LA FIÈVRE DES PANCARTES DU SAMEDI SOIR

TOUS BOVID
TOUS BOVID

 

Il y a bien des manières de se distraire le samedi. Pour joindre le nécessaire à l’agréable, je conseille la manifestation anti-passe sanitaire. Remarquez que je n’ai pas écrit l’utile à l’agréable, car chacun porte un regard différent sur l’utilité. D’ailleurs, de quelle utilité seront ces manifestations ? Personne n’en saura jamais rien, car trop de paramètres s’y intercalent. Donc, qu’on balance ce PQ dans l’endroit prédestiné, ou qu’on le prolonge ad vitam aeternam, les deux camps n’en tireront qu’un mélange en proportions variables de satisfaction et de grogne, pour des raisons impossibles à prouver. Je vois donc, deux types d’utilité à ces manifestations. J’exprime pedibus cum jambis clamoribusque, mon opposition à cette politique déliquescente, aussi stérile que néfaste. Et je regarde les pancartes.

Samedi dernier, j’ai repéré celle qui me sert d’illustration. Elle a son petit côté nature, sa connotation d’intelligence très artificielle, et sa référence incluse à une phrase qui fut tout récemment censurée sur je ne sais plus lequel de ces briseurs de neurones que sont les réseaux sociaux. Une phrase qui comparait les Français à des veaux. Tout cela était bien vu, peut-être un peu vache. Mais je n’ai rencontré ni Brigitte la vraie (Bardot) ni un quelconque matador dans la foule. Tout allait bien.

Et j’ai repensé à d’autres pancartes, en particulier celles qu’on (pronom infini qui sonne pour des multitudes) a qualifiées d’antisémites, racistes, et tout le bataclan. Certes, j’avais déjà pondu quelques lignes (« bio », quand tu nous tiens !) sur le célèbre « mais qui… » pour le rejeter aux vastitudes de la philosophie. Mais le sujet, sans être épuisé, s’était développé, enrichi.

Alors que peut faire un blogueur de fond dans sa solitude, sinon courir d’autres lièvres, et d’en relever les traces, pour le civet du soir ?

QUI PRÉJUGE, JUGE ET CONDAMNE DANS LE MÊME TEMPS CERTAINES PANCARTES COMME ANTISÉMITES ?

J’avais cru, ou fait semblant de vouloir croire, que tout auteur de faits apparemment illégaux devait être entouré, enveloppé, préservé dans le papier à bonbons marqué « présumé », « suspecté », « supposé », etc. Dans ces exemples de pancartes, les pourvoyeurs de qualificatifs, les gribouilleurs de titres (mais où sont les journalistes d’antan !) se sont mués en sangliers furieux, chargeant sur tout ce qui bouge. Quand je lis qu’on justifie les hécatombes de suidés parce qu’ils dégradent les cultures, je me dis qu’il y a des coups de gros sel au cul qui se perdent, bien que leur viandasse soit immangeable. Mais ainsi le veut le temps. Les précautions légalement estampillées ne valent pas pour les gueux prédésignés.

PAR QUELS CHEMINS, CETTE PRÉ-ACCUSATION D’ANTISÉMITISME ?

Je veux sciemment jeter aux poubelles de la pensée la dérive des lois qui, depuis Pleven, modifié en Gaissot et sa loi, post-Carpentras, le crime de pensée a été instauré en France, et même le crime de pensée suspectée. Cela s’appelle la démocratie ! Et je ne m’en moque pas, car il est connu depuis Artistote que ce sont les hommes qui améliorent ou dénaturent les organisations de pouvoir. La meilleure forme de gouvernement par le grand nombre s’appelle politie (politeia) et la pire, est la fameuse démocratie, celle que nous avons travestie en démagogie (notre appellation moderne). Elle suit son penchant congénital vers la démagogie. Aristote n’a pas osé la nommer cacocratie. André Maïssieu l’a bien compris lorsqu’il écrit : « La confiscation « démocratique » de tous les pouvoirs du Peuple, débouche de nos jours sur la cacocratie, le gouvernement par les plus mauvais, célébré par les plus crapuleux et dont profitent les plus corrompus. [1] »

Je crains que nous ne soyons transportés plus loin qu’une pré-accusation systématique d’anti-sémitisme. Car dans une cacocratie présente, les accusations de crime de la pensée fleurissent, et sont haineusement véhiculées par des « socialisateurs en réseaux » jusqu’aux tribunaux tenus par les adorateurs du « Mur des cons ». Nous y retrouvons des éléments de ce cloaque, (au sens anatomo-shakespearien) où l’origine du préfixe caco ramène au pot de chambre. La démagogie cacocratique, ça ne sent jamais bon.

FINALEMENT, L’ANTI-SÉMITISME, QU’EST-CE ?

Pour moi, c’est d’abord une abjection… à condition qu’elle soit prouvée par des agissements physiquement dommageables, voire catastrophiquement dévastateurs pour une personne ou un groupe sémite, l’un et-ou l’autre visés en tant que tel, et non pour leurs propres actions, qui, si elles sont prouvées condamnables, les posent simplement en justiciables sans modification de circonstances atténuantes ou agravantes.

Pour faire simple : l’antisémitisme, c’est agresser physiquement, diffamer, menacer, etc. sans aucune limite, un sémite en raison de sa personne (origine ou religion), indépendamment de tout autre motif légalement condamnable.

Car, appartenir à une origine sémite ne doit justifier aucun favoritisme, du plus simple au plus criant. Si tel était le cas, alors on pourrait créer la résurgence de pensées puis d’actions antisémites, dont les siècles passés nous ont montré les délires.

