Gilles-William Goldnadel : « Les raisons de l’indulgence médiatique pour l’extrême gauche »

PRÉSENTATION

Je me fais souvent le reproche de ne pas présenter suffisamment certains penseurs de droite. Parmi eux, Me Goldnadel tient une place respectable et méritée.

Le voici donc, dans un article de Dreuzh.info du 10 mai 2022

Puis-je ajouter une réflexion sur laquelle il faudra bien revenir : le terrme “extrême droite” est un concept de plus inventé par la Gauche et repris trop largement par des personnes de droite qui donnent des armes à l’adversaire. Je laisse à chacun le soin d’inventer la ou les formules à rétorquer devant cette agression sans cesse répétée. J’y reviendrai. En attendant savourez et méditez la forte verve de ce célèbre avocat.

Antoine Solmer

LES RAISONS DE L’INDULGENCE MÉDIATIQUE POUR L’EXTRÊME GAUCHE

Pour l’avocat, l’extrême droite contre laquelle s’érige « le front républicain » n’existe pas. En revanche, l’extrême gauche politique infuse la société contemporaine et aucun barrage n’a été imaginé contre elle, ajoute-t-il.

J’entends démonter ici une manipulation médiatique authentique. Une opération d’exception qui est aussi un tour de prestidigitation fantastique. Chacun sait que le prestidigitateur, manipulateur professionnel, pour réussir son tour, mystifier le public et distraire son attention, doit montrer ostensiblement telle carte pour mieux dissimuler telle autre.

Je viens dire ici que les magiciens du virtuel médiatique ont focalisé sur une extrême droite qui n’existe plus pour mieux cacher la réalité d’une extrême gauche bien vivante. À plusieurs reprises, au risque de lasser mon lecteur, j’ai montré comment la plupart des médias, à commencer par ceux de l’audiovisuel public, ont unilatéralement étiqueté à l’extrême droite Marine Le Pen et Éric Zemmour sans opérer avec la même rigoureuse symétrie pour Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Ceux-ci étant géolocalisés simplement «à gauche», à «gauche de la gauche» ou très exceptionnellement au sein de la «gauche radicale». Cette asymétrie entraîne une absurdité qui prouve l’entourloupe du magicien médiatique: le planisphère politique n’a qu’une extrémité ! Un bâton à un seul bout pour mieux châtier la droite taxée seule d’extrémisme.

Si mon lecteur ne partageait pas mon opinion qu’on lui a montré une extrême droite imaginaire, il m’accordera que seule l’extrême gauche a été résolument niée.

Subjectivement – mais tout étiquetage unilatéral est subjectif, là est le problème – je pense, comme Marcel Gauchet, qu’au-delà de la géolocalisation sur une carte politique à deux extrémités, il n’existe plus de partis d’extrême droite représentés à l’assemblée Nationale, au sens de la définition des années 30 (racisme, antisémitisme , anti parlementarisme, intolérance, violences verbales et physiques). Pour être ravalé dans l’extrême – droite révulsive, il suffit en France médiatique contemporaine, d’être résolument opposé à l’immigration sans freins, d’être partisan de l’État nation occidental, de célébrer sans alacrité les racines chrétiennes de l’Europe ou seulement d’être extrêmement opposé à l’extrême gauche.

En ce qui concerne l’appartenance à cette dernière, il est difficile de contester qu’être un soutien de Fidel Castro et de Chavez, prôner la désobéissance ou être membre du Parti communiste Français correspond à la classification la plus classique.

Ceci posé subjectivement, si mon lecteur ne partageait pas mon opinion qu’on lui a montré une extrême droite imaginaire, il m’accordera que seule l’extrême gauche a été résolument niée, tue et dissimulée par le prestidigitateur mutique et asymétrique.

Je veux écrire à ce stade qu’il ne s’agit pas d’une simple manipulation lexicale sans conséquences qui ne traduirait qu’une dilection pour la gauche bien connue.

