RETRAITE ? LES CONDITIONS HORS TRAVAIL ET QUELQUES PISTES (7)

Nous avons fait un tour des conditions du travail, qui, bien qu’incomplet, nous a donné à réfléchir sur le travail en tant que tel. Mais nous amputerions par trop notre panorama si nous laissions de côté les conditions de vie qui accompagnent l’homme au travail. Elles sont nombreuses. Nous ne saurions les voir toutes. Ici encore, quelques exemples démonstratifs suivis de quelques pistes.

QUATRE SITUATIONS PARMI D’AUTRES

          LE LOGEMENT

Il n’est pas facile, surtout en début de vie professionnelle, de disposer d’un logement de taille suffisante. Le coût peut en être prohibitif, et les aides en ce domaine nécessitent d’établir un dossier dont on ne sait dans quel fond de tiroir il peut aboutir, ou quel autre dossier révélateur d’une silhouette à favoriser va lui griller la politesse.

Un célibataire s’en accommodera plus facilement qu’un couple, sans oublier les difficultés dues aux enfants présents ou à venir.

Et si toutes ces difficultés semblent s’aplanir, voici qu’apparaît le télétravail qui, sous couvert de réduire les transports, envahit votre espace personnel, au point de devenir un occupant nocif.

          LE TRAVAIL DE NUIT

Qu’il soit à horaires fixes, ou pire, à rythme variable, le travail de nuit ajoute ses difficultés et fatigues propres à la vie en communauté, et aux bruits et mouvements des voisins et de la circulation urbaine. Certains y trouvent leur bonheur, au prix d’une vie sociale dont l’aménagement n’est pas toujours aisé. Et si vous devez accomplir des formalités administratives pendant les heures ouvrables…

          LES CONDITIONS DE TRANSPORT

Bien heureux ceux qui travaillent à une distance permettant une marche raisonnable, ce qui reste un excellent moyen d’entretenir sa santé pour les ingambes. À l’opposé de cette solution favorable restent les différents transports en commun, et le véhicule personnel. Si vous aimez la cohue, la promiscuité, les bousculades et les odeurs diverses, laissez votre véhicule au garage, et regardez bien autour de vous si des horaires de nuit vous imposent une circulation hasardeuse.

Mais ceux qui préfèrent la voiture auront contre eux le prix des carburants et les catastrophiques ZFE (zones à faible émission… de particules et à forte réception de PV). Leur faudra-t-il jouer à la roulette française avec les flics humains ou robotisés ? Pourront-ils changer de voiture pour un de ces pièges à batteries dont on nous vante tous les avantages en oubliant de comptabiliser les inconvénients des si chères et si lourdes batteries ?

          LE SALAIRE

Quoi qu’on en dise, le salaire fait partie de la satisfaction liée au travail. Satisfaction nécessaire, puisqu’il est préférable de gagner au moins autant, sinon plus, que ce que la vie courante nous impose et particulièrement celle qui nous est imposée par Bercy. Ne parlons même pas des économies…

QUELLES CONCLUSIONS PREMIÈRES ?

Les conclusions de ce dernier article qu’il faut relier aux précédents sont tellement simples qu’elles en sont aveuglantes. Je veux dire qu’elles ont rajouté une couche d’aveuglement complémentaire aux bureaucrates qui le sont par nature.

Il apparaît clair que l’économie française, et donc les ménages français, devraient bénéficier d’une meilleure situation générale qui passe par une augmentation de l’âge de la retraite. Alors, pourquoi n’en veulent-ils pas ? Parce qu’ils veulent « se la couler douce » ? Comme ça, brutalement ? Non. Ils n’en veulent pas pour deux raisons principales :

          LE FAIT DU PRINCE

D’abord, on leur refait le coup des nouvelles conditions de travail pour lesquelles ils n’avaient pas signé à l’embauchage. C’est une fois de plus le fait du prince, que l’on traduisait en termes juridiques dans les sociétés par « contrat léonin » ou, de façon plus précise dans ce cas, « clause léonine » écrite ainsi : « il est interdit d’attribuer à un ou plusieurs associés la totalité des bénéfices ou des pertes, ou d’en priver un associé de toute part dans les bénéfices. De même, l’exonération d’un associé de toute contribution aux pertes est interdite. »

