LES RUNES DE CERVEAU ÇA FICHE MAL AU CRÂNE

DÉRAPAGE INTERDIT
                    DÉRAPAGE INTERDIT

 Qui osera remercier, sans jeu de mots, Cassandre Fristot de nous avoir fricoté son fameux plat « aux relents antisémites » comme l’affiche si goulûment Libération, ou son « ba-ba (pas au rhum) de l’antisémitisme », anônne (pas Qanon) Marianne ?

Sa pancarte, au moins se voit de loin. On ne la manque pas. On ne l’a pas manqué. Elle va nous faire gagner quelques beaux jours de bourrage de crâne. On en a bien besoin pour se préparer à la présidentielle.

Et surtout, « on » en avait certainement encore plus besoin pour taper sur la bête immonde… toujours avant la présidentielle. Car les autres petites pancartes riquiqui, ces « « pass » où le double s se prenait des allures de double sowilo, franchement, c’était faiblard.

Sowilo… Sowilo ? Kézaco ? Vous ne savez pas, bougres d’ânes ! Me ferez cent lignes ! Ignorer la 16lettre du futhark à 24 lettres ! Le futhark, pas le futal, ouvrez les esgourdes ! Enfin, moi, pour ce qu’j’en dis… je découvre, comme vous, mais je m’instructionne, je répète, je planche, je griffon (elle griffonne), je me brunis au lustre de ce symbole (pas saint bol ni saint graal) solaire. Faut c’qui faut, pour se culturer. Y’en a qui kiffent pas. Mais pas du tout ! Dans l’temps on disait, des goûts et des couleurs… Maint’nant qu’ya plus d’couleurs, c’est à vous dégoûter. Alors, forcément, les défileurs ac leurs crobards, y trouvent des formes. Ch’sais pas d’où qu’y les sortent. Moi, j’ai ma p’tite idée. Ça fait etnik. Qui k’a dit ethnique ta… dans le fond ? Me f’rez quatre heures de colle. Comme au bon vieux temps.

Je reprends. Le futhark c’était l’alphabet des vieux de la vieille, les chleus, ou des cousins à eux, les ceusses qui s’étaient chopé des runes de cerveaux à croiser des p’tits bâtons dans tous les sens. Y’en a même qu’on dirait des panneaux routiers. Surtout avant les virages, ou quand qu’ça va glisser, qu’tu vas t’brouter l’décor. Eh ben ! Mate un coup, mon fils ! Mate bien la glissade. Si c’est pas d’la rune, ça ! Et même du sowilo doub, garanti grand Nord. Inusab ! Tu t’glisses dans une manif avec ça, sûr tu fais un carton. Ou alors, c’est les aut’ qui t’allument. Défaut d’tenue d’route, sowilisme agressif, infractionnement au code du dérapage, z’en ont toute une mélopée de leurs incantations. Trois carnets y peuvent t’en débiter. Pour ça, oui qu’ya du verbiage, chez les cognes. Enfin, pour ceux qui parlent. C’est pas les plus méchants. Les pires, c’est les aut’, les écrivassiers. J’me demande d’où qu’y vont chercher tout ça. Provoc’ à l’haleine racise, dévoileuse de aine – on en voit ben plus plus dans les pubs pour les strings – brandisseur de grands chemins, encodeur cornu, grand graineur de cervelas. J’en passe, et des pires. J’ose pas. J’suis un grand timide, faux pas croire.

Tout compte fait, au bout du compte et du décompte, j’te dis. Nouz’ot, on vit bien dans l’ex agône. C’est juste qu’y faut pas faire des p’tits bâtons. Sinon, tu s’ras tricard, gaffe à la trique, gaffe à la traque !

Mais un d’ces jours, là, juste pour dire, su’l zing, faudra m’espliquer. Y’a des braves gars. Y braillent un peu fort, mais c’est qu’y sont durs de la feuille. Qu’y zécoutent pas le président. Et y braillent sur quoi, sur queq’ chose qui z’y fout les boules, si beaucoup, qu’y z’y comparent à un aut’ queq’chose que leurs vieux y se sont castagnés contre. Et maintenant c’est eux qu’on castagne.

Tu piges, toi ? Moi non, tout ce bastringue, y m’a filé un rune de cerveau. Core heureux si’ j’prends pas la mère ningite. Allez patron, remettez-nous ça ! Ça fait du bien là ouq’ ça fait pas mal.