LES EXCLUS DE L’EXCLUSION OU L’EXIL INTÉRIEUR

Nous sommes à quelques jours du premier anniversaire de la trop fameuse loi du 5 août 2021 « relative à la gestion de la crise sanitaire » que l’on est en droit (celui de la saine logique) de renommer : loi des exclus de l’exclusion ou de l’exil intérieur.

Explication : ses articles 12 et suivants qui organisent dans le foutoir général l’exclusion de personnes qui, en leur âme et conscience, et je rajoute ici aussi, en pleine logique, ont refusé de se plier à un autoritarisme qu’aucun dossier médical sérieux, libre et documenté n’a validé, ni alors, ni à ce jour.

Pourquoi l’expression « exclus de l’exclusion » ? Parce que à cette exclusion par « la force injuste de la loi 1» s’est ajoutée une omerta présidentielle qui en dit d’autant plus long sur le personnage qu’il ne dit mot sur les personnes dont il a dédaigneusement bousculé les vies. Bref, encore un « quoi qu’il en coûte » dont il faudra bien lui présenter la facture un jour.

LES ARTICLES 12, 13 ET SUIVANTS

Si une insomnie rebelle vous prend, je vous conseille leur lecture 2. Résultats garantis. Le pluriel s’impose pour ces résultats, car vous oscillerez entre l’hyper-somnolence à début insidieux, et l’envie d’envoyer au diable les serviteurs de ce verbiage, que vous traduirez en toute clarté par « l’envie d’emmerder les Français 3. »

L’article 12 prévoit huit groupes de cibles, professionnels reconnus ou étudiants ayant de près ou de loin des contact avec des personnes pouvant être médicalement ou socialement faibles.

L’article 13 entre dans le détail médico-légal qui ne devrait intéresser un juge qu’après expertise médicale, consensus médical non biaisé par la toujours « force injuste de la loi » amplifiée par les grandes manœuvres politico-financières de l’OMS, du CDC, et autres conseils de défense, comités, etc. à la sauce macronienne.

Les articles suivants ont dû mener les partisans de l’exclusion à l’extrême jouissance.

« A compter du lendemain de la publication de la présente loi et jusqu’au 14 septembre 2021 inclus, les personnes mentionnées au I de l’article 12 ne peuvent plus exercer leur activité si elles n’ont pas présenté les documents mentionnés au I de l’article 13 ,etc. »

« Le salarié qui fait l’objet d’une interdiction d’exercer peut utiliser, avec l’accord de son employeur, des jours de repos conventionnels ou des jours de congés payés. A défaut, son contrat de travail est suspendu. »

UNE PROCÉDURE DOUBLEMENT PERVERSE

Le salarié est donc « suspendu »… dans le vide. Il ne touche plus de salaire, le temps de suspension ne compte pas pour sa carrière, sa retraite, etc. C’est juridiquement logique, mais humainement minable, car nous ne parlons pas de salariés coupables de faute professionnelle, de négligence au travail, et autres comportements agressifs.

Je n’entrerai pas dans le pinaillage dans lequel se sont perdus, volontairement on non, les personnes qui ont saisi le Conseil Constitutionnel relativement à cette loi dite de gestion de la crise sanitaire 4. Finalement, ces gens parlent et s’occupent d’eux-mêmes en cercles fermés.

Je me poserai en praticien de l’aide réelle à ces personnes ayant refusé cette prétendue vaccination (injection génique expérimentale ou INGEX me convient bien).

Au fond, il s’agissait d’une simple inaptitude au poste, quel qu’en soit le motif. La pratique légale consistait alors à la faire constater par le médecin du travail, ce qui impose à l’employeur de trouver un poste adapté à à personne temporairement inapte. Avec un peu de bonne volonté, on y serait assez facilement arrivé. Qu’on ne me dise pas qu’il était impossible de prévoir de vrais masques antiviraux, de trouver des tâches administratives en retard, des formations à rattraper, des postes éloignés des personnes en faiblesse, etc.

