De temps à autre, la fatigue me prend. Je n’ai jamais connu les 39 heures, ni même les 40, mais toujours dépassé les 50, dans le meilleur des cas. Je pense que je devais être en esclavage. Mais je n’en suis ni rouge de honte, ni blanc de peur, ni dans une colère noire. Pour le reste, lisez et appréciez l’article de J.- P. Grumberg pour Dreuzh.info.
Comme je le comprends
Antoine Solmer
« Il s’agit de comprendre que le rêve américain est un rêve sans sommeil », a déclaré Fannie Sosa, cocréatrice de Black Power Nap (Sieste du pouvoir noir) avec Navild Acosta. « Nous avons hérité de cet épuisement ».
L’article suivant, délirant, a été publié dans Vogue Jeunes…
Voilà ce qu’ils écrivent :
Black Power Naps est une initiative artistique qui comprend des installations physiques, des zines, un opéra, etc. Mais c’est aussi une reconnaissance des centaines d’années de privation de sommeil que les Noirs et les personnes de couleur ont subies en raison du racisme systémique, un moyen de s’opposer au faux stéréotype selon lequel les Noirs sont paresseux et une enquête sur la répartition inéquitable du repos. Ce manque de sommeil a de graves conséquences.
Certes, avant eux, en 2017, le LA Times avait publié un article au titre évocateur : « Les Afro-Américains ne dorment pas aussi bien que les Blancs, une inégalité qui remonte à l’esclavage ».
Voilà ce qu’ils écrivent :
Black Power Naps est une initiative artistique qui comprend des installations physiques, des zines, un opéra, etc. Mais c’est aussi une reconnaissance des centaines d’années de privation de sommeil que les Noirs et les personnes de couleur ont subies en raison du racisme systémique, un moyen de s’opposer au faux stéréotype selon lequel les Noirs sont paresseux et une enquête sur la répartition inéquitable du repos. Ce manque de sommeil a de graves conséquences.
Certes, avant eux, en 2017, le LA Times avait publié un article au titre évocateur : « Les Afro-Américains ne dorment pas aussi bien que les Blancs, une inégalité qui remonte à l’esclavage ».
« J’ai étudié les statistiques relatives à la baisse de l’espérance de vie et à la façon dont les communautés marginalisées sont fortement touchées par ce phénomène », a expliqué M. Acosta. « Lorsque le niveau de stress et de cortisol est élevé et que l’espérance de vie est plus faible, le sommeil et le repos en font partie.
Vogue continue :
Des études ont montré que, pour toute une série de raisons, les Noirs dorment moins, et moins profondément, que les Blancs. Le manque de sommeil peut entraîner une augmentation du taux de cortisol, comme l’a souligné M. Acosta, et peut être à l’origine de nombreux problèmes de santé, y compris une mort prématurée. Mais il y a quelque chose de plus profond : Acosta a expliqué que la privation de sommeil était utilisée comme moyen de contrôle sur les personnes réduites en esclavage, ce qui signifie que les Noirs n’ont pas eu le sommeil dont ils avaient besoin pendant des générations.
« Nous avons affaire à un héritage de privation de sommeil. La privation de sommeil était une tactique délibérée des propriétaires d’esclaves pour rendre l’esprit faible », a-t-il déclaré. « Cette tactique n’a fait qu’évoluer.
Pour remédier à ce manque chronique de sommeil, Acosta et Sosa demandent que le repos soit considéré comme une réparation.
S’ils ne demandent pas que les Noirs soient payés à ne rien faire, ça y ressemble beaucoup.
« L’esclavage est un régime de vol et d’extraction : Les salaires volés, la vie volée, la terre volée, mais le temps volé est l’une des choses les plus importantes. Nous avons besoin de temps », a déclaré M. Sosa. Sur ce point, nous sommes d’accord. Mais sauf erreur, l’esclavage, il n’existe plus que dans les pays musulmans et communistes…
« Nous avons besoin de temps libre, de temps de repos. Nos ancêtres n’ont jamais pu prendre un mois de vacances, ils n’ont jamais pu prendre un congé sabbatique, ils n’ont jamais pu faire une sieste. Quand vous mettez tout cela ensemble, vous voyez que les réparations qui doivent avoir lieu sont monétaires, mais qu’elles concernent aussi le temps et l’espace ».
Ils disent ça et moi, fils de juifs immigrés qui ont fui les pogroms, et ont travaillé 7 jour sur 7 pour donner un avenir à leurs enfants, j’ai tendance à les prendre pour des clowns.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Oui, ils cherchent à alléger les nombreux fardeaux qui peuvent empêcher les Noirs et les personnes de couleur de dormir, comme le racisme systémique, les luttes socio-économiques et bien d’autres choses encore. Mais ils veulent aussi avoir la possibilité de se reposer et d’avoir du temps libre – du temps qui permettra aux gens de rêver et de guérir.