DES TRICOTEUSES AUX ENC(E)INTRÉES, ET APRÈS…

La Cour suprême américaine délègue aux 50 États de la bannière étoilée la tâche de reposer et repenser la question de l’avortement et du droit (je n’ai pas écrit « du droit à l’avortement ») et voici que des adoratrices du cintre se sentent des démangeaisons mal placées dans certains coins de la planète. Il paraît même qu’il faudrait inscrire dans la Constitution un droit à l’avortement. Si l’on y réfléchit bien, je pense qu’il faut être plus précis, et instaurer un devoir d’avortement, pour commencer… Vous conviendrez avec moi que c’est parfaitement logique, si vous lisez les quelques lignes suivantes.

D’abord, replaçons la question dans le contexte du jour, à savoir dans la prolifération des structures et associations de « planning familial », dans le remboursement des fameuses « pilules », dans leur distribution gratuite aux lycéennes qui n’en demandaient pas tant, dans l’allongement progressif des délais légaux d’avortement, dans le remboursement de tous les actes suppresseurs de vie. Autrement dit, pratiquer un avortement en sécurité maximum (au moins organique) n’a jamais été aussi facile, et elles crient aux menaces et au manque de moyens, brandissant des cintres pour nous faire imaginer les pires tortures auxquelles elles seraient soumises, si…

Des cintres, mais pourquoi ? Parce qu’elles ne savent pas tricoter, qu’elles ont oublié les fameuses aiguilles ? Ou parce que cela rappellerait trop leurs ancêtres « tricoteuses » qui appelaient à la Terreur pendant la Révolution ? Tout cela sent trop la manipulation des mots, des images et des idées. Tout cela n’est pas sain, tout cela « cocotte » la Gauche.

Mais rien ne leur suffit. Elles et leurs inféodés de tout sexe, ne sont-ils pas des spécialistes des pressions et revendications, des associations morbides et tentaculaires qui vont jusqu’à traîner en justice des personnes qui prient dans la rue en réparation et contestation ? Par quel mélange de haine et de peur ? Par quel fantastique instinct de mort ? Cela vient de loin. De bien plus loin qu’une décision de justice.

Derrière ou avant l’avortement se démasquent d’autres positionnements sociaux que l’on institutionnalise à tours de bras.

Il est question de liberté sexuelle. Baliverne ! Les besoins sexuels étant d’intensité variable selon les individus, je ne sache pas que ni lois, ni couvents, ni portes, ni fenêtres, ni vêtements n’aient jamais empêché certaines de courir le guilledou. La seule question restait la possibilité d’une grossesse, et aussi d’une mise à l’écart de certains groupes sociaux. Certes, mais, connaissez-vous une seule société au monde qui n’ait posé des limites à certains comportements ? Tant pour les femmes que pour les hommes ! Et comme l’instinct sexuel est commun à toute l’humanité, les contraintes et aussi les libertés y abondent, dans un sens ou dans l’autre.

Pour n’en citer qu’un seul, celui de l’excision, nous n’entendrons certainement pas ces « cintrées » qui se pavanent avec leurs cintres, brandir dans l’autre main une paire de ciseaux ou tout autre objet pouvait « faire l’affaire ». Ici, pas touche ! pourrait-on dire.

Cela n’était qu’une parenthèse. Revenons à nos « moutonnes » surtout si elles sont prêtes à agneler. La machine à nier se met en marche.

Ce n’est pas un agneau, c’est juste un amas de cellules, d’on ne sait où, d’on ne sait qui, peut-être d’un loup, oui, sûrement, d’un loup, ou pire encore, en tout cas d’un mâle, d’un horrible mâle. Et peut-être, ces cellules… mâles aussi… Cintre, saint Cintre, pliez pour moi ! C’est mon droit, de vous appeler à mon secours, et à celui de toutes les moutonnes. Usez de votre ferraille, usez de votre pointe ! Soyons tous.toutes les mêmes, pas des humains.humaines, mais des H. Rien que des H, tous égaux. Égalité pour les plus égaux, et droit de mort pour les inégaux ! Et mieux, des HF, et encore mieux des FH, sans hf ni fh, ces petits amas de cellules qui n’ont aucun droit. Mon droit, c’est leur non-droit, et mon droit me donne le pouvoir, m’impose le pouvoir. Cintres, aiguilles, saintes tricoteuses, piquez pour nous !

Et nous autres, moutonnes, refusons la laine, refusons la tonte, refusons les agneaux.elles, refusons le lait des mamelles, refusons nos quatre pattes, dansons sur nos pattes de derrière et cognons de nos pattes de devant, cessons de bêler, meuglons, hurlons, piaillons, croassons, coassons, luttons de tous nos vagins, vous les oiselles, cassez les coquilles, déconstruisons, désasservissons le monde des classes du mal et du mâle ! Honte aux boucs émissaires et à leurs émissions ! Appelons, prions le Grand Sécateur, offrons-lui sa dose de Marxiton pour le mettre en forme, lui donner la force de la nouvelle vie, celle des tubes et des éprouvettes, des vaccins et des castrations. Des amoncellements de gonades mâles, des brouettes, levons, portons, vidons cette tripaille, sœurs, chiennes de garde et louves des forêts, bourgeoises et putains réunies, intellectueuses et utérus à pattes, ensanglantez le monde, chaque jour, que ces hémorragies deviennent leurs règles, allons, sœurs, coupons, scions, tenaillons, hachons, triturons, et que la grande bouffe s’installe, que des ruisseaux sanglants dégoulinent, que des fumées s’élèvent de nos écuelles grasses, que la vaisselle témoigne de nos banquets orgiaques, que nos taches ménagères soient celles de leurs viscères extirpés, et qu’enfin s’élève le temple de la Clitocratie !

La manifestation s’est terminée dans le calme. La présidente et la Première Ministre ont reçu une délégation. De nouvelles mesures anti-les-autres sont à l’étuve.

De notre envoyé spécial à Féminopolis

Antoine Solmer,

Le 5 juillet 2032

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