Nous sommes en présence d’une manipulation des esprits qui s’inscrit dans le cadre d’une indulgence générale pour l’extrême gauche politique. Gilles-William Goldnadel

Il s’agit d’infiniment plus que cela. Nous sommes en présence d’une manipulation des esprits qui s’inscrit dans le cadre d’une indulgence générale pour l’extrême gauche politique. Des preuves de celle-ci pullulent sous nos yeux. C’est ainsi, par exemple, que durant toute la campagne, l’islamo- gauchisme Insoumis et son communautarisme bienveillant pour les islamistes radicaux les plus antisémites, si payant électoralement, n’a aucunement posé question à des médias très théoriquement antiracistes. Les conséquences pratiques de cette douce indulgence lexicale et intellectuelle n’ont rien de platonique. D’une part, aucun barrage contre l’extrême gauche n’a été seulement imaginé. En matière de zoologie politique, nous avons découvert que le castor, si constructif en avril contre «l’extrême droite» hibernait au mois de mai. Et pour cause, l’extrême gauche n’existe pas. D’autre part, si le mariage avec les Verts et les restes du PS a été questionné pour des motifs de crédibilité ou par ce qu’il était déséquilibré, il n’a nullement été taxé de morale impiété. Inutile de s’évertuer à le comparer avec la manière dont toute vague perspective d’alliance entre les droites a toujours été regardée comme une obscénité.

Dans un excellent article publié dans Le Figaro du 6 Mai, Dominique Reynié l’a fait justement remarquer. Rendons – lui d’autre part un hommage appuyé: En dehors de l’auteur de ces lignes, il a été l’un des seuls analystes politiques à reprocher à un Mélenchon incroyablement protégé, des déclarations qui ne fleurent pas son judéophile exacerbé. C’est ainsi qu’il est rappelé par Reynié que notre leader éclairé n’avait pas cru à l’hypothèse islamiste dans le massacre par Merah des petits écoliers juifs de Toulouse mais à un complot électoral. Que conformément à son maître Chavez, il accrédite la thèse du peuple Juif déicide, si meurtrière durant des siècles, à laquelle l’Église catholique a renoncé depuis des décennies. Qu’il a vu la main du grand rabbin d’Angleterre dans la défaite de son ami Corbyn, depuis au ban du Labour pour cause d’antisémitisme virulent. La liste de ces déclarations purulentes mais qui ne lui ont jamais été reprochées par la gauche médiatique et antiraciste étant loin d’être exhaustive. Dans une bouche plus droite, il en faut infiniment moins pour avoir la langue coupée et finir édenté. Une divergence amicale avec Dominique Reynié: celui – ci pense qu’en raison de l’alliance impie à gauche, la droite est désormais libérée de toute interdiction de mariage. Le Front Républicain ayant rendu son âme au diable. J’aimerais tant me tromper, mais Dominique Reynié sous-estime la capacité d’asymétrie du pouvoir médiatique encore en majesté. Son intelligence est par ailleurs trop rationnelle et nous ne vivons pas dans un monde de raison, de bonne foi et d’équité.

Mon combat intellectuel contre la déraison de l’extrême gauche me conduit à dénoncer une triple alliance cynique entre trois types de démences politiques. Gilles-William Goldnadel

Je soutiens bien au contraire que notre société doit désormais être examinée sous un angle psychiatrique. Je suis au demeurant incapable de faire la part entre le militantisme délibéré et le réflexe pavlovien inconscient dans l’injustice lexicale que je flétris. Car nos manipulateurs médiatiques d’aujourd’hui sont eux-mêmes les victimes manipulées d’une vieille propagande.

Je soutiens enfin depuis longtemps que cette extrême gauche trop gâtée est la mère abusive de tous nos maux contemporains: islamisme, immigration massive, « racialisme antiblanc », « néoféminisme », intolérance intellectuelle prônant désormais la censure. Dans le cadre d’une déstructuration systématique de l’univers mental occidental. Quelle heure est-il pour faire encore barrage ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info

Gilles-William Goldnadel : « Les raisons de l’indulgence médiatique pour l’extrême gauche »

 

Abonnez-vous à notre lettre d'information et rejoignez les 15 autres abonné·es.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *