LES DÉLICES DE CAPOUE…

Je profite de l’article de Claude reproduit ci-dessous pour y ajouter ma pointe de sel grammatical. Le mot « délice » partage avec amour et orgue, la caractéristique d’être masculin au singulier et féminin au pluriel. Comme je me sens en veine d’explication claire, je vais vous raconter l’histoire de ce wokisme qui n’en est pas un. Je commence par le mot délice.

Si les délices de Capoue n’avaient été que combats victorieux, accrochages brutaux, et écrasement des Romains, Hannibal et ses hommes eussent été vainqueurs et le mot délice serait resté au masculin. Mais il laissa ses soldats se « veautrer » – comme des franchouillads en vacances – avec des femmes qui vidèrent leur… capital interne, les dépouillant ainsi de leurs forces viriles. Apparition des délices au féminin.

Une deuxième preuve sémantique qui se rapproche de la première se rapporte au mot amour. Pas la peine de faire un dessin.

Quant à l’orgue de Barbarie, il reste au masculin pour bien montrer d’où vient le danger. Passé au pluriel, dans une église, elles nous écrasent et nous transportent sinon au paradis, du moins dans son ersatz, où chacun se pose encore la question du sexe des anges.

Si vous n’êtes pas convaincu par mes explications, allez vous plaindre à M. Grévisse ou à M. Hanse, qui, j’en suis sûr, n’ont rien compris à ces questions. J’ai les preuves sous la main !

Antoine Solmer

ha…        ha…        ha…

Il y a quelques jours à peine, je concluais mon “éditorial” par cette remarque un peu acide que “ce qui va – et doit, si rien n’est tenté – nous tomber dessus, c’est la victoire du Laid sur le Beau, du Mauvais sur le Bon, du Mal sur le Bien et du Faux sur le Vrai. Et à ce jour, hélas… nous sommes bien mal partis ! ” Mais j’ai dû me fourrer un doigt dans l’œil, “quelque part” : en cet été de tous les dangers où, comme le dit un titre de Nicolas Baverez, “Nous dansons sur un volcan”, je ne croise que des gens heureux ou  -à tout le moins – contents. La mode, en 2024, est au vacancier heu-reux.

Oubliées, les “rabias” contre Macron et les gros mensonges post-élections européennes… Envolées les craintes pourtant toutes justifiées sur l’immigration et la sécurité… Balayés, les bobards énormes et les contes de sorcières qui ont été déversés sur nous lors du second tour des pseudo-législatives… Nettoyées, les peurs de la décennie précédente sur la terre et le climat ou la fonte de tas de choses un peu partout, sur le tri dans la poubelle, la peur de la Gauche pour les sages, la peur de la Droite pour les myopes et la peur du centre pour les décentrés et les con-centrés… En six mots comme en mille : “Dormez, braves gens, tout va bien”…

Il a suffi que les jeux olympiques se déroulent normalement, comme il était prévisible qu’ils se déroulent : sans les drames planétaires annoncés à grand renfort de  ake-news et de budgets de “Comm”. L’énorme préparation psychologique destinée à nous faire croire que tout ce que la terre porte de djihadistes-candidats-au-suicide était dans les starting blocks (de manière à faire passer le prévisible “il ne se passe rien” comme une immense victoire du macronisme et du darmananisme, unis, comme toujours, dans l’endormissement des cerveaux, la manipulation des foules et le viol des intelligences), a porté ses fruits : la Nation s’est endormie dans la douceur de l’été. Tout peuple, depuis toujours et à jamais, aspire à la quiétude, au bien-être, à la douceur de vivre…

Le pouvoir peut être content : au moment où il a temporairement arrêté de nous faire paniquer en ne parlant presque plus de Poutine dans ses termes “con-venus”, où il admet que Kamala Harris serait un choix infiniment plus dévastateur que le très-détesté-en-France “homme à l’oreille coupée”, et où le silence des medias “Main stream”, toujours aux ordres, nous assourdit… les braves gens peuvent croire que, à force de ne plus parler des vrais problèmes, ils auraient disparu comme par enchantement : nombre de Français commencent à croire que ni l’immigration, ni la violence urbaine, ni la drogue (etc…) ne peuvent avoir de corrélation entre elles et d’influence sur eux… et que, finalement, les vacances, c’est bien agréable (ce sur quoi je suis d’accord avec eux !)

