Ceux de nos concitoyens dont le système mémoriel n’a pas été trop gravement endommagé par les agressions incessantes de la Doxa – cette vision progressiste du monde, prétendue correcte mais qui ne peut déboucher que sur une catastrophe – n’ont pas oublié les jours maudits où on leur imposait des confinements inutiles, des masques sans effet, des humiliantes “autorisations dérogatoires”, des boutiques fermées, des familles privées de deuil, une sous-vie au rabais et des non-vaccins qui ni n’empêchent, ni ne guérissent, ni ne protègent ! En ces temps de malheur, les faux beaux esprits dissertaient sur “le monde d’après” (sous-entendu : “après-le-covid”, qui était pour eux la clé du monde futur ! Ah! Les idiots )
En avons-nous rigolé, ici-même, de cette prétention des plus nuls à se prendre pour Nostradamus, copiant la célèbre grenouille de la Fontaine qui se voulait plus grosse qu’un bœuf ! Or, le temps ayant passé, je suis obligé de reconnaître qu’ils n’avaient pas entièrement tort et je n’avais, moi, que partiellement raison : car oui, un monde “autre” est arrivé… ou plutôt est en train de s’installer sur la planète : sans que le covid ni aucune des mauvaises “bonnes raisons” qu’ils invoquaient n’y soient pour quoi que ce soit… un “monde nouveau” ou, plus exactement, un “ordre nouveau” est bel et bien en train d’étaler ses horreurs devant nos yeux incrédules et effarés, et ce monde est, hélas, “post-occidental”, pour notre plus grand malheur et celui du futur de l’humanité.
L’ordre ancien, en tout cas, n’est plus, ou s’en va. Et ça, c’est une horreur acquise. L’état actuel de la Terre fait plus pitié qu’envie et, franchement, je ne connais personne qui se réjouisse de ce drame (sauf Mélenchon… mais justement, c’est “personne’‘ !). L’ordre ancien s’éloigne, et aucun, je dis bien : aucun remplacement n’apparaît à l’horizon. Voici le monde replongé dans des périodes sombres de son Histoire : une civilisation meurt… et rien de bon ne vient la remplacer. Un jour, peut être… Et dans ce clair-obscur crépusculaire, ressurgit le plus vieux système du monde, celui qui n’a besoin ni de règles ni de gendarmes : la loi du plus fort… à ceci près que cette débâcle de l’esprit est activée par et au seul profit de ceux que les wokistes et les islamo-progressistes désignent par “les minorités opprimées”. Des opprimés opprimants ? Allez comprendre !
Le spectacle du monde d’aujourd’hui ne peut que faire penser à Gramsci : « Lutter contre les idées dominantes, en transformant les idées existantes en idées “justes”, c’est-à-dire révolutionnaires, en particulier dans les classes exploitées et opprimées. ». Dans la folie de ce qu’il appelle “sa justice”, le Hamas se sent autorisé à transgresser les limites ultimes de l’humanité, la mettant plus bas que l’animalité, et va chercher aux sources les plus éloignées de notre proto-histoire, le massacre des néandertaliens par les sapiens, – y compris les otages et les viols… qui nous valent quelque 4 % du génome néandertalien dans notre ADN – ce “pogrom” avant l’heure, dont l’horreur a survécu et s’est imposé dans notre mémoire collective à travers l’image d’un Caïn tuant son propre frère. Les assassins du Hamas nous ramènent aux pires moments de nos origines !
Loi du plus fort ? Contre la lamentable “voix de l’ONU” totalement dévaluée, Israël trouve dans l’immensité de cette horreur un droit au talion, sous le noble prétexte de “détruire le Hamas” – ce qui serait une opération de salut public. Oui mais, lorsque les “dégâts collatéraux” dépassent 5 ou 10 fois ce qui les a justifiés, on doit se demander “Et après ?”. Le Conseil de Sécurité et l’Union européenne sont inaudibles, comme ils l’ont été dans les crises du Donbass russo-ukrainien, de la corne de l’Afrique –et de l’Afrique en général –, entre les deux Chines, en azéro-arménie, et dans toutes les folies, à venir mais quasi certaines (= en préparation) dues à celle du satrape turc… et / ou n’importe où ailleurs dans le monde, aujourd’hui ou demain. La présidente du Comité International de la Croix Rouge parlait hier d’un “échec catastrophique que le monde ne doit pas tolérer”… en oubliant de préciser duquel elle parle : “pas d’amalgame”, n’est-ce pas !
