LA SAGESSE DES NATIONS

Le billet de début de mois de Claude est, une fois de plus, remarquable. Il démonte les délires de la politique macronienne française concernant l’Ukraine. Entre folle gestion et gesticulations qui ne le sont pas moins, on hésite entre plusieurs diagnostics sauf sur le traitement : sa démission, sa destitution, tout ce que l’on veut, pourvu qu’il disparaisse au vent mauvais des histoires. Non seulement celui de l’Histoire vue dans le sens de la gestion d’un pays « en bon père de la Nation », mais aussi celui du vent de la Ve République qui n’a cessé de s’enfoncer dans le bourbier initial. Il faut dire que l’expression presque éponyme (en bon père de famille) a disparu de la France socialiste, et que, de toute façon, l’actuel président n’en à rien à… battre.

Est-ce une excuse pour le très petit dernier ? Certainement pas. Sa folie de grandeurs aurait été mieux inspirée par un vrai sens de la grandeur, s’il avait eu à cœur – au sens de courage – de se retrousser les manches, et de remettre ce pays à flot. Ce n’aurait pas été facile, après tant d’années de socialisme rampant, lampant, mentant… la marque de la pensée gauchement médiocre de cet avorton de la Gauche qu’est et ne peut qu’être le socialisme, quels qu’en soient les porte-drapeaux.

Médiocre, mais dangereux. Car, s’il est permis à tout un chacun de nourrir quelques doux rêves, il est absolument hors de question de laisser le volant de quelque véhicule que ce soit à une personne qui ne serait poussée que par des pulsions grandiloquentes de « roi de la route ». Le véhicule « France » déjà plus que cabossé, doit être remis aux mains d’un garagiste de la vieille école qui sache autant les mettre dans le cambouis que les avoir propres et fermes pour pousser des pointes de vitesse là où c’est nécessaire et possible. Bref, le sens du réel confronté à une sorte de morale du bon ouvrier. Là serait l’honneur.

Mais où est l’honneur de la France, sinon dans son histoire, et aujourd’hui chez trop peu de Français ? Quant à l’avenir, en l’état de l’État, n’y comptons pas !

Antoine Solmer

  *       *       *       *       *       *       *

La “Sagesse des nations” ? 

  • Je dois confesser que mon incompréhension est totale devant les attitudes des soi-disant “grands hommes” qui croient diriger le monde alors qu’ils ne font que le mener vers des abîmes sans fond, avec un entêtement qui pourrait confiner à de l’admiration si le sujet n’était pas effroyable… La “sagesse des Nations” fut longtemps “de fait”. Elle est devenue une farce ! Et un des sujets sur lesquels nos leaders sont le moins compréhensibles, concerne tout ce qui touche à la Russie. Un bref “retour sur images” permettra de voir plus clair dans le drame qui pourrait, géré comme il l’est, faire “Pschitt” dans des délais assez courts.
  • (1)- Un peu d’histoire : pendant près d’un siècle, tous les prétentieux qui s’auto-qualifiaient de l’Intelligentzia ont limité leur analyse politique et leur compréhension du monde à un suivisme inconditionnel de l’URSS, de ses performances lamentables et de ses maîtres abominables. Cette erreur grossière – en réalité une faute majuscule – est inexplicable : c’est une pandémie, qui a fait des ravages sur tous les continents. Les moins jeunes d’entre nous n’ont pas oublié ces temps, pas si lointains, où il était soi-disant préférable d’avoir tort avec Sartre que raison avec Aron…
  • Cet attrait mortifère pour tout ce qui provenait du côté gauche du spectre politique a déformé des générations d’étudiants français qui, une fois adultes, n’ont eu ni le courage ni l’honnêteté de reconnaître qu’ils s’étaient fourvoyés ! Les Français qui ont eu 20 ans dans ces années de plomb se souviennent aussi de la mode quasi-obligatoire qui avait fait de Staline et de ses tortionnaires de véritables héros et des modèles à suivre, en ces temps où un anti-communiste ne pouvait être qu’un chien (Sartre n’en démordrait jamais !) : des cataractes de louanges ont été déversées à la mort du dictateur aux 80 millions de suppliciés, par une classe politique sans âme. (Par exemple, Staline a été directement responsable de la mort, par une famine organisée, de quelque 5 millions d’Ukrainiens… Qui en parle, qui l’évoque, qui s’en souvient, qui fait des comparaisons ?)
  • (2)- Deux décennies plus tard, les horreurs, les crimes, les mensonges permanents ayant été exhumés par l’Histoire, et la planète ayant enfin été débarrassée de ce cancer, la Russie a voulu reprendre sa place, et rattraper son siècle et le mouvement de la vie… C’est dans un pays dévasté que Vladimir Poutine, évidemment pas un saint (mais pas plus ni moins que les autres politicards), est arrivé au pouvoir, avec –normalement – de la bonne volonté ici ou là, et de bonnes et de moins bonnes choses dans ses idées et ses intentions. Mais il était bien obligé de dire la vérité sur le régime qui l’avait précédé, et cette vérité n’était pas facile à avaler pour tous les anciens ados-gauchos entre temps arrivés aux manettes (dont ils se servent si mal !) : s’ils avaient été honnêtes, ils auraient dû renier la totalité des idées farfelues de leur jeunesse… Mais pas question ! Alors … “Mort à Poutine” ! Le despote, ce tyran, ce va-t-en guerre, etc, c’est lui et lui seul : après avoir tout pardonné au monstre Staline… ils ne passent rien à son successeur. Comment appelez-vous ça, vous ?
  • Ajoutez à ça le manque absolu de culture historique des américains (un proverbe US ne prétend-il pas que “un européen médiocre est obsédé par l’histoire, alors qu’un américain médiocre est oublieux de l’histoire”, = a mediocre european is obsessed by history, whereas a mediocre american is oblivious of history ?) qui n’ont jamais compris la différence qu’il pouvait y avoir entre l’URSS et la Russie… et ont conservé Poutine comme “ennemi public n°1, à abattre à tout prix” – ce qui explique 95 % de la terrible crise en cours : la Russie doit être anéantisée, comme l’URSS l’a été.
  • (3)- La crise dite ukrainienne, dont nous avons déjà rappelé les vrais contours (cf. notamment nos éditoriaux des 4 août et 16 novembre 2014 où, très en avance, nous annoncions avec précision tout ce qui s’est passé 7 ans plus tard), est arrivée à point pour conforter l’anti-poutinisme chronique des nostalgiques, des cuistres, des oublieux… et permettre d’accuser le nouvel homme fort russe de tous les péchés… de l’ancien régime. Personne ne dira que Poutine soit blanc comme neige. N’hésitons pas à le répéter : c’est un vrai “hijo de puta” (dit comme ça, ça a l’air moins grossier !)… mais ni plus ni moins que ses con-frères.
  • C’est alors que les fausses bonnes consciences déchaînées ont joué les profs de morales éculées, au contraire de quelques esprits retardataires, rétrogrades, conservateurs, nostalgiques, voire “complotistes” s’il faut en passer par là, parmi lesquels je revendique une place : ces rares déviants murmuraient que les faux remèdes allaient très vite se révéler “plus pires” que les analyses officielles : on n’humilie pas impunément un grand pays qui possède dans les 7000 ogives nucléaires (soit plus que tous les autres réunis !) : leur diagnostic erroné ne pouvait proposer que des solutions catastrophiques… Les sots imprévoyants ont mis le monde sur une trajectoire qui va droit dans le mur, sans échappatoire, à terme… et rien n’est fait pour donner une chance à l’intelligence : seule l’émotion de l’instant est estimée digne d’être entendue et écoutée. On sait où peut mener cette forme de sentimentalisme instinctif : notre président vient d’en faire une superbe (?) démonstration….
  • (4)- Très peu de portes sont ouvertes, dans les têtes de nos Nuls :
  • a)- Poutine vaincu capitule plus ou moins totalement. Mais ne rêvez pas, ô cassandres étoilées pour JT désinformateurs : si c’était envisageable, on aurait commencé à ne pas voir que des preuves du contraire…
  • b)- Il envisage d’arrondir son (immense) pré carré en s’offrant toute l’Ukraine et au-delà: une guerre extérieure pour résoudre une crise intérieure est un classique de l’Histoire, sauf qu’il n’y a pas de crise intérieure !

