AIMER OU NE PAS AIMER… UN PAYS ?

Aimer ou ne pas aimer un pays ? Quelle importance ? Oui et non ! Mais de qui et de quoi parlons-nous ?

LE PRÉSIDENT D’ABORD

Je lis je ne sais combien d’articles, sans trop négliger les commentaires, et quelques formules répétitives me donnent à réfléchir. Combien d’auteurs de leurs lignes s’indignent d’un président qui « n’aime pas la France » ! Des pensées de ce genre sont autant de portes ouvertes à l’incompréhension des problèmes en cours, et même de ceux des décennies passées.

Qu’on aime ou pas un homme politique, quelle importance pour ce qui compte vraiment, à savoir le jugement politique à porter sur lui, et la sanction électorale qui doit en découler ? Réponse : aucune importance, si l’on tient à vivre aussi tranquillement que possible dans son propre pays.

Quand donc les Français qui se targuent de raisonner en cartésiens indomptables cesseront-ils de mettre du sentiment amoureux – disons, béat – là où ne devraient se distribuer qu’éloges ou blâmes objectifs, prouvables, équilibrés dans le réel où les seuls vrais choix imposent de se positionner sur l’échelle qui va du pire au meilleur, en sachant que le parfait n’existe pas ?

Aimer ou ne pas aimer Macron ? Que Macron aime ou n’aime pas la France, que les Français l’insupportent ou qu’il ne s’endorme qu’en rêvant à eux (stop, cauchemar !), quelle importance ? Soyons clairs, ce personnage sent le surfait, le mauvais acteur, l’ahuri de circonstance, incapable de se conduire de façon adéquate, pas plus à Saint-Barth qu’aux funérailles de la reine d’Angleterre, et autres lieux découverts à marée basse.

La réalité, la seule réalité qui compte, est qu’un président de la République française n’a pas à aimer la France, il doit la défendre, en temps de paix comme en temps de guerre, contre ses ennemis, et ses alliés s’il le faut, avec le maximum d’intelligence et de courage. C’est la seule qualité qui compte. Si en plus il le fait « du fond du cœur », tant mieux, mais s’il ne le fait que pour assouvir des passions moins avouables, tant pis. Cette place ne demande pas un enfant de chœur, mais un stratège dévoué corps et âme à « faire le job ». Le jour où les Français comprendront cela, une bonne partie de leurs défauts de fabrique sera réparée. Malheureusement, ce n’est pas pour demain.

Évidemment, quand un tel président cumule la fausseté assumée et le lâchage du pays, mais qu’il est réélu, il convient de se poser de bonnes questions sur la vraie valeur de la démocratie à la française, ou celle de l’intellect de la petite majorité responsable de cet épisode qui nous mène de cahots en cahots jusqu’au chaos. Malheureusement, les suicidaires de l’isoloir entraînent les lucides au fond du trou.

LES CITOYENS

La question d’aimer son pays ou pas est un peu plus complexe pour le citoyen standard n’ayant comme responsabilités immédiates que celles de son métier et de sa famille. Mais il doit aussi prendre en compte le relationnel au sens large, dont les deux pans fondamentaux se résument en deux mots : culture et civilisation.

Chacun établira son propre bilan d’adhésion au pays dont il dépend en tenant compte des paramètres précités.

Mais il semble bien que l’expression amour du pays, résulte d’un compromis historique (passé, présent, avenir) et d’un bilan actualisé entre avantages et inconvénients. Cet équilibre n’oscille que peu en temps de paix, mais tend vers ses plus grandes amplitudes en temps de guerre, où certains n’hésitent pas pour risquer ou donner leur vie « pour la patrie », comme d’autres l’ont fait « pour l’honneur ». Ces derniers sont souvent les plus mal récompensés, surtout quand ils sont jugés par une équipe de traîtres assumés, fiers ou honteux de rationaliser leurs décisions. Cela aussi laisse des relents qui poussent à ne pas aimer un pays. Et pour ceux qui connaissent encore l’histoire de la Ve République et de ses débuts…

LE MIGRANT

Je laisse à chacun le choix de dessiner la silhouette de son choix pour le terme migrant. La tâche n’est pas facile, tant elle est biaisée par la mode politique du jour, le charabia juridique, le vocabulaire sinistrement agressif constitutionnel de la Gauche (soit envers l’arrivant, soit envers l’accueillant) avec, comme toujours, le suivisme des fameux « idiots utiles ». Dans ce domaine, les Allemands pris entre leur complexe post-nazi et leur chancelière immigrationniste professionnelle on fait très fort. Quant aux pays du nord de l’Europe, ils en sont à se demander combien d’enfants aux cheveux blonds resteront dans leurs champs avant que le sarrasin ne les en chasse.

Que les Français qui ne parlent aucune langue étrangère, qui ne sont pas sortis de leur département (au mieux), qui n’ont pas dépassé les barrières du Club Med’, essaient de comprendre l’état d’esprit d’un migrant lambda en arrivant d’une façon ou d’une autre de ce côté de la Frontière qui n’existe plus. Combien d’entre eux sont-ils animés d’une véritable envie de devenir Français par lien autre que nutritionnel avec ce pays ? Et combien n’y sont que pour un avenir de rapines (au mieux) ou de subversion (au pire).

La dernière comédie en date de l’Ocean Viking (avant une sequel, comme disent les jargonneux) nous a montré la course au pire du pays sous la Macronie qui nous entraîne dans son agonie.

En continuant ainsi, nous fabriquons des aigris parmi ceux qui ne demandaient qu’à trouver un vrai travail. Pire, nous les trahissons. C’est la guerre d’Algérie qui n’a jamais cessé d’être, amplifiée jusqu’aux ultimes confins du monde. Des Martiens débarqueraient, qu’ils choisiraient la France comme terrain d’atterrissage, forcément guidés et embrassés par notre président lunaire.

CINQUANTE ANS

Mais, continuons ainsi et la démographie jouera son rôle inéluctable. La prime à la canaille fera le reste ! La question initiale, aimer ou pas son pays n’aura plus aucun sens. L’an prochain verra le cinquantième anniversaire de la parution du Camp des saints de Jean Raspail. Cinquante ans, c’était hier. Cinquante ans, c’est demain. Bonne nuit !

Antoine Solmer