LES LANGUES QUI FOURCHENT SONT SOUVENT FOURCHUES

Je reçois un message de mon ami Jean Monneret qui plonge dans l’une des nombreuses atteintes portées à la France par l’intermédiaire de sa langue : c’est le gloubi-boulga écrit, parlé, porté et revendiqué par le triste mélange des ignorants, des cuistres et des destructeurs conscients ou non. Si cette sombre ragougnasse langagière n’était que le fait de gamins turbulents en attente de corrections, tout serait en ordre. Il faut un âge pipi-caca pour atteindre celui du subjonctif imparfait avant celui du plus-que-parfait. Je ne parle même pas du style. Mais entre ces deux limites se sont glissées les tarentules de l’Éduc’Nat’, le soft power de nos grands amis américains, les accents des « cités », et autres fantaisies de la déliquescence qui rime si bien avec décadence.

J’en profite pour vanter le travail d’historien de Jean Monneret qui, évidemment, se retrouve sur Wikipédia. Il faut noter la subtilité existentielle de cette merveilleuse encyclopédie de la « neutralité » que représente Wikipédia… à condition d’accepter ses insinuations, ses arguments de traverse, et toutes ses reptations de gauche. Dans le cas de l’article sur Jean Monneret, un « rédacteur » anonymisé ne peut s’empêchier de reprendre une appréciation de Raphaelle Branche à propos du Livre blanc de l’armée française en Algérie : «Celle-ci indique en 2005 que la participation de Jean Monneret, comme de Maurice Faivre à cet ouvrage s’inscrit dans une démarche militante, éloignée de la rigueur scientifique. »

Moi, j’aimerais que ces défenseurs de la science se penchent sur le degré d’affilement des couteaux avec lesquels les ancêtres de certains de nos « déséquilibrés » égorgeaient des Français de toutes religions (dont des musulmans en grand nombre), et pour les hommes, y fourraient les testicules préalablement découpés. Quant aux femmes, imaginez… ! Je crois que cette Branche est un peu fourchue dans ses appréciations. Et l’article en question aussi.

On pourrait croire que je dérape, que je tourne au monomaniaque, qu’il est question de vocabulaire et de grammaire, et rien de plus. Ce genre d’argument ne montrerait qu’ignorance des grandes réalités du Monde. Dans ce « village plus global » qu’il ne l’a jamais été, la force d’un pays tient en compte tous les critères qui sont ses marques de vitalité et de frontières. La langue en fait partie, et je n’excepte pas les dialectes qui raccrochent les gens à leurs racines, mais rarement aux grandes avancées scientifiques.

C’est pourquoi je laisse maintenant le champ libre à mon vieil ami Jean.

Antoine Solmer,

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Chers Amis,
Je remarque avec tristesse que la langue française est massacrée dans les journaux, à la télévision dans la rue, partout.
Le flot d’inepties, d’erreurs, de faux-sens, d’anglicismes qui déferle est si énorme que l’on est presque découragé de tenter quoi que ce soit pour l’endiguer.
Essayons tout de même.
Une des plus irritantes fautes se situe au niveau oral. Pas un journaliste qui ne fasse suivre les adverbes terminés par ENT d’un que. De sorte qu’à la télévision nous avons droit à un festival de: probablement que, évidemment que, sûrement que, tournures aussi inélégantes qu’inutiles.
Autre faute : certains croient utile de remplacer pas seulement par pas que. Ajoutant ainsi le faux-sens à l’inélégance.
Il y aurait dix mille anglicismes à dénoncer :
expertise pour compétence
addiction pour dépendance
résilience pour ressort ou rebondissement
adresser un problème pour traiter un problème
background pour antécédents
coach pour entraineur
trend pour tendance
matcher pour correspondre
J. Monneret
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