BÉBÉ FAIT DE LA POLITIQUE
BÉBÉ FAIT DE LA POLITIQUE

‘’J’ai envie d’emmerder les français non-vaccinés”

Devant cette phrase, si vulgaire, si commune et si réaliste, je suis resté pantois : contrairement à tout ce que j’avais cru jusque là, notre chef suprême se rend bien compte qu’il nous emmerde ! C’est tout-de-même une somptueuse nouvelle : son cas n’est donc pas désespéré ! Tous ses contempteurs, tous ses détracteurs, tous ses adversaires (et moi, et moi, et moi, ajoutait Jacques Dutronc) doivent admettre qu’il n’est pas aussi pire qu’ils le disent… En tout cas, il a des lueurs de lucidité ! Parce que c’est vrai, qu’il nous emmerde ! Depuis… tiens ! pile depuis son élection due au seul Parquet Financier, contre toute logique, toute morale et toute honnêteté intellectuelle… Il peut donc arrêter “d’avoir envie” : il a déjà décroché la timbale !

La seule question qui se pose, devant cette prise de conscience inespérée qui fait de lui un grand analyste scientifique, c’est : en disant ces mots inespérés, pourquoi a-t-il éprouvé le besoin de parler des seuls français non-vaccinés ?  Au moment où j’écris ce “billet”, j’avoue que je n’ai pas la réponse ! Mais bien sûr que vous emmerdez les Français, Monsieur le Président, et même plutôt 2, voire 3 fois qu’une ! Mais tous les français, les non-vaccinés pas moins ni plus que tous les autres ! “J’ai les noms !”, aurait précisé Coluche. Et encore.. lorsqu’on dit “les vaccinés” et “les non-vaccinés”, de qui parle-ton ? Des violentés, des contraints et forcés, des “qui-perdaient-leur-gagne-pain-sans-ça”, des prudents-avec-raison, des “qui n’ont pas confiance”, des “on ne m’y prendra plus”, des vrais malades qui sont à protéger… ou des 20 % habituels –ce petit socle de légitimistes-à-tout-crin qui sont pour le pouvoir en place, quel qu’il soit, à condition qu’il penche à gauche ?

Il a tellement éclaté notre pauvre Nation qu’on découvre, un peu partout, des segments de chaque groupe, sous groupe, chapelle, école de pensée (ou de pas-pensée : il y a des gens de Gauche, éparpillés parmi ces divers groupuscules). Car il y a, honnêtement, un succès qu’on doit lui reconnaître : la désunion profonde de la population de notre pays et la quasi-disparition de ce que André Siegfried avait désigné par ’‘l’Ame des peuples’’. Sous la IV è république, on parlait de “Paris et le désert français”. Un gros demi-siècle plus tard, Paris ayant disparu, coulé corps et biens sous les coups répétés de notre drame de Paris’’ (Nec flutuat, sed mergitur !), il ne nous reste que le désert français à contempler, sur les ruines duquel on peut toujours pleurer en écoutant le vocabulaire choisi, élitiste, raffiné et aristocratique de l’occupant de l’Elysée… Que de regrets il faut avoir ! Est-ce qu’on imagine le Pape François –qui le pense très fort, pourtant, ça, c’est une certitude absolue !– dire “Les Tradis ? J’ai très envie de les emmerder jusqu’au bout” ? Comme disait l’autre malfaisant, “Un Président ne devrait pas dire ça”. Et un candidat non plus !

Car, oui, tout le monde le confirme sur simple demande : vous nous emmerdez. Ce n’est pas sans raisons que vous êtes passé, dans l’Audimat, de 36,7 millions de téléspectateurs en Avril 2020 à moins de 3,8, il y a quelques jours : ceux qui n’ont rien d’autre à faire. Mais que voulez-vous, le brave populo a besoin, on sait ça depuis l’Antiquité, de “panem et circenses”. Et quand, à la suite de votre gestion du pays (NDLR : réputée géniale par les seuls médias –je refuse d’écrire “les merdias” : ce jeu de maux est trop facile– qui dépendent à 100 % de vos subventions pour exister), vous lui apportez comme seules nouvelles une augmentation du prix du “panem” (mais pas que…) et l’ennui qui se dégage de vos “circences” (désormais grossiers)… allez vous étonner que seuls ces “ceux qui n’ont vraiment rien d’autre à faire” continuent à vous écouter… en somnolant par habitude, devant leur poste !

Il faut dire que votre mélange –énarchique– de fatuité, d’arrogance et de fausse culture, de mépris pour la France, de dédain pour vos compatriotes (NDLR : c’est nous, ça : nuls, illettrés, dont la culture n’existe pas, dont l’Histoire est une suite de crimes contre l’humanité), votre prétention orgueilleuse et votre morgue hautaine –“qualités” auxquelles vous venez d’ajouter une grossièreté  scatologique– ne sont pas faites pour vous rendre sympathique (ce n’est pas le sujet) ni pour empêcher que nous nous emmerdions (ce qui l’est), en vous écoutant vous auto-tresser des couronnes de lauriers, immérités . Un ‘’ami qui vous veut du bien’’ vous ferait remarquer que, Caesar auto-Aurum coronarium triumphalis laurea insignis, vous devriez vous méfier : la roche Tarpéienne n’est jamais très éloignée du Capitole !

Reste, pour en revenir à votre provoc’ du jour, que oui, vous nous emmerdez, envie ou pas : vous êtes emmerdant. La question suivante est : était-il absolument nécessaire de nous le faire sentir (si j’ose !) avec une telle violence et une telle vulgarité ? Car ne faites pas semblant d’être dupe des arguments (que je vais exceptionnellement qualifier de “à la mords-moi le noeud”, pour rester dans le registre que vous venez délibérément d’imposer à la campagne présidentielle, contre Alfred Jarry  qui avait compris que une fois passées les bornes, il n’y a plus de limites) de votre entourage de si piètre qualité : il ne se peut pas que vous, Monsieur le Président, vous n’ayez pas vu l’océan qui sépare le magnifique “Arrêtez d’emmerder les français” de Pompidou de votre riquiqui ’‘j’ai envie d’emmerder les français’’ : un seul mot… pour deux univers, qui ne peuvent se rencontrer !

Je ne vais pas aller au delà de ce constat. Avant-hier, vous avez fabriqué un torrent d’incompréhension dans le déroulement de ce que vous croyez être une stratégie électoraliste, qui est un coup de dés, un coup de roulette russe : ça passe ou ça casse !  D’autres, plus doués, plus compétents, plus intelligents que moi, vont s’en charger, Dieu merci ! Permettez-moi, à titre tout-à-fait personnel, de regretter que vous abaissiez une fois encore le niveau de notre débat politique : je pensais, dans ma naïveté d’une autre époque (Dieu, merci –bis !) qu’un vrai homme politique –que vous auriez pu être : il n’est pas trop tard !– pensait à la France, au lieu de “marquer des buts” contre ses opposants. Mais où est le débat d’idées qui, seul (avec force referenda autour) pourrait sauver la France des mauvais dégâts du progressisme ravageur, de l’européisme béat, de la perte de son âme et de notre histoire (bafouée par M. Stora)… Je me serai trompé. Et ça m’emmerde, croyez-le, plus que d’être démis d’une nationalité que –si elle doit ne plus être une fierté mais se ratatiner à n’être qu’un “pass vaccinal”-– je perdrais avec des regrets mitigés…  

H-Cl