MACRON, LES PIEDS-NOIRS ET L’ALGÉRIE : SUITE

CERCLE ALGERIANISTE
CERCLE ALGÉRIANISTE

L’article précédent était repris de Manuel Gomez, avec toutes les références nécessaires (et une coquille corrigée). J’ai souhaité lui donner une suite, en précisant que je suis d’accord avec sa ferme intention de ne pas participer à cette mascarade, tout en précisant ma propre pensée.

QUELQUES ABSENTS ?

Dans l’introduction qui énumère traditionnellement les personnes présentes ou représentées, nous trouvons des « présidents d’association ». Lesquelles ? Quant aux personnalités représentatives des religions (car il me semble que ce point n’est pas négligeable), nous n’y trouvons que le Grand-Rabbin.

Il faudrait avoir été une petite souris, ou en connaître suffisamment, pour avoir une idée des demandes et des rebuffades. Passons !

LE CERCLE ALGÉRIANISTE

Mais une au moins des associations n’a pas eu besoin de s’en remettre à une petite souris pour faire connaître son point de vue.

La plus importante associations, Le Cercle algérianiste, n’a pas souhaité y participer. Je reprends et m’associe à sa déclaration de principe dont je cite ici quelques lignes :

« Le 15 février 2017 à Alger, au cours d’une interview donnée à la chaîne Echourouk News, vous [M. Macron] avez déclaré :

‘’[La colonisation est un acte de barbarie]…[c’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie]…’’

Cette déclaration sur laquelle vous n’êtes jamais revenu constitue une très lourde et très infamante accusation :

  1. Contre la France, État colonisateur de l’Algérie
  2. Contre ses personnels civils et militaires, le plus souvent métropolitains, qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour instaurer et faire fonctionner une administration permettant le développement sanitaire, social et économique de la province.
  3. Enfin, contre les centaines de milliers de civils dont la France a encouragé, facilité et organisé l’installation afin de réaliser une colonie de peuplement, et dont nous sommes les descendants. »

UNE APPROCHE PERSONNELLE

Effectivement, me faire traiter de criminel, en tant que simple barbare et en tant que criminel contre l’humanité, ne serait que déclaration de principe d’un quelconque strotkard ou autre antifa de circonstance. Ce serait laisser insulter mes parents et grands-parents, grand-oncle, oncles et même une de mes tantes (infirmière au front lors de la joyeuse promenade vers Berchtesgaden). Déjà, ça passerait mal.

Mais de la part d’un président de la République française, c’est une monstruosité qui oscille entre les délires paranoïaque et schizophrène, modulés par le théâtralisme qui accompagne l’hypothèse schizophrénique et la faute politique majeure de l’inconscience sans conscience, ou pour mieux dire, la bêtise crasse et la perte du sens moral.

Disons d’emblée, que n’ayant aucune envie de gâcher mes soirées avec Mélenchon (qui s’est vautré dans de pseudo-excuses) je n’ai pas non plus envie de me laisser emmerder par un quelconque zozo.

MAIS IL Y A PIRE : L’ÉQUILIBRE DU PENDU

L’équilibre du pendu, c’est le « en même temps » soumis au moindre vent qui balance la corde et son mannequin.

Certes, des témoins ont été satisfaits d’une certaine reconnaissance officielle, en particulier des massacres d’Alger du 26 mars 1962 et de ceux d’Oran du 5 juillet de la même année.

Mais à part un petit affairement de questions ne débouchant sur rien, qui a motivé la sortie d’un de mes amis, nous n’avons pas assisté à une quelconque « appréciation forte et argumentée ».

Autrement dit, sur quoi déboucheront ces reconnaissances plus qu’électoralistes ? La pêche aux voix n’excuse pas tout. Surtout en sachant que rien de bon n’en sortira pour la politique extérieure de la France. L’équilibre du pendu ne fait que succéder à la valse des cocus des prédécesseurs de Macron.

Sans entrer dans une comptabilité rebutante, il faut quand même comparer la quatre-vingtaine de morts (au moins, sans compter quelque deux cents blessés) de ce fameux 26 mars. À titre de référence, en huit ans d’engagement au Sahel l’armée française a perdu 57 militaires [1]. Finalement, il est moins dangereux de passer huit ans au Sahel qu’une après-midi à Alger, sous les consignes officieuses, ou à découvrir, de de Gaulle.

Si le président avait eu un brin d’humanité, s’il avait écouté et entendu le discours préalable de Mme Chiche, amputée par l’explosion d’une bombe posée à Alger par Zohra Drif, il aurait modulé son propos pour y retenir son témoignage :

« le souvenir de ce gardien du cimetière juif d’Alger, qui, après ma visite d’il y a quelques années, a reconstitué la tombe de ma grand-mère morceaux par morceaux à partir des débris qui jonchaient le sol du cimetière et lui en a envoyé la photo quinze jours jours après ma visite. [2]»

Ce témoignage n’est qu’un parmi les dizaines de ceux qui ont constaté les violations de sépultures. Point n’est besoin d’entrer dans les détails. Et de toute façon les bons révolutionnaires de notre modèle français en avaient fait bien pire.

PAROLES ET PAROLES ET PAROLES

Si l’on se contente de paroles, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si l’on considère l’état géopolitique du monde en général et de la France en particulier, on constate que les reculades successives aboutissent toujours au pire : une « bonne guerre » dans le meilleur des cas, une disparition par pourrissement si l’on choisit l’escalade des bonnes intentions.

Les bons équilibres restent ceux qui privilégient le long terme sans sacrifier le court terme : le contraire du « en même temps ». Dans le cas présent, si les atermoiements de Macron consistent à ne pas déranger la politique intérieure du président Tebboune, autant signer tout de suite une capitulation en rase campagne. Mais si c’est cela que la France veut…

Antoine Solmer
Coupable de crime de barbarie, de crime contre l’humanité et autres plaisanteries de mauvais goût.

[1] https://www.lefigaro.fr/faits-divers/en-sept-ans-d-engagement-au-sahel-l-armee-francaise-a-perdu-55-militaires-20201229 (actualisé au 4/1/2021)

[2] https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2022/01/26/lhistoire-des-rapatries-dalgerie-est-celle-de-la-france