Un drame maritime est survenu. Un sous-marin d’exploration avec cinq personnes à bord a disparu, puis a été annoncé comme définitivement perdu. Le but de la plongée de l’infortuné Titan : 4000 mètres, près de l’épave du Titanic. Un exploit tragiquement terminé, mais aussi une « fortune de mer » impliquant le déploiement d’important moyens pour tenter l’impossible. C’est comme cela que ça se passe et doit se passer, pour le moindre kayakiste en péril, à une autre échelle.
Mais cela – tout cela – n’a pas plus à Mme Hélène Sy, femme de l’acteur Omar Sy. Elle pousse donc « un énorme coup de gueule [1]», elle est « ulcérée[1] », elle a appris « la somme colossale qui avait été débloquée pour cette expédition [2]» et se lance dans un opération qui ne lui coûte pas cher, et peut lui rapporter gros : un photo-montage sur les réseaux sociaux avec la légende : « Cinq hommes riches portés disparus, une opération de sauvetage de plusieurs millions » opposés à « 750 migrants disparus, renforcer les frontières. »
La com’, toujours la com’, encore la com’ !
Mais Mme Sy ne doit pas savoir compter plus loin que sa notoriété. C’est déjà bien. Un fond de commerce comme cela, ça se gère, ça doit prospérer, ça doit rapporter. D’où les clameurs outragées, d’où l’indignation obligatoire à géométrie non variable, d’où le chantage aux sentiments, toutes caractéristiques de la Gauche la plus caviardesque qui soit, à tous les sens du mot, qu’il s’applique aux bonnes tables ou aux « bonnes » rédactions.
Si cela ne s’appelle pas de la récupération, il faudra trouver d’autres mots, qui, tous, devront aller dans le sens de la mise en scène, du montage, de la propagande idéologique, et autres actions qui, en temps de guerre, mériteraient le sort spécifique que les lois imposent. La France n’est pas en temps de guerre. Mais Mme Sy, elle, s’y voit déjà. Elle le dit à sa manière : on ne porte pas assez attention aux migrants disparus.
Eh bien non, chère toute petite madame. Nous portons attention aux migrants, et bien plus qu’eux ne portent attention à nous, sauf en tant que distributeurs de finance. Vous oubliez de compter dans cette attention les flots de subventions à toutes les organisations de désorganisation du territoire qui, non seulement les recueillent, mais aussi les attirent, avec tous les bénéfices qui s’en dégagent. Vous oubliez de compter les sommes colossales qui les attendent et que nous payons de nos impôts lorsqu’ils sont débarqués sur notre territoire. Cela aussi grâce à nos impôts. Vous négligez les aides qu’ils reçoivent en aliments, dispersion sur le territoire avec la bénédiction du tyranneau de service, les occupations de bâtiments publics, l’envahissement des lieux publics, les trafics de toute nature qui les occupent ou qui se servent d’eux, les agressions qui ne se comptent plus, sur des hommes, sur des femmes, que vous pourriez mettre en lumière si vous aviez un véritable sens de la préoccupation humaine.
Oui, quand ces malheureux se noient, on ne peut s’empêcher de penser à leur triste sort. Mourir n’est jamais une partie de plaisir, mais par la noyade, dans une mêlée indescriptible, avec forcément des épisodes où les plus forts écartent les plus faibles des secours, rien de cela ne nous laisse indifférents. Mais au moins, nous ne sommes pas spécialistes des larmes de crocodiles. Il y en a déjà assez dans les marigots du pouvoir, de ses aides, et de ses prébendiers.
Alors, faites des comptes si vous voulez, Madame, mais faites les bien. Et surtout n’oubliez pas l’incomptable qui a toujours plus de valeur que quelques lignes de budget. Cet incomptable, vous en faites partie, dans la longue chaîne qui part des nouveaux trafiquants de chair humaine aux pleureurs professionnels et aux récupérateurs assoiffés de liquide. Mais là, il ne s’agit pas de noyade et d’indigestion.
Cependant, il peut y avoir pire. J’imagine que vous avez le racisme en horreur et c’est bien. Moi aussi, car la Gauche l’a assez pratiqué, en passant par la Révolution Française avec son auto-racisme, (on n’employait pas le mot à l’époque, mais au sens qu’on lui prête aujourd’hui…) Staline et ses petits copains dont le petit Adolphe qui n’en fut qu’un comparse malheureux, mais déjà trop nuisible.
Mais de là à accuser toute personne de racisme parce qu’elle manifeste une préférence pour l’un ou pour l’autre, je m’en garderai bien : ce serait la porte ouverte à une déflagration dans tous les pays de notre planète. Souffrez que j’ai une meilleure approche de la civilisation occidentale, si imparfaite soit-elle, que de bien d’autres cultures, gardiennes de richesses morales que nous avons trop oubliées.
Cependant, je me demande si la différence éclatante de coloration de peau entre les deux populations de naufragés que vous évoquez n’a pas quelque chose à voir dans votre “coup de gueule”. Parfois, la haine porte d’étranges prolongements, stratégiquement attribués à l’autre. C’est même une des caractéristiques de la Gauche. Et je n’ai pas l’impression que vous soyez “de Droite”.
Mais, comme chacun, je peux me tromper. Et même, j’aimerais tant me tromper. Ainsi va la vie.
Antoine Solmer
PS : Avec un clin d’œil attristé pour France Gall. Si maman si
[1] https://www.purepeople.com/article/sous-marin-disparu-pres-du-titanic-helene-sy-ulceree-la-femme-d-omar-sy-prend-position-avec-une-image-qui-fait-reagir_a510358/1
[2] https://www.closermag.fr/people/sous-marin-disparu-pres-du-titanic-la-comparaison-choc-et-clivante-de-la-femme-domar-sy-3228885#item=1