Il n’empêche… Au fur et à mesure que l’Europe – qui commence enfin à comprendre qu’elle n’a rien à faire dans cet “indémerdable merdier” (Pardon. Si vous avez un meilleur mot, je suis preneur !) – fait la danse du ventre pour se dégager du conflit russo-ukrainien, en douce, pour ne pas qu’il soit connu que les livraisons des armes promises sont asymptotes à zéro et que Zélensky se prépare à se jeter dans une guerilla où le petit taon va piquer le gros ours ici et là… au fur et à mesure que l’Iran, devant l’entêtement d’Israël à ne pas écouter les sirènes onusiennes et les conseils de modération donnés par ceux qui veulent sa fin, va finir par ouvrir un front Hezbollah au nord… nous nous rapprochons à pas feutrés de vraies guerres… pendant que, la date fatidique approchant, une intervention musclée chinoise devient de plus en plus prévisible dans le détroit de Formose. “Tout va bien…”, qu’ils nous répètent !

Mais n’ayez aucune crainte, amis lecteurs : pendant que le monde hésite entre effondrement, écroulement et dégringolade, Macron et son extraordinaire aptitude à procrastiner veillent sur vous. Nous ne sommes pas près d’avoir un gouvernement (et, à en juger par l’expérience de nos amis belges, ce serait plutôt la seule vraie bonne nouvelle du moment !), la France est divisée comme rarement (j’ai vécu, contrairement à ceux qui en parlent trop souvent, la rivalité Pétain-De Gaulle), et le monde a, littéralement perdu la tête. Les anciennes “racines” (qui permettaient de s’accrocher en attendant la fin de l’ouragan) ont disparu, sont ridiculisées et plus que mollement défendues, même par ceux qui se souviennent encore de leur “avoir existé”, et qui savent encore que là seulement se cache, honteusement, la seule et ultime possibilité d’éviter l’effilochage en cours.

Comme les lecteurs habituels de ce Blog s’en souviennent peut-être, j’ai pas mal “crapahuté” cet été, d’est en ouest et du nord au sud de la France, et j’ai pu vérifier la volonté (couronnée de succès) de nos concitoyens pour le bonheur… Les côtes semblent s’enfoncer sous le poids des foules de touristes, les montagnes sont usées par les chaussures de hordes de vacanciers, les résidences secondaires ont fait le plein – dans la crainte, sans doute que la connerie militante des mélenchoniens ne les réquisitionnent comme le recommande leur stupide et surtout mortifère “programme”… C’est à peine, disent certains commerçants, s’ils dépensent peut-être un peu moins. Mais regardez ces vacanciers : sincèrement, combien en avez-vous entendu qui arrêtaient de léchouiller leur cornet “king size” pour évoquer la politique, sous quelque forme que ce soit, intérieure, extérieure, mondiale ? Je vais vous économiser la fatigue – même légère – de rechercher : la réponse est : zéro, sauf exception !

“Les peuples heureux n’ont pas d’histoire”, dit le proverbe… Alors que je n’ai jamais été d’accord avec cette affirmation, je commence à me rallier à ce qu’elle sous-entend : à force de ne plus avoir d’histoire au présent et de réécrire sans cesse des mensonges progressistes sur son passé, le peuple français est bel et bien en train de sortir de l’Histoire. Et le plus fort, c’est qu’il semble en être heureux… Le réveil – s’il peut encore avoir lieu – sera terrible, je le crains… Mais en attendant, nous voici revenus en l’an 215 avant JC, au temps des guerres puniques : l’été 2024 aura ressemblé à s’y méprendre aux délices de Capoue, qui ont sonné la fin de la civilisation carthaginoise…

H-Cl.

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