DES CONTES DE CAMPAGNE AUX COMPTES DE CAMPAGNE

Apparemment, ça chauffe pour les fesses du haut-lieu. Il apparaît qu’un juge vacciné contre les fraudes financières et autres petits service mal comptabilisés a eu envie d’emmerder une personne qui ne semblait pas l’être. Par ces temps malodorants quoi de plus naturel.

Jusqu’où ira le PNF (Parquet National Financier), voilà la question. Soupçons de de financement illégal des campagnes électorales d’Emmanuel Macron en 2017 et 2022 : voilà qui sonne fort mais risque bien de ne tirer de larmes qu’à quelques lampistes. Jusqu’où s’étendent les ramifications des « campagnards » de Manuel Macron ? Lui, coupable ? Mais il ne savait rien du tout. S’il avait su, bien sûr, il aurait évacué les « campagnards » indélicats comme le premier chef d’état-major des armées venu. Exécuté en public, le gaillard ! Dégradé sur le front des troupes, pire que Dreyfus. A vu de quel bois je me chauffe, scrongneugneu.

Mais des comptes de campagne, des tickets de restaurant et autres babioles ! Pfuitt ! Que la justice s’occupe de fouetter ses petits chats. Un grand matou comme moi n’en a rien à miauler. Du Macron pur jus. Sauf que…

Sauf que… le PNF se range en ordre de bataille. Trois juges d’instruction épaulés par des services de gendarmerie, dont Serge Tournaire, celui qui avait descendu en flammes le couple Fillon en 2017. Un prétendant capable de tirer les fils de la tapisserie de Mme Pénélope. Plus rusé qu’Ulysse, le gaillard. La cour des grands ne lui fait pas peur. À la fréquentation du crime organisé et de la délinquance financière, il a ajouté des relations professionnelles obligatoires avec l’ex-président Sarkozy, pour des questions touchant à sa campagne électorale de 2007.

Ah ! La campagne ! On croit y trouver le calme, et on se retrouve face à un garde champêtre vindicatif. Je t’aurai Blaireau ! Je t’aurai…  [1]!

Alors, le PNF ? Grandes manœuvres d’entraînement, ou ouverture d’un second front ?

Car, derrière les campagnes douteusement arrosées, voici l’ombre du McKinsey, et ça, c’est du gros. Il s’agit des conditions d’attributions de certains contrats publics aux montants colossaux à cette entreprise américaine. L’information judiciaire était ouverte le 20 octobre.

Le lendemain 21 octobre, patatras ! Deuxième instruction ouverte pour chefs de favoritisme et recel de favoritisme.

Et ce 25 novembre, la marmite déborde.

Il fait dire qu’elle bouillait depuis longtemps. En mars 2022, une commission d’enquête du Sénat dénonçait « l’emprise des cabinets de conseils privés sur les politiques publiques. » Budget d’un milliard et demi en 2021, rien que pour les contrats.

Quant aux dégâts liés à la mise en pratique de ces contrats, il faudrait en faire le compte, non seulement pour la partie comptable, mais surtout pour l’incomptable, qui est souvent le pire. Ce ne sont pas les 500 000 euros du contrat signé avec McKinsey qui comptent… encore que… mais surtout l’influence sur « l’évolution du métier d’enseignant ».

Et, de pire en pire : « Seule certitude à ce stade, des liens existent entre le chef de l’État, son entourage et l’entreprise américaine. Des consultants ou ex-consultants du cabinet privé ont ainsi œuvré pour la campagne électorale du président de la République en 2017, a révélé Le Monde. En outre, des salariés de McKinsey ont rejoint des postes au sein du parti présidentiel La République en Marche ! ou des cabinets ministériels [2].

Cette dernière phrase est terrible ! McKinsey au sein des cabinets ministériels de la République française ! Il ne manque plus que le KGB ! Cela s’appelle la France à l’encan !

On comprend que le président se gargarise de son immunité présidentielle, ce qui empêche son audition actuelle par les juges ou des enquêteurs.

Mais si le PNF le clouait juridiquement et indubitablement au pilori ? N’y a-t-il pas des juridictions spéciales pour des cas spéciaux, surtout pour une personne qui serait coupable de vendre les institutions de la France aux USA ? Ou une quelconque question d’inconstitutionnalité ?

Et puis, tout ce remugle ne peut survenir que si quelqu’un nourrit le feu sous la marmite. Le feu aux fesses en haut-lieu ? Pourquoi pas ?

Y a-t-il encore des Français pour soutenir ce personnage ? Peut-être. Mais des honnêtes citoyens, je n’en connais pas.

Antoine Solmer

[1] Revoir avec plaisir Ni vu ni connu, avec Louis de Funès

[2] https://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-mckinsey-une-enquete-judiciaire-ouverte-pour-financement-illegal-de-la-campagne-demmanuel-macron-en-2017-24-11-2022-3XA3WCMVG5DMJGWWLJPCNOXG2I.php