Ce qui est le plus probable, c’est qu’ il veut “sa” Crimée et “son” Donbass. Au delà, il n’a ni les possibilités ni les moyens de rêver, et c’est tant mieux. Les fausses menaces – toutes sans preuves : je vous mets au défi d’en trouver le début de commencement d’une seule – sont faites pour conditionner l’opinion publique occidentale….

  1. c) l’effondrement de l’économie russe (qui entraînerait un réveil de la crise monétaire et financière qui n’est pas encore cicatrisée)… Pour le moment, c’est le contraire qui se déroule. Qui ploie sous les sanctions ? Les sanctionneurs… ce qui est un gag !
  • Pas très réjouissant, tout ça, comme perspectives, car pour le moment, le résultat est indiscutable : après 2 ans de soi-disant blocus de Poutine… c’est Macron qui est assiégé dans son palais (dit “les lisiers” par nos justiciers-en-tracteur)… Et deux pays sur trois, au monde – dont les plus grands, et dont tous ceux qui joueront un rôle demain –, se sont dé-solidarisés des postures pro-Ukraine de l’Europe et soutiennent Poutine (Une question : qui s’en soucie, chez nos dirigeants et nos journalistes ? Personne ! Nos pseudo-démocrates d’opérette sont aveugles et sourds par système : incapables de sortir de leurs préjugés et des bourrages de crâne des “pro-Doxa” !).
  • Il y a un an, dans ce même Blog, je n’excluais pas une issue violente dans les deux ans, et j’écrivais :La menace est réelle, car nos aveugles se font de plus en plus provocants. Pourrait-elle évoluer bientôt en conflagration plus générale ? L’histoire n’est pas avare d’exemples, hélas ! où une idée initiale échappe à ses anciens maîtres”. Et depuis, par l’impéritie et le manque absolu de “vista” de nos dirigeants dramatiquement myopes, rien ne permet de lever, fût-ce un tout petit peu, cette hypothèse qui ressemble de plus en plus à une hypothèque… Macron ne vient-il pas, coup sur coup, de tirer deux salvinettes qui oblitèrent les espoirs d’une paix “harmonieuse” en décrétant que “Poutine ne doit pas gagner” (sic ! Sous entendu : nos 8 canons “Caesar” et nos 100 tonnes d’obus –promis, mais pas livrés : on ne les a pas !– vont mettre la Russie KO, ça ne fait pas de doute !), et qu’il envisage maintenant d’envoyer les deux escouades que les dons de notre ex-beau “matos”, sacrifié pour aucun résultat, lui laissent disponibles. Poutine, dit-on, n’en dort plus, de trouille ! Non ! J’rigole !, disent nos ados ! Moi… je ris jaune.

H-Cl.