coûts de santé sont aussi bien plus élevés chez les jeunes enfants que chez les adultes d’âge moyen. Alors ? Mêmes situations, mêmes conclusions ?

Désolé, je ne peux y souscrire.

M. Attali aura beau jouer de son intelligence qui est grande, ainsi que de son habileté à jouer des vraies-fausses et fausses-vraies citations, une chose reste certaine : ça sent le macchabée “un peu stimulé”.

Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse,
la Gauche sent toujours la mort.

Qui oublie cela ne comprend rien à la politique ni à la stratégie.

Antoine Solmer

[1] https://www.20minutes.fr/societe/3182011-20211126-coronavirus-gare-citation-hors-contexte-jacques-attali-vaccins?fr=operanews

[2] http://laissezlesvivre.free.fr/archives/euthanasie/controverse_attali.htm

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