DU MONOTHÉISME POLYMORPHE… ET AUTRES DÉRIVES FOLLES…

Du monothéisme polymorphe… et autres dérives folles…

Un des problèmes récurrents de notre temps touche à une perception simpliste de l’Histoire du monde : au premier coup d’œil, on pourrait penser que l’évolution de l’humanité se résume à un lent passage de l’animisme au polythéisme, puis du polythéisme au monothéisme, pour aboutir à l’athéisme. Cette impression, largement partagée car elle pourrait presque avoir l’air vrai, a pourtant ceci de très particulier que l’athéisme, ce stade soit-disant terminal d’une évolution ainsi caricaturée, est impossible en tant que tel – nous allons le montrer.

Le monde moderne est secoué par d’étranges maladies… qui ne courent aucun risque de nous être un jour présentées comme de nouvelles “pandémies” : ce mot autrefois bien défini signifie depuis peu : “comportement absurde inventé au service de causes indéfendables décidées par des instances dirigeantes’’ . Celle qui nous intéresse aujourd’hui se rattache plutôt à la dérive organisée du sens des mots et à la volonté de certains de détricoter ce qui constitue une civilisation, base incontournable de toute humanité.

Après avoir passé presque trois siècles à bâtir des pyramides d’analyses incertaines produisant des bobards certains, et à nous expliquer que le catholicisme était trop ceci ou pas assez cela, le grand courant d’air dit “des Lumières” s’est réclamé… non de l’athéisme, mais d’un déisme prétendu naturel en réalité assez franc-maçon. Et nos élites politiques, sous prétexte de rendre le monde “sans dieux”, ont inventé un monde “monothéiste, mais autrement”. Nos aveugles ont fait perdre son ancienne influence à toute présence divine dans l’imaginaire occidental au profit de cataractes – parfois ravageuses, souvent mortelles, toujours néfastes – de faux dieux pervers et narcissiques, sans cesse occupés à nous perdre en tant qu’humanité, à coups d’idées abstraites mortifères, de grands principes qui n’en sont pas, de vocables dénués de tout sens et de tout bon sens, et de constructions de l’esprit en forme d’usine à gaz. À l’arrivée, on a échangé un Dieu plein d’espoirs contre des dieux pleins de vide !

Pour beaucoup de nos contemporains, Dieu serait mort, puisqu’on les a persuadés que Nietzsche affirmait l’avoir tué (ce qui est faux : il le déplorait au lieu de s’en réjouir !) et qu’on vit très bien sans lui (ce qui est parfois vrai…). Mais très peu de nos contemporains se rendent compte qu’ils ont tourné le dos à un Dieu pas méchant et plutôt “chic type et bon copain”, en faveur de hordes de faux dieux intrinsèquement sectaires, intransigeants, exigeants, anthropophages et liberticides : le dieu-Progrès, le dieu-Climat, le dieu-Anti-racisme, le dieu-CO², ou “Tout électrique”, le dieu-Féminisme, le dieu-Écologie dénaturée, voire, pour les plus touchés, le “dieu (?)” Zélansky, etc… Ces faux dieux anthropophages vous ostracisent si vous vous écartez de leurs rites, pourtant stupides quand ils ne sont pas mortels. (en France, le refus d’obéissance à des ordres contre nature vous “suspend” de tout travail et de toute vie sociale). Or on nous en invente sans cesse de nouveaux, tous mauvais, tous mortifères, et tous “sans existence démontrable”… mais tous exigeants, méchants, pas sympathiques, menaçants, clivants, extravagants… et inutiles –au mieux.

La saturation ès-fausses bonnes idées est telle que nous ne voyons même plus la folie qu’est la myriade de faux “dieux” qu’on nous somme d’adorer, tous hostiles à notre condition humaine, tous dangereux pour le futur de nos enfants, tous mortels à court terme, et pour cause : ils n’existent pas, ne sont rien, n’apportent rien, mentent sur tout ! Par exemple, l’athéisme, seul recours des nuls –outre le fait que l’islam (et “c’est pas rien”!) ne l’admet pas et égorge tous ceux qui le soutiennent… ce qui devrait rapidement diminuer leur nombre ! – est ontologiquement impossible, en vertu d’un raisonnement parfaitement rationnel : si la vie était due au hasard – comme ils le prétendent sans le démontrer – l’homme n’aurait aucune raison de la souhaiter, ni de la maintenir, ni de la transmettre, ce qui signerait très vite la fin de cet “Athéisme” dont nos fausses élites, durablement marquées à Gauche, vantent l’incontournable nécessité, la valeur intrinsèque et la victoire inéluctable, à terme.

