Certains jours, l’auteur de ces lignes n’est pas trop satisfait du titre choisi. Celui de ce dernier jour avant le premier tour des élections prétendues « législatives » me convient assez bien. D’abord, l’adverbe « bien » utilisé avec le verbe « falloir » nous offre un double sens qui, dans le cas présent, s’impose. Il faut bien… bof, et il faut bien… sans se tromper. Et là, les questions se multiplient. Tâchons d’y mettre un peu d’ordre. Ensuite… attendez la fin de l’article.
Tout d’abord, la réélection venue comme une lame de fond du der la hyène.
Lorsque Marion Maréchal nous vendait – avant de se vendre elle-même – le grand chambardement prévu grâce à la puissance à venir du groupe ECR au parlement européen, j’avais averti certains amis que je n’y croyais pas. Rien n’y fit ! Et cela n’est qu’un début. Faites confiance aux hyènes pour renifler la charogne et s’en nourrir.
Mais passons à demain, devant les urnes.
Les jours précédents ont prouvé sans équivoque que les médias ne parlaient que du trio de tête. La « démocratie » reste la loi du plus grand nombre… de journalistes de gauche. Je m’en veux de cette tautologie : journaliste de gauche. Comme il est prouvé depuis longtemps qu’ils le sont à 80%, j’ai raison à 80%. Bien sûr j’ai tort si je tiens compte des 20% restant sur le pavé.
Mais dans les faits, j’ai raison et j’aurai raison tant que les Français continueront à lire Libération (l’un des titres les plus vicelards de la série), Le Monde (le plus petit, celui des menteurs sélectionnés aux Oscars), le Nouvel Obs... tacle à la réalité. Bref, tous ces canards avec d’autres à déboîter et à déboiter : à extraire des boîtes aux lettres physiques ou numériques, et à qui il faut casser les pattes et plutôt trois que deux.
En réalité, à quoi tient la pseudo-démocratie : aux tambours assourdissants et aux sourds consentants. Point final ! Le reste n’est que ronflements pris pour de la musique symphonique. Finalement, tout n’est qu’affaire d’hommes, mais des pires. Si bien que :
Demain, dès l’aube, à l’heure où fléchit la campagne
Ils partiront sans voir ce qui les attend,
Ils iront comme chats-fourrés, ils iront à la castagne
Ils n’y pourront demeurer sans s’y casser les dents.
Ils voteront les yeux fixés sur leurs pensées,
Sans rien voir au dehors, sans comprendre aucun bruit,
Toujours cocus, le dos courbé, les mains croisées,
Pitres, car toujours leurs voix jetées dans des puits.
Ils ne regarderont rien malgré leurs calbombes,
Ni les voiles masquant les jeunes femmes en fleur,
Et quand ils arriveront mis et soumis dans leurs tombes
Paille au cul et feu dedans sera leur bonheur.
Alors, que faire ? Réfléchir et ne pas fléchir !
Le reste ne compte pas, et surtout pas l’expression « vote utile » qui a été vidée de son sens profond, car on en exclut l’avenir en croyant le saisir. La proie pour l’ombre !
En réalité, il y a toujours deux voies pour atteindre un sommet.
La plus directe fait peur par sa forte pente et ses difficultés. Elle nécessite une pensée agile, un corps qui ne le soit pas moins et le goût de l’excellence… avec ses risques. Elle découvre les perspectives lointaines, elle est sensible à la beauté et à l’énergie humaine magnifiée. Pour les esprits forts, le jeu en vaut la chandelle. Et chacun en profite, même les spectateurs lointains, soit par admiration, soit par stimulation, par exemplarité.
La seconde est sinueuse, longue, apparemment tranquille, souvent privée de toute vue lointaine. C’est une sorte de retraite pour vieux travailleurs fatigués, une faible compensation pour le temps passé où l’on rêvait, sinon d’exploits, mais au moins d’un accomplissement. Arrivera-t-on au sommet ? Ce n’est pas sûr. Flânant pour cueillir des fleurs, pour observer un papillon, et finalement s’offrir une petite sieste, on s’apercevra que le temps a passé, que le soleil se couche, que le froid arrive, qu’il faut rebrousser chemin. Le but n’est pas atteint. On bute sur les pierres du chemin masquées par les ombres, on a faim car on a mangé toutes les provisions. Et l’on maugrée car on arrivera trop tard pour regarder le match à la télé.
Le « vote utile » c’est cela. C’est celui de gens qui croient penser par eux-mêmes et qui ne font que gober la bouillie pré-digérée que leur vendent les pires camelots de la République. Rentrés à la maison, les « voteurs utiles » ne tarderont pas à s’apercevoir que l’outil-miracle n’aura servi qu’une fois, et encore, pour ne pas arriver au résultat promis. En gros c’est le vote des penseurs au petit pied qui se prennent pour le chat botté. Osons le dire, sous le déguisement du bon sens et de la prudence, c’est la marche assurée vers le précipice.
Le vote utile, c’est celui du premier mouton que Panurge jette à l’eau où il se noie, suivi par tous les autres. C’est aussi celui symbolisé par Mitterrand menant ses fidèles moutons à la roche de Solutré. On sait maintenant que nos ancêtres préhistoriques y poussaient déjà leurs proies jusqu’au vide. Après, il suffisait de redescendre et de les dépecer tranquillement.
La seule personne qui soit restée fidèle à sa pensée et à ses discours est Éric Zemmour. De plus, c’est le seul qui ne présente pas de candidat dans les circonscriptions où il pourrait mettre en danger le RN. Cela s’appelle aussi l’honneur. Une fois de plus, il est seul.
C’est donc, pour lui qu’il faut voter, chaque fois que cela est possible. C’est une des voies directes. La seconde étant celle des souverainistes (Asselineau, Philippot). On a vu les Français à l’aune de leurs renoncements, traîtres à eux-mêmes.
Quant au reste… entre la haine de la Gauche et les reculades attendues du clan Le Pen… tout en préparant une poubelle pour les macroneurs…
Un pronostic ? Je ne m’y risquerai pas. Car ici, c’est le long terme qui compte.
Mais il est temps, maintenant de revenir sur le verbe « veauter » utilisé dans le titre de l’article. La grammaire autorisant toutes les exceptions pourvu que l’on y gagne du sens, celle-ci nous ramène obligatoirement au veau, plus spécifiquement aux veaux, ainsi que de Gaulle voyait les Français : des veaux.
Encore était-il modéré dans son jugement, si on veut bien imaginer qu’il s’en tînt à un caractère indolent, mou, sans volonté réelle. Cela est la version ad usum delfini. Car le seul problème des veaux est de ne pas être abattu avant les huit mois, et, pour les survivants, de ne pas être privé de ses attributs masculins.
Compte tenu du mépris total qu’avait de Gaulle pour les Français (en ce sens, Macron lui ressemble), compte tenu de l’histoire globale de la Ve République, et compte tenu de la perte de la France dans l’estomac du monstre dit « européen », mon interprétation dépasse celle du défunt général. À bon « veautant », salut !
Antoine Solmer
PS : Merci à Victor Hugo pour son aide involontaire.