À LA SANTÉ DES VULNÉRABLES !

PRISON DE LA SANTÉ
PRISON DE LA SANTÉ

À la santé des vulnérables ! Non, ce n’est pas un toast que la bien-pensance alcoolométrique obligerait à accompagner de ce stupide « consommez avec modération ». C’est simplement un petit article en esprit d’oursin (piquant au dehors, savoureux au-dedans… au moins je l’espère) sur un quartier spécial de la prison de La Santé à Paris qui nous arrive par BFMTV. Bien, ne faisons pas grise mine sans savoir. Il arrive que le diable, etc.

Il s’agit de VIP, comme le titre nous l’indique, mais immédiatement nous apprenons qu’il s’agit de « vulnérables » regroupés dans une aile de la prison. Une prison qui a des ailes, ou qui en donne, quel beau début. Il n’y manquerait plus que des filles… de l’air bien entendu. Des filles comme Nadine Vaujour qui, en 1986, s’y était rendue en hélicoptère pour récupérer son mari Michel.

La séquence dure moins de deux minutes, mais elle mérite d’être vue. Nous y apprenons que les cellules ont 9 m2 pour une personne « vulnérable ». Un téléphone y est installé si le magistrat donne son accord. Toutes les communications – seulement vers des numéros autorisés – seront écoutées. À part cela, tout le confort moderne, jusqu’à une plaque de cuisson en vitrocéramique (Si ma femme lit cet article, je devine dans quel magasin nous devrons aller).

9 m2 pour une personne, passe encore. Mais à deux ou trois, au moindre énervement, imaginez les dégâts. Déjà un petit renseignement sur les causes de certaines révoltes d’été, quand la chaleur plombe. Et un autre indice sur le surpeuplement.

Qui décide si quelqu’un a droit à ce quartier si spécial, avec la plaque en vitrocéramique ? Le directeur.

Il prend une décision « à partir du moment où on sent un danger pour une personne qui se trouve en détention normale, c’est une personne qui ne pose pas de problème de comportement, pas de difficulté mais dont on sait qu’il risque d’y avoir un vrai danger si elle vit au milieu des autres, on préconisera l’affectation dans le quartier des vulnérables. »

Et comme le directeur est en veine de confidences, il précise :

« Que cette personne soit une personne appartenant à l’ultra-droite, un homme politique, un fonctionnaire, que sais-je… »

J’ai bien réécouté, relu la bande de sous-titres. Les qualificatifs y sont, et d’abord, l’ultra-droite.

Comment lire, comment écouter, comment interpréter cette déclaration ? Pour cela, mettons-nous dans la peau de la petite souris qui a suivi discrètement la prise de vue de trou en trou.

Première suggestion de la petite souris : elle a trouvé le temps bien plus long que deux minutes. Les journalistes se sont promenés dans différents lieux, ont enregistré, posé des questions.

Deuxième suggestion : combien de questions ont-elles été posées, et sur quels sujets ? Dans cet enregistrement nous n’avons droit qu’à une seule : « les conversations téléphoniques sont-elles écoutées ? » Difficile d’imaginer que le journaliste se soit tenu coi tout au long de la prise de vue.

D’autant plus inimaginable que la bande son montre un clic de coupure matérialisé par dans la phrase citée ci-dessus.

Troisième suggestion : Le directeur a-t-il précisé sa pensée au sujet de la dernière partie de phrase citée ci-dessus : « ultra-droite, homme politique, fonctionnaire… » ?

Présentée ainsi – BFMTV oblige ? – cette phrase pourrait avoir plusieurs connotations :

  • D’abord : qui sont les membres de l’ultra-droite ? Si la réponse dépend de certaines personnes emprisonnées dans le politiquement correct, le champ d’action sera large, et chaque jour plus élargi. Ultra-droite = non-vacciné, complotiste, « fake newser », « facho-sphériste », bref toute personne désignée et jugée par les grands inquisiteurs de la gentille gauche et de l’extrême-centre macronien réunis, avec débordement jusqu’à certains partis qui tiennent à un renouveau de virginité républicaine.
  • Ensuite, les membres de l’ultra-droite forment-ils une catégorie de délinquants en surnombre ? Et si oui, pourquoi ? Dominants dans la population française ? Spécifiquement traqués par le terrible couple police-justice (malgré sa tendance au divorce ?)
  • – Quels qu’ils soient, ces ultra-droitistes, pourquoi sont-ils en vrai danger « s’ils vivent au milieu des autres ? »

Par leur violence active ? Ou par leur violence subie ?

Voilà une question dont la bonne réponse devrait retomber sur les provocateurs professionnels, les indignés penchant à gauche, et finalement, sur 80% de la classe journalistique française, sans compter leurs idiots utiles de circonstance, et les boutefeux antitout.

Antoine Solmer