LA TUERIE D’UVALDE : RÉFLEXIONS CROISÉES

Publié par Guy Millière le 31 mai 2022
Guy Millière vient de publier un article intéressant sur Dreuzh info. Son titre : “La gauche américaine a tué 19 enfants et deux enseignants à Uvalde, Texas.” Cela frappe fort. J’en tire quelques arguments pour une réflexion approfondie. Bonne lecture.

LES ARMES ONT BON DOS

Rassurons-nous, nous avons en France les mêmes vieux poulets caquetants qu’aux USA. C’est à cause des armes que… L’argument des faibles d’esprit a beau être éculé il marche toujours. Il y a plusieurs raisons à cela. La première est l’émotion bien compréhensible qui obscurcit le champ de la conscience. Ensuite arrive la litanie des politiques accrochés à leurs sièges et à leurs prébendes. Et pour cela, il faut remuer la vieille soupe dans la vieille marmite, avec la même recette, et caler les neurones, comme on cale les estomacs. Et, par-dessus tout, il faut utiliser la situation pour tirer à boulets rouges sur l’ennemi, le pire ennemi de la gauche aux USA : la NRA (National Rifle Association) qui n’est pas forcément de gauche (liberal).
Il n’aurait plus manqué que le tueur soit un homme blanc (pas une femme), riche, conservateur, etc. bref une cible facile et systématique de la gauche. Manque de pot, c’était un hispanique. Dommage pour Biden et consorts.

TROP D’ARMES ? UN ARGUMENT QUI S’AUTO-DÉTRUIT

Petit problème, le droit de porter des armes est garanti par le deuxième amendement de la Constitution, laquelle n’a rien à voir, concernant sa stabilité, avec les dizaines de modifications de la nôtre, qui fait figure de girouette. Et les 400 millions d’armes légales n’ont tout de même pas été responsables (par tireurs interposés) de 4 millions de tueries (si chaque possesseur d’armes en avait 100 à disposition. Réfléchissons bien : la seule énorme quantité d’armes en circulation ne peut être responsable de cette tuerie qui survient après bien d’autres.
Tout ou plus, pourrait-on dire que la puissance de feu des armes utilisées pour des massacres de masse pourrait augmenter le nombre des victimes. Ce ne serait pas faux, si un tueur pouvait prendre son temps, viser soigneusement des cibles immobiles ou tellement groupées que chaque balle ou presque porte. Cela n’a pas été le cas. Et puis, que pouvons-nous dire, en France, où le mot Kalachnikof est entré dans le vocabulaire courant, si courant que son apocope “kalach” est comprise de tous, et que son marché est florissant… hors des armureries légales, bien entendu.
Je cite ici Guy Millière : “Depuis la fondation des États-Unis, l’idée que tout homme doit être en mesure de juger du bien et du mal, et doit pouvoir agir contre le mal, existe, et l’idée de laisser le monopole des armes aux truands, à l’armée et à la police est considérée comme une idée dangereuse. Dans la gated community (quartier privé) où je vis à Las Vegas, toutes les familles sont armées, et je n’aurais pas choisi les États-Unis si cela me choquait. Je suis en parfaite sécurité et les cambriolages n’existent pas.”

ALORS, PAS D’ARMES ?

Il pose aussi la question des Gun free zones (zones sans armes). Eh bien, ce sont celles où les malfrats armés sont sûrs de ne pas rencontrer d’opposant sérieux, c’est-à-dire, armé. En traduisant plus librement, l’expression gun free zone, deviendrait : feel free to kill, (tuez sans soucis) ou help yourself (servez-vous) dans le meilleur des cas. Bref, on se croirait en France. Mais à Uvalde, “L’école dans laquelle la tuerie a eu lieu à Uvalde avait refusé d’avoir un gardien armé, et ses portes n’étaient pas même fermées à clé. Les conséquences sont tragiques. Aucune tuerie n’a eu lieu depuis très longtemps dans un lieu où le droit de porter une arme existe.”
Et contrer cet argument consiste à agiter du vent, à se moquer honteusement des victimes, et à nier toute responsabilité, même indirecte : donc à penser à gauche, jouer à gauche, tuer à gauche. Si un juge n’est pas capable de statuer sur une “perte de chance” dans ce cas, c’est à désespérer. Mais au point où nous en sommes…

DES MOTIVATIONS DE SOCIÉTÉ ? OUI MAIS LESQUELLES ?

