MM LA MAUDITE

Je l’ai déjà dit. La trahison de Marion Maréchal associée à son double M m’a immédiatement fait penser au merveilleux – au pire sens du terme – film de Fritz Lang, M le Maudit. Le titre original allemand était M – Eine Stadt sucht einen Mörder (M – Une ville cherche un meurtrier).   Peter Lorre, avait la “gueule de l’emploi”, heureusement ou malheureusement pour lui, ce qui l’amena à la promener par force dans des rôles où elle lui servait d’attrape-producteurs, donc d’attrape-spectateurs. Peut-être aurait-il voulu changer de personnage, mais la tentation du dollar peut s’effacer devant une chirurgie esthétique trop réussie. Allons ! Je ne suis pas là pour parler de M, mais bien de MM qui se chargea de reprendre le rôle, encore mieux servie que Peter Lorre par un physique à contre-emploi.

Si M cherchait des petites filles, MM, elle, s’est servie de l’image de ses deux petites filles qu’elle voulait protéger… pour se protéger elle-même dans sa comédie d’attrape-électeurs. De ce point de vue, elle a réussi. Peut-être, d’ici quelques années, ses filles lui jetteront à la figure son utilisation discutable de leurs petites personnes innocentes. Espérons pour elles qu’elles ne tiendront pas des pires côtés de leur mère. Après tout, ayant connu Montretout, elle y a appris le sens de la trahison et de l’image préfabriquée. Sacrée famille !

Revenons sur son image. On connaît trop d’histoires de blondes prises pour des perruches. MM nous en a donné une où la blondeur cachait bien la noirceur. Encore que… quelques traits m’avaient mis mal à l’aise. D’abord, son débit précipité, ses interruptions incessantes, une espèce de pensée captatrice qui semblait lui échapper par moments. Mais, je mettais cela au compte du feu de la discussion, d’un argumentaire bien nourri, et de la tactique de l’étouffement de l’adversaire, ce qu’elle réussissait fort bien. Chapeau l’artiste !

Plus étonnant me paraissait le contraste entre la blondeur apparemment engageante et la froideur du regard. On dit que les yeux ne mentent pas. Ce n’est pas toujours vrai… si le menteur est à son meilleur niveau. Mais il arrive qu’il soit dépassé par d’autres instincts, dont celui de prédation, qui impose un autre niveau de mensonge. Mais, une fois de plus, le soutien valant caution d’Éric Zemmour, avec la conviction que Reconquête portait le seul message potentiellement sauveur, me firent laisser tout cela de côté, tout en m’étonnant de la place prédominante laissée à la photo de la blonde sur les tracts. Puis, quelques soucis de santé m’obligèrent à moduler mes activités, à ne pas pousser plus loin. Peu importe, le résultat est là : trahison !

Il faut cependant revenir sur l’apparence de la belle qui poussa certains à la comparer à Jeanne d’Arc. Quelle idée ! Comparer l’impulsion salvatrice de la pucelle inspirée à la déjà vieille routière des coups fourrés, voilà qui dénote une sacrée dose d’innocence – au mieux – ou d’emballement immodéré, pour ne pas dire de stupidité. Même sans se perdre en comparaisons historiques rétroactives, un fait les différencie à jamais. Jeanne d’Arc mit sa vie en jeu, et de quelle façon ! Elle étonna les vieux soldats par son extraordinaire mélange de simplicité et de bravoure bien ordonnée. Elle tint tête aux pires traîtres camouflés en évêques dévoyés (nous attendons une vraie nouvelle figure joannique). Enfin, elle ne trahit jamais, ni sa parole, ni son roi –  qu’elle avait fait –  ni son Dieu. Nous attendrons longtemps une nouvelle copie, même peu conforme. A minima, souhaitons le retour d’une Jeanne Hachette préparée par une Sainte-Geneviève (*).

Alors, la trahison ? Elle fut vicieuse, elle fut agressive, elle fut idiote car mal menée, toujours dans la précipitation qui tue. Pour preuve, la raclée donnée par sa tante qui la renvoya dans ses buts, la queue entre les jambes, si l’on ose l’image. Ah ! L’arroseuse arrosée ! C’est un régal qui en dit long sur les deux femelles : celle qui se donne à ses chattes, et celle qui se croyait une tigresse, obligée de revenir se cacher dans les gouttières. Une sacrée pancarte qu’elle trimballe ! Un CV officiel digne des pires traîtres de la Ve République qui n’en manqua pas, qui n’en manque pas. Enfin, certaines gouttières font oublier le zinc pour l’argent des salaires de députée européenne (sans compter les multiples “faux frais”).

Cependant, il est des trahisons pire que d’autres. Un fossé infranchissable sépare celle du bonhomme qui demandait à ce qu’un président le regarde “les yeux dans les yeux” et celle de MM la Maudite. Le premier mettait en jeu une simple histoire de fric. Cela pue, mais le vent mauvais s’est perdu dans les mémoires des Français. Celle de la nièce de la mère-chatte, a cassé l’essor du seul parti qui proposait, pas très adroitement parfois, les seules solutions qui auraient pu relancer la France sur la voie de la reconquête d’elle-même. Car, autant le dire, la France actuelle se pare d’un nom qu’elle ne mérite plus. Les Francs, et Clovis en particulier, furent durs et conquérants. Nos ventres mous sont à conquérir, et certains utérus plus féconds sont là pour achever le travail.

La tâche obscène de Marion Maréchal restera la tache indélébile sur sa noirceur.  Il est des leçons d’histoire qu’il faudrait graver dans le marbre, à usage des électeurs autant que des responsables.

L’Histoire jugera. Je n’ai pas à attendre davantage.

Antoine Solmer

(*)Typographie spéciale lorsque le personnage saint n’est pas évoqué directement, en personne.