On me dira que ce raisonnement est utilitariste. Je répondrai qu’il est sage, qu’il est nécessaire, qu’il est le premier devoir d’un responsable d’État pour éviter les fractures internes du peuple dont il a la responsabilité.

Et ce n’est pas ce qui se passe actuellement. Le bien trop connu Darmanin, ministre, se croit obligé de parler d’une pancarte « abjecte » ; il est suivi par des ministres délégués. Et la Licra, en préjugeant, lui emboite le pas et déclare : « on est très clairement en présence d’une pancarte à l’antisémitisme assumé » et  « il faut être intraitable ».

Alors, je dis « stop » ! Vous ne vous rendez pas compte, qui que vous soyez que vous semez le vent et devenez responsables de la tempête. Si c’est sur du sable, vous agacez le peuple, si c’est sur des braises, ne vous en prenez qu’à vous-mêmes.

 QUI SONT CES SÉMITES ?

Il serait tout de même raisonnable de reconnaître (sans entrer dans des débats de spécialistes qui nous dépassent autant qu’ils nous déconcertent) que ces « fils de Sem » sont autant les Arabes que les Juifs. Compliquons un tant soit peu l’affaire. Tous les Arabes ne sont pas musulmans, de même que tous les musulmans ne sont pas Arabes. Du côté juif (ici c’est un adjectif), la langue française (à l’inverse de l’anglais) distingue les Juifs (groupe) et les juifs (religion). Ici encore, les superpositions ne sont pas totales, tous les Juifs n’étant pas de pieux juifs, et les Ashkénazes et les Sépharades divergeant parfois entre eux. Si vous ne saisissez pas, étudiez les comportements d’André Maurois et de Jacques Attali !

Et franchissons un autre pont, celui qui a mené à la création d’Israël : le sionisme, qui, obligatoirement sépare les pro et anti-sionistes, les uns et les autres étant classés au gré des courants politiques du temps, en pro et antisémites.

Ce qui fait que l’assassinat du professeur et des enfants de l’école juive de Toulouse par Mohamed Merah est un acte antisémite accompli par un sémite. Là, il n’y a pas de discussion possible, sauf géopolitique. Et qu’une éventuelle agression sans motif autre que l’origine d’un Juif ou juif, sur un Arabe, serait un acte antisémite.

ALORS, CETTE PANCARTE ?

Elle est malheureuse. Est-elle antisémite ? Je dis non. Voici pourquoi. On y lit les noms de responsables politiques ou autres, hommes d’affaires, etc. Certains sont Juifs (ne présumons pas de leurs convictions religieuses).

Et puis, il y a le fameux « Mais qui ? » lequel revient au contrôle de la « meute médiatique » par une « communauté que vous connaissez bien ». Telle était l’affirmation du général Delawarde, aussitôt privé d’antenne par Jean-Marc Morandini.

Communauté non nommée, et aussitôt assimilée à la communauté juive, alors que le général a précisé qu’il pointait « l’État profond… oligarchie composite sur le plan ethnico-religieux. »

Est-ce normal ? Non ! Le général s’en explique suffisamment par ailleurs [2].

Je me positionne différemment.

Certaines des personnes nommées sur la pancarte sont juives (J ou j ?). Admettons, pour le raisonnement, que toutes le soient. Cela en ferait-il une « pancarte antisémite » ? Pas plus.

Faudrait-il nier que ces personnes, indépendamment de leur religion ou absence de religion, sont toutes des relais de pensées qui « bombardent », influencent, les médias dits « mainstream », lesquels, ne peuvent être qualifiés ni d’indépendance, ni d’impartialité. Cela est clair, indubitable, vérifiable multiquotidiennement, et tout au long de cette affaire.

Cette multiplicité de personnes « juives » devrait-elle justifier un quelconque antisémitisme ? Je m’y opposerais. Mais traduit-elle des tendances internationalistes ? Comment le nier ? Et là aussi, je ne peux que m’y opposer, ne croyant absolument pas au paradis sur terre, surtout mené par des affairistes.

Alors, une pancarte malheureuse, oui. Une inflammation de la presse et de la prétendue justice malheureuse, encore plus !

Il serait bien temps de comprendre l’importance de la pensée juive dans l’histoire du monde depuis quelque 1200 ans avant notre ère. Importance, non seulement de la qualité de cette pensée, mais de sa mise en œuvre pour maintenir l’existence du peuple.

Et si l’on n’est pas d’accord avec une influence juive (laquelle n’a rien d’uniforme), il faut alors écrire mieux que des pancartes maladroites qui n’apprennent rien à personne, et déclenchent bêtement des réactions adverses.

Une action « anti-juive » serait perverse, illégale, injustifiable.

Une action anti- internationaliste doit être unifiée, discutée, légale, démontrée. Il y aura forcément des Juifs (J ou j) dans les deux camps, comme il y en eut dans des postes assez proches du camarade Staline. Voir les biographies de Trotsky, de Kamenev, de Zinoviev, Kaganovitch, Lev Mekhlis, Grigori Morozov, Iolia Meltzer, et de tant d’autres.

Alors, non à l’antisémitisme, tant comme agression que comme victimisation !

[1] De la féodalité à la cacocratie 1Tome I – Le Paradigme Médiéval « À la recherche du Saint Graal »

[2] https://strategika.fr/2021/06/23/21-juin-2021-mise-au-point-finale-du-general-delawarde-sur-laffaire-cnews/