C’ÉTAIT MIEUX AVANT ? CELA NE PEUT ALLER QU’AU PIRE ! (2)

LA MORT ET L’ÉGALITÉ

La mort est une personne, presque comme une autre. Elle a ses chemins, ses sautes d’humeur, ses poussées de fièvre, et ses étranges méditations. Elle pourrait être la seule égalisatrice en ce monde, si l’égalité existait. Mais ce délire franco-républicano-guillotinesque reste ce qu’il est : un délire. Et un délire finit toujours par emporter son sujet et son objet. Et Dieu sait que les délires sont légions.

Légion ! Tiens, voici un mot qui accrochera le gauchiste de service, l’abruti anti-militariste et autres cancrelats. Légionnaire rime avec tortionnaire, etc. Pauvres petites bêtes dressées à la gauchine, ce poison corrosif des neurones. Or, même la mort s’amuse à diversifier ses plaisirs, ou ses propres craintes. Pourquoi n’en aurait-elle pas ? Avouez que fréquenter une civilisation qui se paye le luxe de recevoir il y a quelque 2000 ans un envoyé céleste immortel en son espèce, voilà qui a de quoi tarauder les pensées de notre suiveuse attentive, notre invitée permanente. Mais il y a une ou plutôt « un » autre Légion : c’est le nom par lequel la « bestiole » qu’abritait le corps du possédé de Gadara veut être nommée lorsque le Christ l’en expulse, avant d’envoyer Légion, maintenant devenu multiple,  peupler (infecter ?) un troupeau de porcs comme il en avait lui-même fait la demande. Astucieux et prévoyant ce Légion adepte de la multiplication chez les petits cochons[1]. Dépassé, le Disney de la grande époque. Dépassés Naf-Naf, Nif-NiF et Nouf-Nouf, leurs jambons attirants et le Grand Méchant Loup. Mais remarquez que sous la même enseigne, Disney a multiplié les cochonneries woke et s’est spécialisé dans la mort cérébrale par empoisonnements de cervelle.

Mais je m’égare ? Que non ! L’ égalité n’existe pas. Dans la vie, certainement pas, et pas plus que dans et par la mort. Tantôt elle nous surprend, et suspend notre vol, tantôt elle nous laisse venir, ferré comme un imbécile de goujon qui a gobé l’amorce et se tortille en vain. Oui, il existe de bonnes morts, et d’autres atroces. Il y a La mort du père de Greuze avec la famille éplorée accompagnant le moribond, et il y a les savantes découpes des tortionnaires FLN encensés par la Gauche, les Gaullistes et autres porteurs de valises qui ont mené la France là où elle est… à peine un peu submergée. Pour les détails, vous ne les trouverez pas sur les photos que Google et les autres ont gentiment plus que floutés. Je ne les raconterai pas ici. Il faut cependant savoir que ces boucheries d’humains pratiquées autant à vif et après la mort sur des Européens ou des Arabes musulmans qui ne leur « convenaient pas », n’ont jamais été jugées comme crime contre l’humanité. En comparaison, les « gentillesses » pratiquées sur le père Hamel, sur le professeur Samuel Paty et toutes celles qui touchent des gens « poignardés à la gorge » ne sont que délicates prémices de ce qui arrive non seulement vers la France, mais vers l’Europe.

Quant aux conséquences, certaines morts sont jetées aux poubelles de l’histoire, ou fournissent au Syndicat de la magistrature l’occasion de mettre les photos des victimes sur son tristement célèbre « Mur des cons », que l’on devrait renommer « mur par des salauds ». Mais d’autres deviennent leur terrain de mémoire quand elle touchent un « petit ange parti beaucoup trop tôt », le regrettable Nahel, cause involontaire des émeutes qui ont mis nos forces de sécurité à genoux, sauvées qu’elle furent par les imams et les trafiquants de drogue grâce à leur arguments indiscutables.

ET LA RÉPUBLIQUE DANS L’AFFAIRE ?

La République veut de l’égalité, à toute force, comme le brigand Procuste dont on ne peut qu’admirer le délire égalitaire, à moins que ce ne soit le sadisme, ou les deux réunis. En effet, son jeu favori consistait à étendre le passant sur un lit qui n’était jamais à la bonne taille. Pour adapter le sujet à l’objet, il lui suffisait de couper les jambes des trop grands, ou de soumettre les trop petits à l’élongation adéquate. Que la mort survienne par hémorragie ou par arrachement, qu’importe. L’essentiel réside dans le concept, n’est-ce pas.