Bien sûr, reste la question essentielle : quelles étaient les motivations du tueur ? Et surtout, sur quel terrain psychique ces motivations ont-elles pu mener un doigt à presser sur une détente en visant des enfants ?

Car, il est tellement simple de s’en tenir à “l’acte d’un déséquilibré”. Nous le savons bien, nous, en France, qui sommes saturés à en vomir de cette expression qui sert à cacher la réalité profonde, celle sans laquelle la cible aurait pu n’être qu’un carré de carton ad hoc, une boîte de conserve,  une voiture perdue dans une casse lointaine. Réfléchissons bien sur ce point : jamais de deuxième enquête pour les “déséquilibrés”. Comme nous aimons masquer la réalité ! Comme nous sommes lâches ! Et la lâcheté pousse au crime ceux qui ne le sont pas autant.

Guy Millière ouvre une porte trop souvent fermée : “L’immense majorité des tueurs de masse, depuis des années, sont des gens qui avaient des problèmes mentaux, et ont été laissés en liberté, n’ont pas été signalés ou n’ont pas fait l’objet d’un suivi.”

Ce comportement laxiste ne vous rappelle-t-il rien ? Ne s’agit-il pas d’un des articles de la vulgate gauchiste ? Puisque la société est responsable, c’est bien que les “déséquilibrés” sont des victimes sur qui il ne faut pas rejeter la faute.

Ici apparaît le paradoxe le plus terrible de la situation, parce qu’il est absolument vrai que la société joue un terrible rôle dans ce genre d’affaires.

Mais là non plus il ne faut pas écouter le gauchisme à la sauce Rousseau-Marx et suiveurs. Ni la propriété ni le capitalisme ne sont à l’œuvre dans ces tueries, mais des pressions autrement plus profondes : celles qui attisent les rancœurs, offrent des arguments sur mesure à qui les ramassent : le chômage, la pauvreté, les discriminations (le champ est inépuisable), le droit à… en laissant au citoyen lambda (celui qui paye ses impôts, qui travaille, de plus en plus tôt) le devoir de payer pour les autres, de jeter 50% de son salaire réel dans le puits sans fond des politiques “sociales” qui ne sont que désocialisantes.  Alors, oui, cette société-là est coupable, mais d’une culpabilité bien protégée, bien organisée pour se défendre, par exemple en accusant de complotisme tout argument qui la découvre, toute enquête qui la bouscule.

SI L’ON OUBLIE LA GAUCHE, ON OUBLIE TOUT

Je reprends une fois de plus un exemple extrait de l’article de Guy Millière : “Depuis quelques années, la gauche américaine a créé un climat de violence verbale et physique qui a de graves conséquences. La haine contre les Blancs et contre les conservateurs n’a jamais été aussi intense, tout comme d’autres haines que des discours gauchistes ont alimenté. La haine d’Israël et la haine contre le “suprématisme blanc” ont conduit à des actes de haine anti-juive. Une haine des Noirs vis-à-vis des Asiatiques s’est disséminée, tout comme une haine des Hispaniques contre les Blancs non hispaniques. Une haine de la police a été semée par Black Lives Matter. Il y a au sein de la gauche américaine une volonté de diviser et de détruire.”

Quant à la police d’Uvalde, sous quelle emprise gauchiste était-elle pour ne pas intervenir ? Là aussi la société est plus que coupable. Mais par quel “déséquilibre”? Toujours le même. Et finalement, c’est un agent de la police des frontières qui a forcé l’entrée et a éliminé le tueur. Y aura-t-il un juge de gauche pour le poursuivre ? Ou une masse de citoyens non déséquilibrés pour le remercier ?

ALORS, RÉFLÉCHIR ? AGIR ?

Je ne crois pas être en désaccord avec l’article de Guy Millière, comme d’habitude. Mais, à franchement parler, ce n’est qu’une piètre satisfaction que d’être obligé d’avoir à écrire cela, alors que les causes profondes se développent, artificiellement poussées par les “moralistes de gauche”.

Les Français sont-ils capables de comprendre et d’agir ? En voyant cette passivité devant les mensonges de la crise dite “du covid”, et en pressentant la suite, j’en doute.

Antoine Solmer

La gauche américaine a tué 19 enfants et deux enseignants à Uvalde, Texas