QUE SIGNIFIE LA VICTOIRE DE TRUMP ? L’AUTO-STOP ?

Ma question du  jour est : que signifie la victoire de Trump ? Je prendrai le verbe signifier dans son sens profond : un signe est fait, un signe auquel nous pouvons nous fier. Mais pour cette seconde acception, encore faut-il avoir saisi l’étendu du mot signe.  Tâchons d’y voir plus clair.

Pour cela, il nous faut un auto-stoppeur. Première remarque en forme de question ; qui a vu un auto-stoppeur sur sa route depuis des années ? Certainement pas grand-monde, et si l’exception existe, elle ne fera que valider la règle. L’auto-stop a disparu, rayé du paysage des routes de France.

Cela dit, que signifiait faire de l’auto-stop ? Il s’agissait, pour moi comme pour tant d’autres, de se poser sur le bord d’une route et de faire un signe à l’automobiliste de passage. Ce signe, visible et compréhensible, était un pouce levé, visible de loin, bras tendu et agité dans la direction recherchée.

Ce signe avait un double sens. J’ai besoin d’aide, pouvez-vous me la fournir sous forme de trajet gratuit. Mais rien n’est gratuit en ce monde. Tout se paye. Dans ce cas, les deux protagonistes se payaient d’une confiance réciproque. Un premier pari pour une situation gagnant-gagnant. Puis, on se questionne : où allez-vous ? Et si les deux sont d’accord, on embarque. Un dialogue s’établit. Pendant quelques kilomètres, on se raconte un brin de nos histoires. On dit même des choses qu’on ne dirait pas à son voisin, car cette rencontre d’inconnu à inconnu permettra de livrer une part spécifique. Une fois de plus, l’échange se paye en une sorte de marché fiduciaire (sens dérivé de la monnaie fiduciaire : la confiance). On s’enrichit mutuellement, on saisit un peu mieux une parcelle du monde dans lequel nous vivons. Arrivée à destination, on se quitte. Se reverra-t-on ? Probablement pas.  

Combien d’auto-stoppeurs ai-je pris en stop ? Je ne sais. Mais de certains je me souviens encore avec intérêt. De même, combien de fois ai-je fait du stop ? Je ne saurais le dire. Mais il m’arrivait de partir ainsi alors que j’avais une voiture, juste pour le plaisir de rencontrer des personnages qui, sans cela me seraient restés inconnus.  Je suis allé plus loin ; j’ai traversé en stop (pidiendo la cola) la moitié de l’Amérique du Sud, de l’est du Venezuela jusqu’au lac Titicaca, aller et retour. C’est inoubliable.

Je repris ce voyage jusqu’en Terre de feu, en voiture cette fois. en prenant chaque fois des auto-stoppeurs. De tout cela j’ai appris bien plus de choses sur ces pays que bien des journalistes plus que connus. Ce que j’ai compris des pensées locales reste valide.  Idem pour la partie nord de l’Amérique, USA et Canada. Même raisonnement, mêmes découvertes, mêmes connaissances.  

La suite dans le prochain article.

Antoine Solmer

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