VILLEPINTE 2

Le discours du 4 décembre 2022 d’Éric Zemmour vaut celui de Villepinte de l’an dernier. Un an ! Une sacrée bougie à souffler. Un souffle de Reconquête qui ne s’épuise pas. N’ayant pu m’y rendre, je ne veux ni ne peux témoigner de l’ambiance. Cependant, même à distance, ça « crevait l’écran ». Donc, réussite et nouvel envol.

Je suis spécifiquement intéressé par le couplage idée-action menant aux élections. Je parle bien de couplage, c’est-à-dire de fonctionnement commun, doublant la force et avançant dans la même direction. Couplage, comme une couple de bœufs tirant la charrue, et ne se contrariant pas à hue et à dia. Au passage, il faut remarquer pour les enfants des écoles et même certains ancêtres que l’on dit « une couple » de bœufs, car ces bestiaux, même si préalablement castrés  restent du même sexe : des mâles. « Un » couple est l’union d’un homme et d’une femme, d’un mâle et d’une femelle quoi qu’en couinent quelques cochons et cochonnes. Mais revenons à nos moutons, au couplage idée-action.

L’expression est biaisée par sa distribution. Elle semblerait signifier que l’idée est première est que l’action s’en déduit. Ce n’est pas faux et valorise le coq gaulois qui n’en demandait pas tant. En effet l’intelligence est si haut portée en notre pays qu’on s’imagine que cette donnée de notre capital intellectuel domine toutes les autres et suffit à qui en est porteur (bien malgré lui) pour en faire un maître à penser. De ce rempart assez haut monté, bien des hommes se jugent autorisés à donner des leçons aux manants de la basse-cour, comme le chuintait un président défunt, et comme nasille un autre.

En pratique, ce couplage idée-action, comme celui de la poule et de l’œuf, doit immédiatement nous amener à le doubler par son inverse apparent : le couplage action-idée. Le résultat de l’expérience (l’action mesurée, jaugée, étudiée) est le « juge de paix » de l’idée. La mise en pratique de cette séquence n’est pas toujours facile. Le temps, comme souvent, peut en devenir le maître. L’apprentissage par erreurs et jugements est une autre façon de l’exprimer.

Cependant, il ne faut pas confondre l’idée et le principe. Un monde sépare l’idée qui surviendrait comme un éclair illuminant la nuit noire, et le principe fondateur, lequel oriente les idées nécessaires à l’action dont nous évoquions la mise en pratique plus haut.

C’est ici qu’il faut rejoindre Éric Zemmour dont le premier principe est la défense obstinée, fondamentale, première, nécessaire et même indispensable, de la France.

Le drame en cours est qu’Éric Zemmour existe en tant que personnage politique engagé à ce niveau. Non qu’il faille le critiquer, bien au contraire, mais parce que son émergence ne se comprend qu’en voyant le bateau France sabordé depuis bien des années par ceux qui, s’étant arrogé la casquette de capitaine, n’en ont été que des naufrageurs. Macron en est le dernier exemple, mais il ne supporte pas toutes les fautes, bien qu’il soit un « digne héritier » de ses indignes prédécesseurs. Lui aussi devra être jugé. Il serait bon pour sa santé qu’un tribunal s’en occupe plutôt que le peuple ne s’empare de la question.

Je suis persuadé qu’Éric Zemmour aurait préféré approfondir sa connaissance de la chose politique, devenir un « historien de terrain » de la Ve République observée depuis les traités de Westphalie. Historien « de terrain » et non historien « des papiers et des nuages » comme trop d’autres. Car la politique dans l’histoire, c’est la vie qui grouille, se contorsionne, s’échappe par la porte pour revenir par la fenêtre, avec tous les méandres des circonvolutions cérébrales survoltées par le mot pouvoir. Cela devrait nous valoir de meilleurs romans, ou la renaissance d’un Shakespeare, qui, peut-être vagit en quelque berceau. Des hommes comme Houellebecq (d’autres aussi) y jettent d’excellents coups de projecteur.

Mais la France crève ! Elle ne meurt pas, comme mouraient les rois en passant le flambeau. « Le roi est mort, vive le roi ! » est une expression de la vie qui se transmet. Et le temps presse. La France de Macron se putréfie chaque jour davantage, et les petits marquis poudrés de l’Énacratie et autres lieux mal famés tombent en pâmoison aux exhalaisons de la gangrène. Grand bien leur fasse, mais nous n’en voulons pas. Nous n’en voulons plus.

Éric Zemmour (et/ou ce qu’il représente) est la dernière chance de la France avant la chute indigne. Principe de survie d’abord, et idées-actions-élections pour éviter le pire.

Antoine Solmer