En allant au fond des choses, on découvre très vite que notre monde appelle Laïcité le mélange d’un monothéisme caricatural et d’un polythéisme qui n’ose pas dire son nom, dans une sorte d’“athéisme-polythéiste-monothéiste” (où on adore, à tour de rôle ou en même temps, le Climat, le Vaccin, la mort de Poutine, ou celle de l’homme blanc, le “genre”, le Métissage d’imaginaires “droit à” ou “droit de”…) – qui ne peuvent apporter que la mort. Mais contre toute intelligence, beaucoup gardent cette impression que le monothéisme ne serait qu’une transition entre le polythéisme heureux et un athéisme réputé triomphant… En fait, un retour au paganisme n’aurait pas été trop grave si la science moderne ne l’avait pas privé de ce qui faisait sa force (l’Olympe, les naïades dans les sources, ou Zeus brandissant la foudre).

Il faut reconnaître que les nouvelles idoles qui nous sont proposées ne sont pas attirantes (progrès, race (sauf blanche), vaccin non vaccinant, guerre des sexes, contraintes contre nature au nom d’un changement climatique sur lequel elles ne sauraient avoir le moindre effet, etc…). Et en plus, l’idolâtrie n’est jamais plus dangereuse que quand l’idole est unique… comme nous venons d’en faire l’amère et coûteuse expérience avec le covid… qui a même réussi à mettre sous l’étouffoir l’autre idée fixe (et tout aussi fausse) du moment : la responsabilité de l’homme dans les modifications du climat de certaines régions.

Devant ce foisonnement de fausses déités qui se marchent sur les pieds (NDLR : dans la Rome impériale, on comptait quelque 30 000 “dieux” – importés de tout l’Imperium romanum. C’est sans doute la cause du collapsus de l’Empire romain… et bientôt, de celui de la civilisation occidentale, dont nous sommes les témoins passifs – et donc complices. Certains disent que ce serait de là que viendrait l’expression “Ils sont fous, ces Romains”. ). Et pourtant, il existe un antidote au foisonnement incontrôlé dont nous souffrons tant, c’est l’humanisme, cette confiance en l’homme.

Cette remarque nous ramène au fameux discours de Benoît XVI à Ratisbonne, le 12 septembre 2006 – dont tous ceux qui ne l’ont pas lu et ne savent rien des sujets évoqués ont, en meute, critiqué chaque mot… et surtout ceux qui ne figuraient pas dans le texte ! Le thème de ce chef-d’œuvre de la pensée, loin de se limiter comme on l’a inventé à une supposée critique de l’Islam, parlait de la religion et de la raison, débat rationnel à la racine du droit, dont le fondement est le “respect envers ce qui est”, cette autre manière de dire : l’Amour. On y lit : “La liberté telle que la comprend l’Occident et lui seul représentait, récemment encore, une tradition qui remontait au Moyen Âge : la Liberté est ce que Dieu dicte à la conscience. Les Lumières n’ont donc pas inventé la liberté, puisque c’est le Moyen Âge qui a construit une vision du monde à travers la Bible, qui contient des conceptions implicites sur la liberté”.

Pour en revenir à notre question-du-jour, et puisque les religions sont à la fois semblables et différentes, il n’est pas étonnant que les idées qui les concernent soient confuses, notamment celle de laïcité, que l’on confond souvent avec la séparation de l’Église et de l’État. Or l’État et l’Église n’avaient pas besoin d’être séparés, puisqu’ils n’ont jamais été unis, et ce que nous appelons “séparation” n’a été que l’interruption d’une iso Entente cordiale en forme de coopération. En ce sens, l’Église fut la première bureaucratie et elle est devenue étatique en ce qu’elle s’est efforcée de désacraliser le pouvoir des rois au profit d’une prééminence du Divin.

Il y a aujourd’hui deux types de critiques ou d’inquiétude majeures vis-à-vis des religions. L’une, traditionnelle, consiste à opposer la raison à l’obscurantisme supposé de la foi, et l’autre consiste à s’alarmer du retour sanglant de guerres de religions, même si c’est à la seule initiative d’une seule religion – que l’on n’ose pas accuser. La sacralisation quoi qu’il en coûte de toute idée fausse mais à la mode, est certainement un des facteurs les plus anxiogènes de notre temps. Décidément, il est de plus en plus urgent de rejeter nos a priori et de nous concentrer enfin sur les vrais problèmes !

H-Cl.

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