LE MONDE DIPLOMATIQUE… CHARLATAN

CHARLATAN À SON OUVRAGE
CHARLATAN À SON OUVRAGE

Pour trouver mon titre, il suffisait de rapprocher les premiers et dernier mots du titre du journal cité de novembre 2021.

Je reprends donc le titre complet de l’article qui colonise en grands les kiosques : « Préférence nationale, un remède de charlatan ».

Titre pour titre, je préfère le mien, tellement plus réaliste.

MONOMANIE DE BASE

On n’en attendait pas moins de la version diplomatique du canard du soir, avec ou sans Benoît Bréville comme auteur, exemple affirmé d’une pensée monomaniaque.

Vous ne serez pas surpris de lire dans ses traces : « … la clé de voûte de tous les programmes d’extrême droite […] Cette solution miraculeuse tient en deux mots : « préférence nationale ».

Et comme Bréville est un haut stratège, il affine sa pensée :

« Outre sa concision, le concept présente l’avantage de se décliner à toutes les sauces sans nécessiter de trésors argumentatifs, en jouant sur le réflexe chauvin qui se développe en temps de crise, quand les ressources se raréfient. »

Donc, pour M. Bréville, il serait anormal de vouloir sauvegarder les intérêts de son groupe le plus large (celui de la nation) en lui attribuant prioritairement les ressources nécessaires. Il reprend divers exemples pour « assaisonner » à son goût Éric Zemmour, Marine le Pen et Florian Phillipot : le logement social et les allocations pour 43 % à des personnes nées à l’étranger, etc.

En fait, M. Bréville s’est malencontreusement frotté au cynorhodon de l’églantier, dont certaines des vertus lui ont valu l’appellation gratte-cul. Ce cynorhodon, il en parle quelques lignes plus haut : « l’extrême droite monopolise la scène médiatique et politique. Ses deux candidats potentiels, Mme Marine Le Pen et l’éditorialiste xénophobe Éric Zemmour, totalisent 35 % des intentions de vote dans les sondages. »

Ainsi se dévoile – pas trop j’espère – le journaliste xénomaniaque Bréville quand il accuse, entre autres, « l’éditorialiste xénophobe Éric Zemmour ».

Que M. Bréville ne s’offusque pas outre-mesure du qualificatif ! Pour lui, c’est une qualité existentielle, qu’il partage avec l’esprit profond de la gauche.

En fait cette xénomanie qui n’est qu’une autre forme de la haine de soi, est largement partagée par la gauche de tous niveaux sociaux. .

UN AUTRE XÉNOMANIAQUE ?

Certes, la xénomanie sait se cacher sous des formules plus qu’éthérées. Par exemple celle de Matthieu Pigasse, assez proche de Benoît Bréville, actionnaire du Monde :

« Pour être grand, un peuple doit embrasser l’infini […] Il est temps de renouer avec l’exceptionnel, de tracer un nouvel horizon, de définir un champ des possibles. Il est temps de rêver de nouveau… »

La citation est extraite de l’introduction à son Éloge de l’anormalité  [1].

Mais gare aux rêves d’un actionnaire du Monde, diplomatique ou diplodociste. Certes, M. Pigasse nous charme de leçons à donner aux grands de ce monde (l’autre, le vrai, celui qui porte notre vie).

Mais les tartes à la crème reviennent :

«… Le recours à l’immigration, essentiel pour compenser la faiblesse démographique et stimuler la croissance économique. Facteur de croissance, l’immigration est également un vecteur essentiel d’enrichissement culturel, de dynamisme et d’ouverture, comme le montre l’histoire même de la France [2] 

Il est urgent d’agir pour dire non à ce qui n’est rien d’autre qu’un nouvel obscurantisme. Non à ce refus systématique de l’autre au seul motif qu’il est différent. Etc. [3]»

Et puis, dans le chapitre intitulé « Changer », arrivent les préconisations, dont celles héritées du meilleur marxisme :

« Une solidarité ciblée, ce qui signifie la fin de l’égalité au nom de la solidarité […] La France peut-elle aujourd’hui se permettre, sans dommages, de verser les mêmes allocations familiales à une famille d’ouvriers et à un ménage de cadres dirigeants […] Il est temps de décider que les plus favorisés, justement au nom de l’égalité, n’auront plus accès à certains privilèges, pour eux homéopathiques, mais qui pèsent lourd sur l’ensemble de la collectivité nationale. [4] »

LES VRAIS CHARLATANS

Ce que j’admire avec ces professionnels de gauche, idéalistes ou utilitaristes, c’est leur capacité à souligner des réalités, tout en tapant de leurs petites pattes sur les personnages politiques qu’ils détestent viscéralement : ceux qui veulent améliorer le réel, sans céder à l’idéologie de gauche.

Si un charlatanisme existe, c’est bien la détestation viscérale portée et prônée par la gauche sur réel.

La différence avec la droite – la vraie – est qu’elle valorise les concepts de vie et combat intellectuellement les concepts de la gauche. Pourquoi ? Parce que la gauche et ses représentants, quoi qu’ils disent, en reviennent toujours à la plus affirmée représentation de la haine de l’homme, à l’attrait morbide de la mort de tous ses repères structuraux personnels, sociaux, politiques et transcendantaux.

Bref, la droite, la vraie, n’aime pas les tueurs en série.

[1] Éditions Plon, 2014, p. 12

[2] Idem p. 72

[3] Idem. 144

[4] Idem p.173