ON VA EN BOUFFER, PAROLE DE BOUFFON !

L’ACTUALITÉ COMMENTÉE PAR M. MÉLENCHON

M. Mélenchon s’est donc fendu (la poire) d’une de ces sorties (je n’ose pas dire saillie, car ça ferait nécrophile) concernant la reine Élisabeth II récemment décédée : « On va bouffer de la reine d’Angleterre pendant dix jours… » Bien sûr, il s’est immédiatement camouflé derrière une évidence socialo-gauchiste : « on ne parlera pas du pouvoir d’achat, etc. »

Bref, il court derrière une double évidence : oui, les médias feront leurs choux gras de cette promenade funèbre imposée par le protocole anglais et relayée vers le monde entier. Et comme les formats des actualités ne sont pas extensibles à l’extrême, certains sujets (pas seulement Anglais) pourraient mettre de côté d’autres sujets (sociaux).

Bref, M. Mélenchon a fait du bruit avec sa bouche, mais surtout, il nous a ramenés vers ses grands ancêtres historiques. Cela impose un brin de retour vers le passé dont ce monsieur voudrait faire son – et notre – futur.

LE CORPS DU ROI

Il s’agit du problème de la métaphore de l’organisme en politique, ou pour le dire plus simplement de la place qu’occupe l’image réelle ou imaginaire d’un souverain pour les sujets dont il a la charge.

Un exemple gentillet nous ramène au Prisonnier de la tour, vieille chanson d’amour déçu, dont le dernier refrain relie le souverain aux plus humbles personnages :

Si le roi savait ça, Isabelle,
Il ne pourrait que pleurer avec toi
Car il aimait une belle
Qui n’était pas pour un roi
Et la belle, Isabelle, c’était moi…

Bien que créée par Francis Blanche, elle n’en trouve pas moins les accents simples qui convenaient aux pauvres gens un peu trop pressurés ou maltraités par des potentats locaux. Si le roi savait ça…

Mais un autre exemple bien plus brutal nous ramène au 21 janvier 1793, jour de la décapitation du roi Louis XVI. Ne revenons pas sur le procès, mais sur les intentions symboliques de ceux qui votèrent la mort du roi. Elles étaient claires : séparer physiquement la tête du roi de son corps pour séparer symboliquement et mentalement le chef du royaume de ses sujets. Cette sidération par l’horreur s’accompagnera de phénomènes de liesse. Mais cela ne suffisait pas. Viendront le tour de la reine, de nombre de ses accompagnatrices, avant que la répression terroriste volontaire n’en vienne à ses extrêmes… ceux vers lesquels la Gauche se dirige toujours. M. Mélenchon nous en donne ici une belle démonstration. La mort de la souveraine d’Angleterre ne lui suffit pas. S’il n’avait tenu qu’à lui, un quelconque égout aurait fait l’affaire.

SOIF DE PILLAGE ET FAIM D’HORREUR

Cela ne suffisait pas. Après la première image, il en faut d’autres, plus démonstratives, plus saignantes, plus proches de la boucherie commune d’août 1793, où l’expression profanation des tombeaux et corps royaux n’est qu’un doux euphémisme. Je laisserai au lecteur curieux le soin d’aller au-delà… si le cœur et l’estomac lui en disent.

Voilà qui doit plaire à M. Mélenchon. Voilà ce qui lui aurait plu comme destin du corps de la reine défunte. Au mieux, un égout désaffecté.

La Gauche ne nous déçoit jamais. Il suffit d’imaginer le pire. C’est son rêve.

Antoine Solmer

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