LA PARTITION DROITE / GAUCHE : UNE UTOPIE OU UNE DYSTOPIE ?

L’article du jour, signé H-Cl, reprend les points d’une de nos discussions sans dissensions… parce que nous sommes parvenus parallèlement – les géomètres puristes vont me tancer – au même résultat : il n’y a que Droite et Gauche dans le monde. Ce qui prétend être au Centre, que ce soit le brillant imbécile qu’était VGE ou le dernier des Mouille-mon-camp aux rouflaquettes, n’est que neutre, neutralisé et neutralisant, comme qui dirait castré et castrateur. Il paraît que cela va bien à une certaine quantité de Français. Cela ne nous va pas, non par mauvais esprit, mais par observation du monde, avec bien entendu, une réflexion sur le pouvoir, tant celui des animaux, que le nôtre vu du côté « bête humaine ».

Des arguments pour défendre notre position, il y en a des palanquées. Personnellement, je travaille cette question depuis des années, et tout me va comme un gant dans les lignes que vous allez lire. Chacun avec notre style, nous voudrions que les Français comprennent ces deux points fondamentaux : seules sont douées de vie la Droite et la Gauche. Et surtout : le discours de Gauche n’est qu’un vaste enfumage à usage de gogos sentimentaux, utopiste ou illuminés par des pseudo-lumières quand ils n’en sont pas aveuglés.

Antoine Solmer

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  Il ne faut jamais oublier que la principale raison pour laquelle 24,01 % des français ont voté pour Macron en mai 2017 – avant que 66 % ne votent contre Marine le Pen au second tour, a été que notre jeune Mozart de la gestion de crises (à ceci près que c’est lui qui fabrique les dites “crises” pour les commenter sans jamais les résoudre !) avait réussi à faire croire à un tout petit quart des électeurs qu’il avait trouvé, lui, le “Sésame-ouvre-toi” du bonheur sur la Terre : la séparation ’‘Gauche / Droite” n’existe pas !”. Cette pathologie tricentenaire frappe des politiciens qui croient que ratisser large les fera élire : le mythe “ni…ni…” refait alors surface, le temps d’une campagne.

Les appellations “Droite” et “Gauche” ne doivent leur nom qu’à un événement mineur : le 28 août 1789, se disputant sur les poids relatifs de l’autorité royale et du pouvoir de l’assemblée populaire dans la future Constitution, les constituants se séparèrent en deux groupes. Les partisans du veto royal se mirent à la droite du président de l’Assemblée, et les opposants à ce veto se groupèrent à sa gauche. Et c’est à ce hasard que nous devons les errances lévogyres des Bayrou, des Darmanin, des Le Maire, ou d’autres, dans les palais officiels notre république.

La permanence d’une perception “de droite” et d’une vision“de gauche” (les américains disent, joliment : les “pros” et les “cons” !) se retrouve dans tous les pays, ce qui s’explique : la structure “bi-lobaire” du cerveau humain n’a aucun mal à percevoir l’existence de fait d’une différenciation entre pour et contre, entre nous et vous ou “moi” et “eux”, entre les uns et les autres, voire entre raison et passion, ou que sais-je, encore ! Si les mots Gauche et Droite sont assez récents dans ce sens, cette dichotomie est très ancrée dans notre humanité.

On la trouve dès 350 av. JC, dans “l’ordre naturel des choses” d’Aristote (Éthique à Nicomaque) : l’individu n’a eu besoin d’inventer un gouvernement que pour protéger sa vie, sa liberté et ses biens, et le pouvoir politique ne saurait donc disposer des individus ou de leurs biens : il est – ou devrait être – à leur service… Une si belle réflexion, qui serait qualifiée “de Droite” de nos jours, a été contrée par Hobbes (in – le Leviathan-1621) puis par Rousseau (le Contrat social -1762) sous le nom d’un ordre contractuel qui voudrait appliquer à tous les domaines des raisonnements de type économique, ce qui a engendré un culte de l’État – devenu, par la suite, une iso-religion sectaire. Mais contrairement à ce que nos “malfaisants” tentent de faire croire depuis 2 siècles, l’existence d’une Gauche et d’une Droite n’a rien à voir avec le “combat du bien contre le mal” que Sartre évoquait dans ma jeunesse (Nous allions l’écouter dans les arrière-salles enfumées du Saint Germain des Prés des années 1950, sans tout comprendre – et pour cause–… Que de temps perdu !).

C’est à la fin du XIXe siècle que la séparation entre Gauche et Droite a débordé sur le terrain des valeurs et des idées. (NDLR : certains voient là une conséquence de l’affaire Dreyfus, qui divisa notre pays comme l’a fait l’opposition entre Pétain et de Gaulle… ou, mutatis mutandis, le passage en force – ce que même Macron a reconnu, dans un de ses rares accès de lucidité – de cette loi “Taubira” qui a confirmé l’échec XXL du quinquennat hollandais). La Gauche (qui n’est que le fruit blet de montages intellectuels) a réussi a faire croire un temps qu’il existerait aussi une “théorie de la Droite”… ce qui n’a jamais été le cas : personne ne peut citer une “doctrine dite de Droite” qui soit comparable aux élucubrations venant de la Gauche – qui sont, en plus, les seules explications à son existence.

