UN POINT SUR UNE LIGNE INDÉCISE

Je suspends momentanément la série sur les « trans-tout, non binaires ou multipolaires » pour une réflexion qu’il me paraît nécessaire de ne pas perdre. Il y a peu, je discutais avec une amie de longue date, également fidèle de Geocortex.site. Elle est ce que j’aime à qualifier de « belle femme », à savoir que les années qui passent, celles de notre amitié, n’altèrent en rien sa beauté de jeunesse. Au contraire, elles la complètent par la sérénité mentale, la richesse augmentée de la pensée, et la fidélité. Par ailleurs, ce n’est pas lui faire injure que de reconnaître que le corps épouse cet enrichissement de l’âme. Peut-être, son métier dédié au bien-être mental de ses patients, lui a-t-il conféré ce supplément de vie personnelle.

Ce prologue n’est pas destiné à un quelconque panégyrique, mais à poser la situation de notre discussion, qui tournait autour d’un de mes derniers articles cités plus haut. Eh bien, cette femme avertie ou ouverte par amitié, me disait se distancier de mes articles, tout en les suivant, de par leur « dureté ». Je l’ai parfaitement compris. Je l’ai remerciée de sa franchise (sinon, que serait l’amitié ?), mais aussi de son aide.

Explication : oui certains de mes articles sont durs ; mais en quoi ? Simplement par le fait qu’ils jettent une lumière crue sur le monde. Une lumière à orientations multiples. Dernièrement, je braquais le projecteur sur ceux qui, sous prétexte d’ouverture, s’emprisonnent dans leur ghetto mal sexualisé, dont ils veulent nous imposer l’entrée, tout en nous forçant à renier notre identité et notre attachement à notre personnalité profonde. Il faut oser penser et dire que ces personnes, volontairement ou sans même sans rendre compte, agissent en destructeurs d’équilibres multi-millénaires.

Comme si nous les avions attendus pour savoir que la sexualité est multiforme et que l’individu humain en est modifié. Pauvres ignorants béats de leurs troubles !

En réalité, ces personnes ont déclaré une guerre à notre civilisation. Cette guerre est dénuée de toute nécessité. Nous vivons dans un monde où tout se qui se passe dans la chambre à coucher entre adultes consentants doit être respecté. Il ne s’agit pas de mettre en place une morale étriquée dans cet espace clos et intime, mais de respecter la vraie liberté de l’homme, séparé de l’animal. Il ne s’agit ni d’œstrus, ni d’instinct, mais de pulsions de réassurance, de liens de cohésion, de nécessité sociale, que le monde des bons sentiments a baptisés du terme amour. Au mieux, toutes les facettes, y compris les plus profondes, les plus proches de notre âme s’y développent. Au plan vital, la vie continue par l’enfantement. Au plan personnel, rien n’empêche quiconque d’oser l’un ou l’autre de ces domaines.

Ce qui est indigne et dangereux, dans cette manipulation de « pronoms personnels » devenus des « impersonnels », ou pire des « a-personnels », c’est le prosélytisme forcené et l’obligation de les utiliser, d’en user et d’en abuser, de les consommer. Cela trahit la volonté de perversion du système, des équilibres dont nous avons tous besoin, y compris ceux qui se font, sinon gloire, du moins jouissance de les détruire. Cela est bien pauvre, tellement réducteur de l’humain, mais tellement dangereux.

Ne nous leurrons pas, il n’y a pas de génération spontanée. Ce qui est vrai pour les bactéries, virus et autres bestioles l’est aussi pour les humains que nous sommes. Il y a des potentialités de vie, qui apparaissent pour des raisons multiples. Je ne reprends pas ici les combats entre les pensées de Lamarck et de Darwin, ni Le Hasard et la Nécessité, etc.

Il s’agit de constater : quelque chose se développe, cette chose est dangereuse, elle a ses adeptes. Il s’agit aussi de comprendre : dans toute situation de danger, grouillent les parasites profiteurs et les acteurs inconscients. Il arrive que le corps social soit déliquescent, aveugle ou aveuglé, que les « idiots utiles » chers à Lénine, mais aussi à toute la Gauche, Macron compris, deviennent des malfaisants professionnels. C’est leur terreau privilégié.

Il faut que cela soit dit, su, et compris dans toute sa perversité masquée sous des artifices de pacotille.

Il faut que cela soit écrit, et ce n’est ni facile ni plaisant, pour qui tient à jouer son petit rôle, si minime soit-il, d’armer les esprits, pour propager la culture, celle dont la Gauche s’est vicieusement emparée depuis trop longtemps, celle qui lui a été « superbement abandonnée » dès le début de la Ve République par de Gaulle, ce que trop d’inféodés à ce triste personnage n’ont toujours pas compris. Mais quand on connaît l’Histoire et les liens que ce « malin » entretenait avec Staline, on ne s’en étonne plus.

J’ai dit, ce n’est pas facile de l’écrire, et cela pour plusieurs raisons. J’en choisirai deux disposées sans ordre préférentiel.

L’une est que « mon pays me fait mal ». Que ceux qui ne connaissent pas cette phrase lisent ou écoutent les merveilleux, fulgurants Poèmes de Fresnes, de Brasillach, en particulier l’interprétation de Pierre Fresnay.

L’autre est que j’aurais personnellement plus de plaisir à écrire un traité de fond sur un sujet et des romans qui me tiennent « à cœur », explorer les innombrables pistes de ma bibliothèque et en découvrir d’autres. Or, la vie est courte…

Malgré tout, les temps que nous vivons, et qui en annoncent de pires, forcent – ou doivent forcer – notre intelligence. Et souvent, de plus en plus souvent, cela nous mène dans les bas-fonds d’où sourdent les remugles.

Alors oui, chère amie de longue date, je comprends ta réaction. Mieux, ou pire, je la partage. J’ose te le redire et l’écrire : moi aussi j’ai eu du mal à écrire ces articles. J’y ai passé un temps énorme, exagéré, alors qu’une pierre jetée dans la mare boueuse aurait satisfait ma réaction première. Moi aussi j’ai failli changer de direction. Mais qui d’autre aurait repris la piste ? Pas moi, probablement.

Il est des moments où une forme de devoir s’impose. Découvrir la réalité et la transmettre en espérant quelques partages de pensées armées.

Je termine cet article, en m’apercevant avoir dévié de mon idée de base. Je souhaitais m’extraire de la fameuse « mare boueuse » et revenir sur les attirances ou rejets, momentanés ou définitifs, du lecteur d’un blog. Chaque auteur a son style, son approche du monde, ses thèmes de prédilection, et ses jardins secrets. Ajoutons, nos manies, nos blocages, nos envies, nos fureurs, nos apaisements. Ce blog, comme d’autres parmi mes préférés, est libre. Il n’est soumis qu’à nos propres contraintes, pas à celles d’un rédacteur en chef, d’un responsable commercial, ou autre empêcheur d’écrire en rond (avec ou sans calligrammes).

Un blog a des lecteurs, que nous espérons chaque jour plus nombreux, dont certains sont des amis accomplis, et d’autres en devenir. (amis au neutre, sans la morbide écriture prétendue « inclusive »). L’ensemble en liberté.

Sachez, lecteurs, amis ou de passage, que vos commentaires sont utiles, ils nous soutiennent, les jours de paresse ou d’indécision. Ils sont de belles petites pierres sur le chemin qui mène on ne sait où, mais qui nous sert de conscience. Continuez, tous !

Continue ma chère amie de longue date.

Antoine Solmer

PS : J’ai aimé écrire cet article, d’un seul tenant.

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