La colère du monde contre sa partie européenne ou occidentale (on n’ose plus dire ou écrire “blanche”, ce qui est pourtant la seule explication sérieuse, mais fait de vous un paria) pose le problème de l’ordre sur la Terre. En l’absence du chat, dit le proverbe, les souris dansent ! La civilisation-référence, celle qui maintenait l’ordre du monde et des choses, est en train de sombrer dans et par sa propre incapacité à se souvenir de qui elle était, de pourquoi elle est là, de qui elle est, et de pourquoi l’Humanité avec une majuscule a besoin qu’elle reste à la place qu’elle occupe depuis plus d’un demi-millénaire. Bien sur, qu’elle n’était pas parfaite ! Qu’est-ce qui l’a jamais été, et qu’est-ce qui peut l’être ? Mais –répétons-le haut et fort – elle est, et de très loin, ce qui pouvait arriver de mieux à la-dite Humanité. Toutes, je dis bien : toutes, les tentatives qui ont été lancées par des idéocrates destructeurs ou des rêveurs rarement doux, ont tourné au fiasco – quand ce n’est pas à la catastrophe, comme le communisme sous toutes ses formes…
Le 12 novembre, la vraie France est descendue dans la rue. 150 ou 180 000 braves gens, blancs pour la plupart, ont crié – sagement – leur réprobation. Ça ne servira strictement à rien, sinon à des postures, à des promesses insincères et à des déclarations creuses, préparées à l’avance (“La marche doit se transformer en démarche !” – dixit Larcher– ou “la France ne tolérera pas l’intolérable !” –dixit Macron, truismes qui mériteraient de figurer sur le “mur des cons”, eux !). Pendant ce temps, les foules du monde dit “non-occidental” hurlent par millions leur haine profonde de l’Occident… devant toutes les Ambassades des pays qui leur ont permis –à de très rares exceptions près – d’être qui elles sont. Pire encore, elles font ça en invoquant des vertus dites judéo-chrétiennes, revisitées et réécrites jusqu’à les rendre insensées, pour réfuter ceci un jour, autre chose le lendemain, et une troisième le jour suivant…
Mais que proposent-elles, en échange ? L’ordre actuel, qui est en passe de devenir un “désordre mondial” par la faute d’imprécateurs malveillants et masochistes, avait été imposé au monde par les vainqueurs de 1945, et sans doute était-il, en ce temps-là, le moins mauvais possible (un exemple ? l’intangibilité des frontières…). Qu’en reste-t-il vraiment ? Principalement des mots et une phraséologie qui ont été vidés de leur sens, des idées faussement générales sans le moindre intérêt quand elles ne sont pas mortifères, des torrents de contre-vérités honteuses, une “lecture du monde orientée à en faire perdre le nord”… et une planète qui ne sait plus où elle va… et n’arrive même plus à aller “nulle part”, mis à part une haine inexplicable pour (ou contre) le CO²… qui est pourtant vital pour elle. Au fou…
Même la solide Église catholique, qui a résisté à tout jusque là, cette “seule structure humain qui ait tenu 2000 ans”, donne des signes de grande faiblesse, puisque c’est de l’intérieur qu’elle se fissure : sa hiérarchie semble chercher, dans un mouvement -pour-le-mouvement très progressiste, à s’adapter au monde en folie, qu’elle avait pour seule mission – sacrée – de maintenir dans une Vérité qu’elle croyait éternelle… Par attrition de tout “modèle” auquel se rattacher, le seul destin qui nous est proposé est un mélange de cacophonie, de violence de tous contre tous, à tous les étages (les exceptions ayant plutôt tendance à se raréfier), et une forme jusque là inconnue de “guerre mondiale en tranches, par petits morceaux”. Il y a de quoi s’inquiéter…
H-Cl.