En allant au bout de ce raisonnement – inattaquable dans son essence comme dans son existence (pour montrer qu’il me reste un micro-souvenir des conneries de Sartre) mais rigoureusement interdit depuis 1968 – on peut dire que tout groupe humain identifiable (famille, tribu, horde, clan, association, etc…) évolue suivant des “errements” que comprend la nature, et finit par en arriver, spontanément, à des structures comparables à ce que les théoriciens de Gauche désignent comme “la Droite” Que ce soit bien ou mal est un autre sujet sur lequel je suis prêt à donner mon avis, “sur simple demande” !

À l’arrivée (quelle qu’elle soit), cette opposition entre ’’une évolution logique pratiquement incontournable” et un artefact (= Structure d’origine artificielle qui altère un phénomène naturel) érigé en “système”… se traduit, sur le terrain, par deux conceptions du monde : la Gauche défend pêle-mêle l’égalité (dévoyée jusqu’à l’égalitarisme inégal à la mode)… un “progrès social’’ que l’on peut interpréter comme “ce que je crois susceptible de m’amener des voix dans les urnes”… une laïcité qui a glissé vers un refus doctrinaire de Dieu (d’où le comique involontaire de l’expression “chrétien de gauche”)… et par la prééminence absolue de l’État… alors que la droite, convaincue qu’il faut qu’elle ait une théorie pour devenir comparable à la Gauche, met en avant (et en vrac) liberté, ordre, nation, tradition et famille…. Et si toutes deux évoquent la Fraternité, c’est collectivement réglementée à gauche et individuellement exercée à droite.

Autour de l’Ordre invoqué à Droite (“il faut sauver le monde tel qu’il est”), et du Changement, à Gauche (“on est dans le monde pour le transformer”), cette dualité théorique va devenir : une droite dite “conservatrice” qui se voit réaliste (tenir est mieux que courir)… une gauche qui pense que changement = progrès (progressiste ou utopiste ?)… puis une extrême-droite plutôt réactionnaire, qui pense que “c’était mieux avant’’… et une extrême gauche qui se dit révolutionnaire mais qui est surtout dystopique. Et les adeptes du “ni droite, ni gauche”, qui n’a jamais débouché sur rien, n’y changeront rien : leur “ni-ni” est en vérité un “non-non”. Eux se rêvent “au centre”, sauf Bayrou, le nul qui veut les pousser à la place qui est la sienne : à gauche ! Les autres, après s’être fourvoyés un instant trop long, les rêvent “enfin dehors, arrêtant de nuire”.

Éphémérement porté par le simplisme de cette non-idée et par la complicité coupable d’une Presse ringarde qui adore le faux-dieu “Changement”,  e retour macronien du “ni droite, ni gauche” a voulu convaincre des esprits malléables ou gentils à en être naïfs, que la structure binaire du monde appartiendrait au passé et que le temps du cerveau bi-lobaire ayant structuré un monde binaire et bipolaire (qui fonctionne, honnêtement, pas si mal que ça !) était ringard : deux pôles, deux états, deux sexes, l’être et le néant… –et même le bien et le mal, sans compter les beaux fruits des progrès techniques et scientifiques qui avaient le temps d’être “digérés” au lieu d’être “forcés” comme on voudrait le faire maintenant… tout cela serait, d’après cette thèse sans épaisseur, démodé ? “Ils” l’affirment très fort, mais on n’est pas obligé d’adhérer à de telles sornettes !

Les grandes manœuvres des jours passés cherchent à nous égarer encore plus : celui qui nous a imposé pendant 7 ans tout ce contre quoi nous nous débattions avec l’énergie du désespoir, le “méchant”, donc, se présente sous les traits de ce qu’il croit être un gentil – en réalité son clone ou peu s’en faut. “Je suis oiseau, voyez mes ailes”, dit la chauve-souris, avant d’affirmer, les temps ayant changé : “Qui fait l’oiseau ? C’est le plumage. Je suis Souris”. Et La Fontaine de conclure, avec 356 ans d’avance sur la conférence de presse de ce soir, 16 janvier 2024, que… plusieurs ont évité, en changeant d’écharpe, des dangers attendus. L’équation est simple : sept ans de liberté malfaisante pour deux ans de normalité apparente… et le tour est joué !

Le “mini-Macron” nouveau va nous servir, “H 24”, un brouet pâlichon, soi-disant “de Droite” : des discours sans action sur l’immigration. Mais le prix à payer sera énorme : une GPA “éthique” (volapük signé Attal, donc jamais défini), l’assassinat légal des vieux et des malades, l’IVG dans la Constitution, et autres drames-à-venir : on sait depuis hollande qu’un gouvernement de Gauche qui se rend compte qu’il ne maîtrise plus rien et qu’il est impuissant et (ou : parce que) sec, se réfugie dans le changement pour le changement en matière prétendue “sociétale”. Et là, l’apport de la Droite ne peut être que dans une opposition frontale. On aurait lâché la proie pour l’ombre… que je ne serais pas surpris : “Je suis oiseau… vive les rats !”

H-Cl.