Ainsi, l’honneur était sauf, les salaires maintenus, et bien du travail souvent remis à plus tard récupéré. Mais parler d’honneur en cette époque et à certaines altitudes, c’est imaginer des perles aux cochons.

Une autre solution était aussi honorable que courageuse : le licenciement pour cause « d’inadéquation ». Avec un peu de bonne volonté, on aurait trouvé la formule adéquate, l’accommodement acceptable, et évité tant de tracas et de misère.

Mais là, il fallait un homme à la tête de l’État, un homme politique, mais pas un spécialiste des pirouettes devant sa glace. Il fallait un président soucieux du bien-être des Français et non pas se glorifiant « d’emmerder les Français ».

UNE LOGIQUE HISTORIQUE

Ces suspendus dont nous marquons avec tristesse le premier anniversaire (jusqu’à quand ?) sont les exilés de l’intérieur. Des exilés comme tant d’autres, de tant de dictatures. Le fait que leur résidence soit nationale est-il un avantage, un châtiment supplémentaire, une volonté d’exclusion de degré supérieure ? Une exclusion au carré ? Je vous laisse volontiers en discuter. Mais si j’utilise l’expression « double peine », alors le silence de la Gauche sur leur cas devient éloquent. Cette sélection des « bonnes causes » est une de ses caractéristiques qui mériterait un long développement. Mais à chaque jour suffisent sa peine, sa honte et sa colère. En attendant revenons à ces exilés de l’intérieur et du fait du prince.

Exil, voilà un mot qui mérite une explication. Je vous en propose une d’autant plus vivante que réellement vécue, par un grand écrivain français, en exil par-delà la mort :

« Il faut que j’apprenne à mesurer le temps par lambeaux quotidiens, c’est-à-dire à vivre dans le présent le plus éphémère. C’est peut-être cela l’exil. Un passé dont on est chassé, et un avenir auquel on n’a pas accès. Voici que pour la première fois, je viens d’écrire le mot “exil”. C’est l’un de ces mots teintés de romantisme dont le journalisme et la littérature font grand usage, et cet abus a fini par le vider de son sens. C’est un mot-image. Un cliché qui incline au sourire. Mais il a une face cachée. Et quand, brusquement, on découvre cette face d’ombre, on s’aperçoit qu’elle est terrible. Et l’on s’arrête, épouvanté. Il est trop tard. L’exil, c’est un voyage dans un étrange univers sans passé et sans avenir où même le mot voyage n’a plus de sens … C’est une absence. »

L’auteur s’appelait Jean Brune. Si l’envie vous prend de lire Cette Haine qui ressemble à l’amour, il m’étonnerait que vous en sortiez déçu. Mais reprenons le thème de ce paragraphe.

Il est historiquement impossible de ne pas faire de parallèle entre la façon dont ont été exilés plus d’un million de Français par de Gaulle en 1962 et cet exil intérieur qui touche des milliers de travailleurs français dont les manques se font sentir quotidiennement dans les services de soins et sur le front des incendies. Mais de cela, Macron s’en moque. La différence avec 1962 est que de Gaulle agissait petitement avec grandiloquence, alors que Macron agit petitement partout, et cela lui va si bien.

Le problème qui dépasse les humains contemporains, c’est la dégradation de la France, son entrée en coma hors thérapeutique. Mais puisqu’une majorité a élu l’anesthésiste final…

Antoine Solmer

1  : François Mitterrand était tout de même d’un niveau inaccessible à d’autres minus.

2  : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043909676

3  : Ce n’est même pas un calembour de potache, du genre que Victor Hugo qualifiait de « fiente de l’esprit qui vole », mais une citation d’un président de la République française.

4  : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043909702
Abonnez-vous à notre lettre d'information et rejoignez les 15 autres abonné·es.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *