EUROPE MORTE ET TUEUSE
EUROPE MORTE ET TUEUSE

L’Europe est morte… elle est la seule à ne pas le savoir !

  Par rapport aux États-Unis, à la Chine et même à la Russie, l’échec de l’Europe-institution est total. Pour elle, le défi se résumait à produire et à distribuer “du” vaccin, et l’Union a échoué sur les deux plans. Le programme de vaccination européen se retrouve “largué”, loin derrière le programme américain et encore plus loin derrière ceux d’Israël et de la Grande-Bretagne post-Brexit… qui est de plus en plus persuadée d’avoir fait “le bon choix”. D’autres pays européens, de plus en plus nombreux, envient sa décision – et son courage à la prendre. Alors que le tyranneau ottoman la ridiculise impunément, quels futurs s’ouvrent encore devant l’Europe ?

Un sondage récent nous confirme que la promesse gouvernementale d’un retour à une vie normale ne va sans doute pas être tenue, sauf pirouettes et “intox” de dernière minute … D’ailleurs, on commence à nous faire peur avec des “variants” folkloriques de plus en plus innombrables, qui seraient 3 fois plus ceci ou 4 fois plus cela… pour préparer le terrain à des “vagues” n° 4, 5, et 6…. évidemment dues à “la faute à pas de bol… puisqu’on allait juste rouvrir les vannes à partir du 5 mai, et surtout après le 15”. Pas de bol, dites-donc ! Voilà-t-y pas que le destin se mettant à être contrariant, on va “devoir” régionalocaliser, échelonormaliser, étageationner et décentrationner, subsidiairementer… et que sais-je encore (pour les néologismes creux, on peut faire confiance aux énarques en place !). Il vaudrait mieux nous préparer à ce que notre retard sur nos compétiteurs va se compter en années plus qu’en mois, et ce temps perdu va se traduire en déficits, en faillites, en fermetures, en drames personnels et en décès injustes, et laissant présager une régression économique massive de l’UE (et de la France) par rapport au reste du monde.

 La gestion des vaccins “à l’européenne” est une métonymie et un hypallage de ce qu’est l’Europe (rappel : une métonymie est une relation de cause à effet et un hypallage , un “habillage”. Revoir vos cours de 3 ème) : c’est une farce tragique d’idéologues rabougris et inopérants. Les prébendiers du faux “gratin” qui dirige si mal cette pauvre Europe sont faibles, lâches et pusillanimes : ils ne sont pas démocratiquement élus, ils ne sont pas transparents et ils ne sont responsables devant personne, et ils ne représentent rien, au sens démocratique du terme, face à des gouvernements qui ont la légitimité d’être élus… mais qui ne s’entendent jamais entre eux. Même le satrape Erdogan ne s’y est pas trompé, lui : il insulte Macron, mais c’est de loin… alors que c’est face à face qu’il humilie l’Europe.

 La sagesse et le bon sens dictent de ramener l’UE à un marché unique, c’est-à-dire à un territoire sans frontières intérieures ni obstacles réglementaires, à la libre circulation des biens et des services, mais surtout rien de plus. Seulement, voilà : l’orgueil idéologique qui pourrit toutes les institutions européennes pousse dans la direction opposée, vers une centralisation toujours plus grande, au détriment des intérêts vitaux des européens. La seule question qu’il faille se poser, au point où nous en sommes, est : l’évidente désunion des européens est-elle une éclipse passagère, une panne de circonstance, ou une débâcle historique ? 

Par exemple, devant la crise actuelle, Trump, Johnson et Poutine ont été des hommes d’État modernes : Trump a favorisé la production rapide et massive de vaccins sur le sol américain, Johnson a poussé la coopération entre Oxford et AstraZeneca, et Poutine a réalisé en Russie un exploit comparable à celui des américains et des britanniques… À l’opposé, l’inexpérimenté Emmanuel Macron et la vieillissante Angela Merkel se sont comportés en dirigeants du XXe siècle : ils ont “géré des commandes groupées” ! Moralité : l’UE a confirmé être une machine à casser l’industrie et l’innovation, et la crise vaccinale a souligné ses défauts. Les dirigeants européens n’ont, tout simplement, pas imaginé (a)- que le vaccin serait trouvé aussi vite et (b)- que l’industrie n’était pas prête. Cette erreur d’appréciation résume ce qu’est l’Europe : elle est déjà morte, mais  refuse de s’en rendre compte.

La crise a confirmé qu’il n’existe pas “un peuple européen” et que ce qui pourrait créer une identité commune disparaît. Si nous voulions avoir une confédération européenne, avec des langues et des cultures différentes comme la confédération helvétique, il fallait tout miser sur la subsidiarité, sur la démocratie, sur l’absence de normes contraignantes, sur une gestion rigoureuse de l’autorité centrale et sur une harmonisation fiscale par la baisse, pour rendre la zone euro plus attractive aux investisseurs. Or on a fait  exactement le contraire : on a méprisé les référendums nationaux, donné toujours plus de pouvoirs à la coûteuse bureaucratie bruxelloise, laissé filer le dramatique endettement français à l’abri des taux d’intérêt allemands, situations fiscales très disparates –bercés par cet égarement français qu’une confiscation fiscalité finit par être tolérée… Mais les idéologues de tout genre ne pouvaient se contenter d’une Europe-moyen-économique : il leur fallait une Europe politique, une Europe sociale, une Europe de la défense, une Europe des normes, une Europe écologique et géopolitique. Le fiasco est total ? Ils persistent !

Pourtant, l’UE n’a pas toujours été la grosse machine lointaine actuelle. C’est une mauvaise évolution qui a détourné les institutions européennes vers des missions qui leur étaient étrangères, comme cette folie d’une “politique étrangère commune” (commune au Royaume-Uni, à l’Autriche et au Portugal, à la Hongrie … et à la France, entre autres ?). Les nuls surpayés du Berlaymont ont cherché à maquiller ces cauchemars sous un langage fleuri (“rendre l’UE plus démocratique” e faisant croire que leur main-mise était démocratique et allait le devenir plus encore…), alors que la désunion, évidente, provient surtout du refus du réel des responsables européens, français en tête. Les élites de l’UE savent qu’elles ne sont rien : ni élues, ni transparentes, ni responsables. En fin de compte, tout se résume à un jeu de rôles entre elles et des gouvernements (élus, eux) qui ne s’entendent sur rien.

Ce qui a détruit le “rêve européen”, c’est la vicieuse subversion des institutions européennes vers des missions qui leur étaient étrangères : la paix (pari perdu !)… la lutte contre l’exclusion sociale… des normes communes… la doctrine du libre échange poussé à la caricature et à la perversion… la promotion d’un progrès sociétal mortifère… la sécurité et la justice redéfinies… ou une politique étrangère commune, comme nous l’avons vu. Institutions et procédures ont été ensuite constamment adaptées, tordues et déformées, pour atteindre ces fausses finalités extra-économiques –au détriment de leur “feuille de route”. Parmi ces nouveautés contre nature, le Pacte vert pour l’Europe est un crime qui veut faire de l’Europe le 1er espace “neutre pour le climat” (sic !), en réduisant à zéro les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, quitte à mette à genoux des industries entières ou à supprimer des millions d’emplois (NDLR : ce sujet mérite un “billet” à lui tout seul). Mais les prises de positions étant ce qu’elles sont, tout réveil est hélas impossible !

H-Cl.