PEINE DE MORT : DE QUOI PARLONS-NOUS ?

AUTRUCHE POLITIQUE

Pour information préalable, compte tenu du thème choisi, sont exclus les morts par accidents domestiques (environ 30 000 en 2019),  par accident du travail (551 en 2019), dont certains responsables pourraient être trouvés, sans qu’il y ait eu volonté de nuire.

Donc, le sondage réalisé chaque année depuis huit ans pour le quotidien Le Monde, la Fondation Jean Jaurès, et l’Institut Montaigne montre que 55% des Français seraient pour le rétablissement de la peine de mort (11% de plus que l’an passé).

Mais de quelle mort parlons-nous ? Et surtout de quels morts « données » par qui ? J’aurais aimé connaître des détails plus précis sur les questions posées lors de ce sondage.

AUX DEUX BOUTS DE LA QUESTION

En premier lieu, c’est le président de la République lorsqu’il ordonne une mission « homo » de nos services secrets (homo n’a rien à voir avec un certain groupe de pression, ce n’est qu’une apocope de basse qualité pour ad hominem). Vient-il de donner un tel ordre au moment où nous écrivons ? Nul n’en sait rien.

À l’autre bout de l’échelle, ce sont les avortements (autour de 200 000 par an) depuis 1976 [1]. Mais ici, c’est la loi qui parle, autorise et banalise.

Mais entre les deux bouts, nous reste la possibilité du suicide ou de l’euthanasie, que l’on voit pointer dans certaines officines bien-pensantes.

HOMICIDES EN TOUS GENRES

Entre ces cas particuliers, on trouve les homicides (970 en 2019, 8% de plus qu’en 2018 [2]. Encore faut-il distinguer les meurtriers « occasionnels » et les assassins (meurtriers avec préméditation). Mais il est difficile d’en obtenir la répartition car, « la France “est l’un des rares pays démocratiques au monde à ne pas savoir combien il y a eu d’homicides ou de tentatives d’homicides par armes à feu”. Les statistiques policières ne donnent effectivement aucune information sur les victimes, les modes opératoires, les lieux où sont commis les faits. Rien qui permettrait de “savoir à quels phénomènes nous sommes confrontés”[3] ». Rien qui nous étonne dans ce pays qui a depuis longtemps remplacé son coq fétiche par une autruche présentant son fondement emplumé.

QUI RÉCIDIVERA ? THAT IS THE QUESTION !

Si nous savions de façon certaine quel assassin récidivera, la question de la peine de mort, sans être totalement résolue, aurait avancé d’un grand pas. C’est sur cette base qu’un sondage plus proche de la réalité devrait être réalisé. Car il faut se méfier des emballements brouillons des peuples, autant  que de ceux des moralistes professionnels.

Ainsi, il faut oser penser et dire que cet engouement d’allure démocratique et majoritaire pour la peine de mort est à relier très étroitement aux trémolos de Me Badinter et consorts qui avaient « condamné à mort la dite peine », et qui, de ce fait, sont responsables – mais pas coupables – d’un bon nombre de cadavres qui parsèment le chemin de rose de leur moraline. C’est ainsi que le vit le peuple attaché à la terre, aux morts qui y reposent, et aussi à une certaine idée multimillénaire de la rétribution. Je ne parle pas de Justice !

Mais quel politique un peu c…u, (ou c… ue), osera poser ainsi le problème. ? Certainement pas l’actuel président d’Autruchie, plus soucieux du vent de ses battements d’ailes que de grands coups de pattes dans certaines fourmilières.

On commence ici à comprendre pourquoi j’ai écrit dans l’article précédent : « Je pense être contre la peine de mort. » Mais il faut diriger sa pensée hors toute fumette de moraline.

À SUIVRE…

[1] https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/avortements-contraception/avortements/

[2] https://www.20minutes.fr/societe/2711075-20200204-pourquoi-nombre-homicides-augmente-facon-inquietante-france

[3] Idem