On objectera que le domaine du code civil pour les sociétés n’est pas directement transférable au calcul de l’âge de la retraite. C’est vrai. Mais les Français, associés par force à l’État en cette matière doivent payer par des années de cotisations complémentaires. Ils sentent confusément qu’ils ont été floués dans cette affaire et qu’on leur fait « porter le chapeau. »

Car, pourquoi avoir perdu tant de temps et d’occasion depuis des années ? Pourquoi n’avoir pas tranquillement et logiquement « sensibilisé » les travailleurs, pour utiliser le mot de la police avant le temps des contraventions ? Pourquoi avoir accumulé toutes les dépenses possibles et irréalistes, avoir ouvert les frontières sous les ordres de l’UE, avoir surtaxé les uns et les autres, travailleurs et entreprises ? Bref, pourquoi avoir commis tant de bêtises accompagné de tant de lâchetés ?

C’est tout cela que les Français ressentent sans vraiment se l’expliquer. Ils refusent, et leur position est compréhensible.

         LE RAS-LE-BOL DU TRAVAIL

C’est peut-être la cause la plus grave, car elle dépasse le simple cadre de la retraite. Si les conditions de travail étaient vraiment améliorées, si les salaires avaient suivi, si les parts de gâteau avaient été distribuées honnêtement et non dilapidées pour on ne sait qui et on ne sait quoi, alors, la situation eût été acceptable et bien souvent acceptée.

Si, au lieu d’une égalité forcée et mortifère, qui est la plaie de la République française, on avait proposé à certains, le plus largement possible, un contrat complémentaire dans de bonnes conditions et avec un bon salaire, beaucoup auraient accepté le marché. Il y a toujours un manque d’économies que l’on aimerait combler, une vieille voiture à changer, un voyage rêvé depuis longtemps, un petit-enfant à aider. Et justement à un moment où l’on recevra moins d’argent, par une retraite dévaluée…

Le mal est profond, plus profond que la retraite. Les Français en ont assez de ces conditions de travail et de vie qui n’ont cessé de montrer leurs limites. Ils refusent ces années supplémentaires car ils ont vécu les années passées et ils comprennent que l’avenir promis s’assombrit chaque jour.

On leur a trop menti depuis des années. Le « sentiment d’insécurité », le pourrissement voulu des Gilets Jaunes par les Black Blocs bizarrement chouchoutés, les accusations de racisme, le président qui jouit de les « emmerder », la dilapidation des grandes entreprises comme Alstom, la négation de leur réponse au référendum de 2005 sur la Constitution européenne transformé en traité de Lisbonne par Sarkozy, etc.

Alors, que reste-t-il du pacte social ?

CONCLUSIONS SECONDES À LONG TERME

Une fois de plus, le problème n’a pas été vraiment pris en main par les incapables qui nous ont mené là, et les solutions proposées-imposées par les incapables actuels sont de leur niveau.

On va saupoudrer à droite et à gauche des mesures qui ne font pas un tout, créant des mécontents pas millions. Car ces gens ne pensent qu’en lignes de budget. On voit bien ce président, handicapé de la vie sociale, en ajouter à toute occasion. De lignes de budget en lignes de budget, en route vers l’inflation c’est-à-dire la pauvreté dans l’opulence. Et on s’offre une petite psychothérapie en nous lançant vers une guerre. Je répète, Dr Folamour, à tous les sens du terme.

Les vraies solutions des retraites doivent commencer maintenant, pour les enfants à l’école. Apprendre à parler, écrire, lire et penser en français. Apprendre à compter, à réfléchir et à choisir le type d’activité qui leur conviendra le mieux, à se diriger vers la branche manuelle ou intellectuelle la meilleure pour eux. Cela impose d’abolir le plan Langevin-Wallon, ce monument de bêtise égalitariste érigé par des communistes et  avalisé par de Gaulle, jusqu’au collège unique de nos jours. Dit de façon plus simple : cela impose d’éliminer les délires de gauche dès l’école et de poursuivre de la même façon dans la vie active.

Le reste sera affaire de bon sens et de bonnes finances. Autant dire, qu’en macronie déliquescente, ce n’est pas gagné d’avance.

Antoine Solmer