Voici le dernier texte – momentanément, j’espère – de notre ami Claude Henrion, dit H-Cl, dont l’esprit chargé de sel attique est la marque de fabrique depuis… un certain nombre d’années.
Le décès qui l’a touché, et plus que marqué, fait partie de ces terribles épreuves qui imposent leur tribut. La camarde, dont je reparlerai bientôt, a ceci de particulier qu’elle est toujours une déchirure, mais parfois le soulagement que la souffrance nécessitait. Si dure soit cette compagne obligatoire de nos vies, elle sait être patiente, au moins pour certains d’entre nous. Elle agit seule depuis que le monde est monde, elle nous promet sa visite, et pour les croyants de certaines religions, elle prélude à un avenir meilleur.
Mais rien de cela n’existe pour les pires vautours qui l’accompagnent, sans même avoir la valeur biologique des vrais vautours, qui, eux au moins, participent du cycle de la vie. Les vautours que l’État libère de ses cages pour se régaler de nos portemonnaies et autres babioles, eux, sont sans honte, sans commisération, sans autre valeur que de nourrir à peine la gabegie de la République. Entre politiques délirantes et autres dépenses somptuaires, c’est le mépris total imposé (à tous les sens du terme) par cet organisme que nous voyons se déliter chaque jour devant nous, sans aucune honte. Claude le dit à juste titre : nous sommes forcés de payer pour racheter ce qui nous appartient déjà. Les pires racketteurs ne sont pas ceux que l’on croit.
En témoignage d’amitié, de tristesse, et par ailleurs, de mépris.
Antoine Solmer
Chers Amis-lecteurs,
Je vous dois des excuses : je me suis lourdement trompé dans ma capacité à “comprendre demain”. Confiant dans mon amour de ce Blog, dans mon désir-besoin de communiquer avec vous tous et avec chacun d’entre vous séparément, et dans l’optimisme qui est certainement une marque de “qui je suis”, je m’étais promis de tenir mon habituel rythme hebdomadaire pendant tout l’été et de reprendre le 6 septembre notre dialogue par “éditos” interposés...
Je n’avais pas anticipé – il s’en faut de beaucoup – le bouleversement que peut représenter la disparition d’une épouse après quelque 68 ans de complicité… et, plus encore, la charge tellement insupportablement chronophage qui accompagne ces quelques mots apparemment indifférents à ceux qui n’y ont pas été confrontés : “une succession” !
Je dois vous avouer que je suis complètement noyé dans les tâches, obligations, complexités, délais et dates impératives qui font escorte à ce mot sinistre. Entre les heures de recherche de documents – bien sûr égarés depuis des lustres –, les rendez-vous fixés par des tiers à l’autre bout de la France, à la ville, à la campagne, à la mer et à la montagne pour revisiter les résidences dont nous nous réservions l’utilisation (on appelle “inventaires mobiliers” cette exigence barbare d’une administration fiscale qui l’est tout autant – dans ses règlements, pas dans tous ses intervenants). En gros, cela consiste à racheter à l’État tout ce qui est à toi, mais qu’il accepte te revendre, fort cher, si tu veux en conserver la jouissance… au seul motif totalement non-pertinent que tu as perdu une partie de toi-même, “ta moitié’’!
En effet, dans notre pays qui ose se dire démocratique et civilisé (alors qu’il n’est qu’“administré”, nous en parlions récemment), pour avoir le droit d’utiliser ce qui est à vous et qui a déjà payé (et très largement) impôts, taxes, ISF/IFI, contributions, et autres substantifs confiscatoires, il vous faut payer et repayer encore et encore… Car au fond des choses, ce n’est pas vous qui êtes propriétaire de vos biens, mais l’État, le Léviathan, l’ogre avide de tout ce qui ne lui appartient pas, mais sur quoi il s’est attribué un droit abusif de dévolution successorale obligatoire, en faisant voter tout un arsenal de lois punitives, liberticides et conFISCatoires. par des “représentants du peuple” indignes de leur mandat.
Bref, je m’avoue vaincu par “la force brutale de l’État” (le mot est de Mitterrand. C’est le seul qui vaille qu’on s’en souvienne), et je dois déclarer “forfait”, pour quelques semaines : il m’est absolument impossible d’écrire la moindre chose qui ait la qualité et le style que je me donne bien du mal pour tenir (le sujet n’est pas “que j’y arrive ou non” : ceci est à votre jugement individuel ! Moi, j’essaye, c’est tout ce que je puis faire).
J’interromps donc avec douleur notre dialogue et mes “parutions”. Pour combien de temps ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais ce sera sans doute un mois ou deux (mon agenda est déjà rempli jusque vers la deuxième partie de novembre ! Je vous promets de revenir vers vous aussitôt que le nœud coulant se relâchera… Croyez bien que j’en suis désolé, profondément, mais je n’ai pas pu trouver d’autre solution que je puisse être capable de tenir jusqu’à Noël prochain…
À bientôt le plaisir de vous retrouver, et d’ici-là, comme le disait Giscard devant un petit bouquet d’anémones, “Au revoir”…
Claude Henrion, ici habituellement dit “H-Cl”.