DISSOLUTION FRANÇAISE : UNE RUSTINE SUR UN PNEU FOUTU

Il paraît qu’en France tout finit par des chansons. Chansons à boire, chansons à déboires, c’est selon. Chansons à flons-flons, et à con-cons, surtout. Ces élections européennes ont montré et démontré une fois de plus, non pas les limites de la démocratie (ce délire dangereux doit être renvoyée dans les asiles), mais les limites de la compréhension du peuple qui se prend pour l’élite de la Terre. Il faut dire que cela aussi mérite l’asile, car je crains que ce ne soit au-delà de toute thérapeutique.

Que le macroneur en chef ait ou non dissout l’Assemblée ne change rien à l’affaire. C’est l’intelligence qui s’est dissoute. L’intelligence à dix sous est tombée à deux balles. Mais avec plus de trois milliards d’euros de dettes, on trouve les économies qu’on peut.

La dissolution française, c’est une rustine sur un pneu foutu.

Pourquoi ce jugement ? Parce que… la réalité. La réalité toute simple d’un pays trop vieux peuplé de trop de vieux.

DISSOLUTION EN HAUT LIEU

Puisque chacun s’accorde à dire que sous ce qualificatif « européen » se cachait à peine celui de « français », à savoir du ras-le-bol des Français du manchot photoshopé qu’on voulait choper par le colback pour le remettre à la place qui lui revient d’incapable notoire au poste de loup alpha, alors qu’il n’en est que le plus bêta, alors, alors… c’est lui qui aurait dû se dissoudre, s’affubler de fausses moustaches, se cloquer la moumoute à Brijou, se ratiboiser les rouflaquettes, et disparaître dans la foule. Voilà qui aurait eu du panache. Une sorte d’ascension, une version élyséenne du roi dormant, un premier accessit au concours de martyrologie politicarde. Voilà qui aurait eu de la gueule. On aurait lancé une marche blanche, et même multicolore. On aurait repassé ses discours en boucle, en disant « plus jamais ça ». Et lui, ermite méditatif sur un yacht prêté par un ami d’un Sarkozy de passage aurait pêché le goujon en disant : « Regarde comme je suis beau, regarde comme je suis vaillant, regarde comme je suis intelligent ». Et il l’aurait empaumé comme un vulgaire roi d’Angleterre, l’aurait tapoté en le surnommant M’Bappé. Ah ! C’était le bon temps.

Mais non, cette dissolution là n’a pas eu lieu, alors qu’elle avait tant lieu d’être. Dommage. C’est que le bonhomme voit la vie dans l’un des miroirs d’Alice au pays des merveilles. Plus il est coincé au sol, plus il croit voler dans les cieux. Plus il s’effondre, plus il se croit « le phénix des hôtes de ces bois ».

DISSOLUTION DES FRANÇAIS DANS LE TRAITÉ DE LISBONNE

Une dissolution de plus. On gueule pour un manque de référendum. Rappelez-vous, il y a 29 ans, 2005, Maastricht, 55 % ! Et puis on se fait pisser à la gueule par Sarco-zizi à Lisbonne. On ronchonne, mais on en biberonne, et on s’en redonne. Et moi, je me bidonne.

Alors qu’on a pris tout ça sur la cafetière, et qu’on a la possibilité de suivre de braves chevaux de labour, comme Asselineau et Philippot, on les renvoie à l’écurie. Même pas 1 %. Même pas une aumône ! Ah ! J’oubliais. C’est que « l’Europe, c’est la paix » , « l’Europe c’est l’indépendance », la fierté, la richesse, l’absence de tout trouble social et surtout pas paysan, la sécurité dans la forteresse, la gestion merveilleuse du Covid, l’honnêteté scrupuleuse nichée jusqu’au fond du der de la hyène, c’est la libre circulation des SMS pfizériens, c’est… je ne sais plus… le bonheur sur Terre, peut-être… au moins.

DISSOLUTION DU RÉEL

Et tout ce petit monde des z’élus se gargarise de ses résultats. On va voir ce qu’on va voir. Maintenant, ils vont nous entendre à Bruxelles, à Strasbourg, jusqu’aux confins des 27, jusqu’à North Sentinel, et même aux frontières de la galaxie. On va numéroter les abattis. Le premier qui sort du rang, on le dégomme, on lui envoie du papier timbré, on ne lui vote pas la confiance, on change ses lois, on renverse la table, on montre qui c’est le chef, on… on… ron… ron…

« On », oublie une seule chose, oh ! Rien… un détail, un simple détail, mais un détail qui ressemble à un joker. En russe le joker s’appelle « le démon de la carte », celui renverse tout et vous remet à votre vraie place. Et le joker du jeu des élections européennes tient en quelques mots :

SANS MÊME PARLER DU LOBBYING INSTITUTIONNEL, DES PETITS ARRANGEMENTS ENTRE COQUINS ET COPAINS, ET DE LA DOUCE PRESSION DE L’AMI AMÉRICAIN…

LA COMMISSION A L’INITIATIVE DES LOIS.

LES TEXTES DOIVENT ÊTRE APPROUVÉS PAR LE CONSEIL DES MINISTRES.

ALORS SEULEMENT LE PARLEMENT PEUT DISCUTER. 

Maintenant… que le coq Chantecler prétende faire lever le soleil ne nous étonnera plus. Nous sommes en France.

Antoine Solmer