Et voilà que la “Justice” porte sa patte sale sur Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, que j’utilise tranquillement. Donc, la soi-disant “Justice” porte cette même sale patte sur moi et me salit, comme elle salit tous les utilisateurs qui souhaitent un minimum de tranquillité.
Quant à son “indépendance” , ne rigolons plus. Pleurons… à condition d’y avoir jamais cru. Enfin, il est des moments où l’on peut en avoir l’impression. En réalité, cela n’a jamais été le cas. Pour une bonne raison : depuis des siècles la dite “justice” est enfermée dans un verbiage qui masque les réalités. Certes il peut, de temps à autre, exister des magistrats rigoureux, honnêtes et indépendants. Mais comme les poissons volants, ils ne sont que l’exception du genre.
La deuxième raison de la dépendance de la “Justice” est cette majuscule, ce qui porte une double signification : d’abord qu’elle devrait être un nom “propre” à tous les sens du terme, et ensuite qu’elle est le domaine d’un ministère et donc d’un ministre, nommé par le chef de l’État. Et actuellement, quelle famille de gugusses !
Montesquieu ! Cesse de jigoter dans ta tombe ! Tu es mort et bien mort, et depuis plus longtemps que tu le penses. Tu étais déjà mort quand tu vivais et tes rêves ne t’ont pas fait renaître. Au contraire, ils t’ont enfoncé chaque jour davantage. Chaque gouvernement s’en est chargé, a reproduit la fameuse histoire de la « séparation des pouvoirs » dont tu t’es moqué plus que quiconque au monde. D’ailleurs, il suffit de regarder attentivement tes armes qui ne ressemblent en rien au « hideux sourire » de Voltaire.
Si bien que tes six pieds sous terre t’ont probablement mené jusqu’au noyau central où tu te chauffe plus qu’à ton aise, dispersé en atomes de lave. Et le pire, dans l’affaire, c’est que tu t’es fait « blouser ». Quand on te lit bien, on comprend bien l’inégalité des hommes et l’on comprend bien que le premier outil de la connaissance de la vie politique, ce sont les pincettes avec lesquelles il faut prendre toutes les belles envolées que les malfrats utilisent pour truander le peuple… sans oublier de se truander en famille.
Tu vois, Montesquieu. S’ils ne t’ont pas coincé dans leur Panthéon, c’est que tu n’en as pas encore assez fait, que tu ne leur a pas léché les… bottes aussi souvent qu’ils le souhaitent.
Revenons au temps présent : si j’osais, je dirais que rien n’a changé, que les trop fameuses et honnies lettres de cachet n’ont fait que changer de nom.
Mais c’est pire ! La puissance masquée sous la farce puante des bonnes intentions, c’est bien le pire de la perversion humaine. Procuste s’embarrassait-il de ce galimatias quand il coupait les membres trop longs, ou étirait les trop courts jusqu’à ce que que mort s’ensuive ? Non, il se contentait d’un programme mathématique, sans état d’âme. Une simple expérience de physique. Pas comme Prométhée qui vola le feu pour que les humains se réchauffent et se civilisent. Il ne manquait pas d’estomac, ce brave Prométhée, et il le paya de son foie dont se régale le vautour envoyé par les Dieux. Décidément, il vaut mieux agir en bandit de grand chemin que de se mêler de justice et de bienfaisance. Pavel Durov en paye le prix.
Mais c’est pour notre bien, notre sécurité, notre bonheur, notre amour du prochain, notre bien-être physique et moral, notre sens des responsabilités, notre devoir d’honnête citoyen que l’Union européenne, par larbins interposés, se charge d’embastiller Pavel Durov. Bullshit ! comme n’aiment pas que je le dise mes amis américains.
Pourtant, j’ai beau utiliser Telegram, je ne rencontre ni voleurs, ni violeurs, ni dangereux espions, ni porteurs de bombes, ni proxénètes, ni proxénétisés, ni dames de petite vertu, ni petits garçons ni petites filles, ni pervers sado-maso, ni assassins en demande d’emploi, ni escrocs professionnels (c’est vrai, je ne suis pas en contact avec des membres du gouvernement) ni chevaliers d’industrie, ni maniaques dangereux, ni évadés de prison, ni trafiquants de drogue ou d’armes ou de poisons ou même de virus à vendre, pas plus que de grands patrons de big pharma, ni de membres du fameux État profond. Bref ! Je dois être aveugle, futile, stupide, porté par mes simples relations avec mes amis, et – honte à moi – de méchants conspirationnistes qui ont l’étrange manie de décrypter l’actualité. Je l’admets. D’ailleurs je ne me cache pas de mon travers intellectuel qui consiste à poser des questions et à gratter lorsque les réponses gentiment et officiellement offertes me laissent à penser qu’on me prend pour le dernier des abrutis.
Grave défaut, je l’admets. Pourquoi ne suis-je pas capable de me contenter de la parole officielle, du tiercé du dimanche, du Loto, de l’Euromillions, du BlackJack ; du 100000 surprises, de l’Arbre aux trésors, des courses de chevaux, en attendant celles d’autruches ou de scarabées, et tant d’autres visibles sur le site de cette belle institution d’élévation intellectuelle que représente La Française des jeux. Bref, je me trompe de route. À moins que…
À moins que l’embastillement prolongé par « grâce présidentielle » de Pavel Durov ne cache une double manœuvre.
La première : faire comprendre à Elon Musk que sa libération de Twitter devenu X n’est pas du goût de certains puissants.
La seconde, que l’Union européenne et le macronistan ne jouissent ouvertement d’imposer la plus merveilleuse censure du monde. Si vous ne me croyez pas, écoutez le décryptage d’Alexis Poulain sur Le Monde Moderne. C’est plus que parlant, c’est à hurler… tant que c’est encore possible.
Antoine Solmer