BIGARD ET LES RAVAGES DU SCHIAPPISME

LE PÉTOMANE DU MOULIN-ROUGE
LE PÉTOMANE DU MOULIN-ROUGE

La ministre chargée de la Citoyenneté, a dénoncé, mercredi 26 mai, l’attitude de “quelqu’un qui n’est pas dans un état normal et qui prononce des propos absolument honteux et scandaleux”. Elle a jugé que les déclarations de l’humoriste Jean-Marie Bigard montraient “les ravages de l’alcoolisme”.

JEAN-MARIE BIGARD

Jean-Marie Bigard a été enregistré par des journalistes de Quotidien, l’émission de Yann Barthès, dans une manifestation où il était question du Covid 19, de vaccination, et de « pass » sanitaire.

Quand on est journaliste et qu’on interroge Bigard, on obtient du Bigard. Car Bigard parle Bigard, harangue Bigard, tonne Bigard, et salue Bigard. Comme c’est Bigard, vous avez bien dit Bigard ? Comme c’est étrange !

Quand on perd son temps à écouter Barthès, il parle Barthès, ricane Barthès, apostrophe Barthès, etc. Et ce n’est pas du Bigard. Comme ce n’est pas étrange !

Depuis quelques dizaines d’années Jean-Marie Bigard a créé son personnage. Un personnage qui dérange, moi le premier. Chacun son goût. Mais un personnage qui nous accompagne depuis des siècles, en un temps où il aurait pu fréquenter Rabelais, l’imiter, aller plus loin que l’illustre médecin qui soignait les petits grincheux de l’époque par la moquerie, majuscule, gargantuesque, nous donnait une merveilleuse leçon de torchage de cul avec un oison, éteignait l’incendie de Paris d’un jet d’urine, et autres farandoles qui sentaient bon le vieux Pinot. Un personnage qui aurait fréquenté Joseph Pujol, l’illustre pétomane, qui, à la fin du XIXe siècle [1] interprétait « O sole mio et La Marseillaise en soufflant avec son anus dans un tube en caoutchouc dirigé vers un ocarina » pendant que les dames s’étouffaient de rire dans leurs corsets. [2]

Oui, Bigard c’est le bon vieux fonds…– j’allais dire de culotte – exposé au grand jour, les grivoiseries qui n’effarouchent pas les grisettes, les salaisons qui ne viennent pas de chez Fauchon, et autres amusements qu’il faut savoir dire, professionnellement, à temps et à contre-temps, pour que le public suive. Bigard, sous ses allures d’ours mal léché, qu’on l’aime ou pas, c’est un pro. Le public ne s’y est pas trompé.

Mais sous le personnage Bigard, il y a l’homme Bigard. Et celui-là, mérite qu’on le salue bien bas. Il suffit de l’entendre évoquer sa vie, sa vraie vie, sa vie d’avant, lorsqu’il explique comment il s’est sorti d’un marécage dans lequel il ne voulait pas croupir, à force de travail, de rigolades forcées et de larmes rentrées. Cet homme-là, mérite le respect.

QUI EST VRAIMENT MARLÈNE SCHIAPPA ?

Alors, Marlène Schiappa ?

Le 26 mai dernier, elle apparaît sur France Info, mi-vierge effarouchée, mi-dame patronnesse en mission, pour lancer ces fortes paroles :

« Si le gouvernement doit s’exprimer chaque fois que Jean-Marie Bigard boit un coup de trop et prononce des insultes et des menaces, ça illustre vraiment les ravages de l’alcoolisme… moi je suis étonnée que dans les commentaires personne ne fasse référence à ça. On a manifestement quelqu’un qui n’est pas dans un état normal. [3]

Alors, je me demande dans quel état se trouvait Mme Schiappa pour poser un tel diagnostic sur Jean-Marie Bigard ? A-t-elle senti son haleine, pratiqué un alcootest validé ? A-t-elle eu connaissance de ses examens biologiques, et particulièrement des enzymes qui peuvent faire suspecter (entre autres) une consommation d’alcool exagérée ? A-t-elle reçu des confidences de Jean-Marie Bigard sur sa consommation alcoolisée du jour (potentielle ?). A-t-elle palpé son foie, sa taille, sa consistance ? A-t-elle lu une échographie de cet organe ? Demandé des explorations fonctionnelles complémentaires ? Le docteur Schiappa, à supposer qu’elle ne risque pas une inculpation pour exercice illégal de la médecine, devrait réviser ses classiques. Est-elle seulement consciente que même une conduite apparemment ébrieuse peut témoigner de tout autre chose qu’un alcoolisme ? Par exemple d’une hypoglycémie profonde, ou d’une tumeur cérébrale, ou de maladies neurologiques graves, ou d’état de choc, ou de troubles psychiatriques divers, etc. Et finalement, que… Bigard, c’est Bigard ?

RETOUR À L’ENVOYEUR 

À tout hasard, la dame Schiappa peut demander le témoignage de la généticienne Alexandra Henrion-Caude, qui se trouvait non loin. Écoutez-la, vous apprendrez bien des choses, y compris sur ce qui s’est passé ce fameux jour, sur Jean-Marie Bigard, sur les coupures étonnantes qui dénaturent ses propos, et finalement, sur les capacités théoriques de ces ingrédients génétiques que le politiquement correct s’est empressé de baptiser « vaccins ».[4]

Et puis, à propos d’alcool sur scène, je conseillerais volontiers à l’apprentie “carabine”, accessoirement ministre, de revoir ou de découvrir Pierre Dac et Francis Blanche dans Le Sar Rabindranath Duval [5] toute référence à un célèbre pastis n’étant que pure coïncidence.

Ce serait plus amusant que d’écouter la péronnelle ci-dessus mentionnée dans ses explications laborieuses sur les « plans à trois, l’infidélité, le polyamour, les trouples… mais la polygamie c’est autre chose [6]» ou dans ses Monologues du vagin, en « trouple » avec Bachelot et El Khomri.

Comme quoi, des goûts, des couleurs et des odeurs…

 

[1] En chiffres romains pour dire m… au conservateur du musée Carne Avalée.

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_P%C3%A9tomane

[3] https://rmc.bfmtv.com/emission/ravages-de-l-alcoolisme-partouzes-ca-chauffe-entre-marlene-schiappa-et-jean-marie-bigard-2043274.html

[4] https://www.youtube.com/watch?v=zyWpgyKXeGA

[5] https://youtu.be/Vp_NrF9zfEw

[6] https://youtu.be/0zAXPHu5Eh4