Bientôt, à ce rythme-là, il n’y aura plus personne sur la route. Qu’importe ! Périssent les colonies – ceux qui y vivent, ceux qui en dépendent, ceux qui s’y trouvent, quels qu’ils soient – plutôt qu’un principe, disait Robespierre qui avait amélioré les techniques des coupe-jarrets en visant plus haut.

Et ça continue. Je veux dire, la Gauche continue. Périsse le pays, périsse la nation, périsse le peuple, périssons tous, plutôt que de modifier notre belle devise et de balancer aux orties ses conséquences mortelles.

D’ailleurs, il y a du travail à faire. « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! ». Les braves gens croient que cette douce admonestation s’applique aux ennemis extérieurs. Que nenni. Elle s’appliquait aux maudits aristos, aux détestables Vendéens, bref, ce n’était et cela ne reste que l’appel à la pire des guerres : la guerre civile. Mais on ne veut pas réfléchir sur les bases de la maison République.

En tout cas, ça guillotinait sec, en ces périodes d’avancée vers le bonheur.

Alors, il faut au moins accepter de voir ce qu’elle devient. Combien a-t-on daubé sur les défauts des troisième et quatrième. Mais, la voici, en cinquième vitesse, livrée à quelques tristes figures. Nous avons subi le grandiose renégat, l’accordéoniste chuintant, le petit Machiavel, l’ahuri mécanique, le Séraphin Lampion du Kärcher, le scoutériste mal casqué, et le vaccino-emmerdeur profond. Dans le lot, sauvons l’antithèse de l’actuel, Pompidou, car, au moins, lui voulait qu’on arrête « d’emmerder les Français ». Quel triste héritier que celui qui a pris pour ligne de conduite l’exact inverse, et qui, de plus, se complaît à brader ce qui reste du pays à l’UE, aux USA, à l’OTAN, et à qui encore ? Le petit garçon mal élevé qui aurait mieux fait de jouer aux soldats de plomb (eux-aussi passés au four de la bonne santé) que de se vautrer dans une guerre intenable.

Si tout cela n’est pas la mort annoncée, alors quoi d’autre ?

Il y a d’autres causes à ce déclin que l’égalité forcenée, j’en conviens. Mais celle-là embarque à son bord tous les saboteurs professionnels. En effet, sous ce mot conçu pour un seul existant mathématique, la vie réelle est niée, laminée, ouverte aux pires délires associés aux pires carambouilles. Tuer la vraie vie au nom de l’égalité, ça, c’est un programme. Mieux une philosophie.

Remarquez qu’on ne parle plus beaucoup de liberté. Cela se comprend. Ça deviendrait obscène. Quant à la fraternité obligatoire, nous en débordons. Ou plutôt elle déborde, elle débarque à Lampedusa principalement et partout ailleurs. Quelle joyeuse famille nous attend ! Quels futurs plaisirs lors des « traditionnels repas du dimanche » ! Le Camp des Saints prophétisé il y a juste cinquante ans par le regretté Jean Raspail.

« Mamadou le souriant ; et tous les crépus, les basanés, les méprisés, les fantômes, les fourmis du bonheur blanc, les nettoyeurs, les troglodytes, les puants et les déhanchés, les cracheurs de poumon, les sans-femme, les interchangeables, les sacrifiés, les indispensables, les innombrables. Ils ne disent pas grand-chose. Ils sont la force et, désormais, ils le savent. Ils ne l’oublieront jamais. Simplement, s’ils ne sont pas d’accord, ils grondent et l’on s’aperçoit vite que ce sont ces grondements qui dirigent les débats. Car cela s’entend, cinq milliards d’êtres humains, debout sur toute la terre, et qui grondent! Tandis qu’avec Marcel et Josiane, sept cents millions de Blancs ferment les yeux et se bouchent les oreilles…[2] »

Tant mieux, nous voici tous « égaux » et même frères par devise obligatoire. Tant pis si cela reste un délire. Après tout, il y a plus de délirants que de médecins dans un hôpital psychiatrique. Alors, la démocratie impose que les délirants prennent le pouvoir. D’ailleurs, ils sont tous égaux. En voilà un argument qui fait mouche ! Élémentaire mon cher Watson !

Antoine Solmer

À suivre…

[1] Ceux que l’épisode inspire pourront se délecter avec Théodore Reinach dans son article « Mon nom est Légion » de la Revue des Études Juives. Bien sûr, il existe d’autres approches.

https://www.persee.fr/doc/rjuiv_0484-8616_1903_num_47_94_4650

[2] Jean Raspail, Le camp des saints, p. 346, Éditions Robert Laffont, 1985.