UN FRÉMISSEMENT, UNE LUEUR PEUT-ÊTRE, À L’HORIZON

L’être humain est ainsi fait (est-ce pour cela qu’on le disait “à l’image de Dieu”, à l’époque où on pensait encore ?) qu’il ne peut s’empêcher d’espérer… et dans les cas (heureusement peu nombreux, mais la Gauche, dans sa quête pour rendre “normal” tout ce qui est mauvais pour l’Homme, rêve de rendre licite, légale, organisée, structurée cette non-issue, pour la banaliser) où il perd ou croit perdre tout espoir, il n’entrevoit plus que la mort pour se libérer d’un poids qu’il croit trop lourd pour lui. La vraie “norme” est donc l’espérance  –on sait ça depuis toujours et il faut la déroute morale qu’est notre époque pour remettre en question une vérité de définition. Et c’est tant mieux !

Les récits de tous les pauvres gens qui sont tombés sous la folie des régimes “à Gauche”, du communisme soviétique au “Nationalsozialismus” en passant par toutes les variantes possibles de ces deux maladies, du Goulag aux camps de concentration et d’extermination et au laogaï, mais ont pu échapper à ces horreurs sœurs bien qu’antagonistes, sont autant de preuves irréfutables de l’existence de cette fenêtre, toujours entr’ouverte et comme invincible : l’appel de et à la Vie ! Contre cette constatation, la passivité du peuple français et sa capacité à refuser de voir de qui crève les yeux doivent être un sujet d’étonnement, pour ne pas dire d’inquiétude.

Car en ce qui concerne le terrorisme islamique (ou “-iste”, pour ceux qui persistent à mâchouiller l’inacceptable), la France a déjà pas mal donné : des journalistes, des dessinateurs, des policiers, des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des militaires, des enfants, des juifs, des prêtres, des gens attablés ou assistant à un concert, des professeurs, des gens qui se promenaient sur “la Prom”, à Nice… et tant d’autres… en ont été les innocentes victimes, ces dernières années. Et à chaque fois, le rituel est le même, pitoyable, dérisoire, triste à en mourir : des marches blanches, des fleurs déposées, les Invalides parfois, des discours percutants (Ah ! Que ça peut être beau, un discours écrit par un professionnel de la comm’ pour un squatter de nos palais nationaux ! On en pleurerait… si seulement on écoutait leur baratin !), et l’oubli des foules, très vite…

Je suis donc assez surpris – en bien, pour une fois ! – par le nombre de messages que je reçois, qui me parlent de “prise de conscience”, de “réveil”, “d’yeux qui s’ouvrent”, voire “de voile qui se déchire” : les premiers jours, l’horreur des scènes en provenance d’Israël était telle que, effectivement, hommes politiques progressistes (sauf les Méchenconistes, dont le cas ressortit des hôpitaux et des asiles !), journalistes de gauche (pardon pour la redondance), belles âmes en rupture de raison et braves gens décérébrés par les programmes d’une Éducation prétendue nationale, ont laissé parler leur cœur. Hélas, très vite, ils ont ressorti leurs habits roses et leur “survêt’ ” modèle “doxa-woke”, style “pas d’amalgame et vive les migrants tchétchènes”.

L’assassinat d’un gentil professeur, agrégé des Lettres, et ou mais courageux, a rouvert la plaie des enseignants qui ont soudain réalisé que si, pour leur plus grande malchance, tout ce pourquoi ils ont manifesté et tout ce qui a sous-tendu tous leurs cours magistraux depuis 30 ou 40 ans se faisait, ils seraient, comme le répétaient tous ceux qui “voient ce qu’ils voient” (le mot, superbe, est de Charles Péguy), les toutes premières victimes de ce “nettoyage par le vide” qu’impose toute culture autre que d’essence chrétienne.

La question est donc : devant la multiplication des horreurs en cours, la culture chrétienne qui, individualiste et seule au monde à l’être, se révolte et refuse en bloc tout le fatras des idées perverses qui ont pignon sur rue mais ne peuvent mener nulle part, doit-elle être dévoyée et instrumentalisée, au nom de faux bons sentiments qui ne mènent qu’à la mort ? Je ne crains pas de le répéter : le Christ est le seul à avoir posé “l’autre” en principe fondamental, comme base de notre amour, de notre respect, de toute organisation sociale, de comportements… altruistes. Et qu’il n’ait pas toujours été suivi et obéi est un autre problème. Mais quelle autre religion ou philosophie a posé “Aimez-vous les uns les autres, comme moi, je vous aime”, comme règle presque unique de comportement ?

On a tous complètement perdu de vue que tous les principes dits “laïcs”, toutes les valeurs dites “républicaines”, la morale profane et les règles qui gèrent et commandent les comportements athées ou “libérés de Dieu”.. ne sont, comme le disait si bien Chesterton (cf. notre édito du 16 Juin 2023) “des vertus chrétiennes devenues folles”. Et tous les faux professeurs de fausse morale, les pseudo-“experts du 20 heures”, les donneurs de leçons à ne pas suivre., etc… sont tous tellement marqués en profondeur par nos 2000 ans de christianisme qu’ils ne savent même plus voir où est la paille et où, la poutre : ils attribuent aux autres des sentiments des sensibilités et des réactions qu’ils sont les seuls –sauf exceptions – à pouvoir avoir, éprouver, comprendre… Ils ont “tout faux” !

Et c’est là que le bât blesse : aussitôt l’horreur d’hier banalisée par le relativisme ambiant, les vieilles chimères refont surface et s’imposent aux esprits les moins résistants : on se dépêche de remettre sur pied d’égalité le coupeur de têtes de bébés, le violeur en série, l’éventreur, et le maniaque de la Kalachnikov ou du couteau de boucher, avec le représentant de l’ordre dont la seule mission, belle entre toutes, est de remettre à sa place, la première, le “Plus jamais ça”. Comment les mêmes, qui hurlent “pas d’amalgame”, “protégez les civils palestiniens” et “arrêtez la punition”, entre autres phrases entendues depuis hier, ont-ils pu applaudir des deux mains aux bombardement de Dresde et de Hambourg ou aux bombes A d’Hiroshima et de Nagasaki… ou aux comédies “à la sauce Hollande” du ridicule : Je suis, tu es, nous sommes… tous “Charlie”, en hurlant, dans d’inutiles “marches blanches” “Plus jamais ça” ou, comme notre première ministresse, ce matin : “’Jamais la barbarie ne l’emportera face au savoir”. ? Vraiment ? Et comment, s’il vous plaît ? En leur expliquant calmement que ce qu’ils font, “c’est pas gentil’’ ?

Alors… peut-on parler d’un réveil, d’une prise de conscience, d’une capacité accrue de voir la lumière en plein midi ? Malgré les réserves que me force à avoir le retour actuel des anciennes stupidités issues de la gauche, je vais dire oui : comme tout le monde, j’aimerais tellement que s’ouvrent pour de vrai les yeux de nos contemporains, que les décisions prises soient – pour une fois – les bonnes (c’est-à-dire celles qu’il fallait prendre depuis longtemps)… et qu’un virage soit enfin pris (amorcé, déjà, me comblerait !) pour nous sortir du carcan des mauvaises idées que la Gauche a fait croire bonnes, normales, souhaitables… quant elles ne sont que létales, absurdes et sans espoir. Plus vite nous sortirons de cet énorme piège mortifère, plus vite nous pourrons espérer retrouver équilibre, santé mentale… et joie de vivre !

H-Cl.