DE QUOI EST L’OCEAN VIKING ?

De quoi est l’Ocean Viking ? Ainsi posée, la question a peu de sens. Mais elle n’est que la formulation grammaticalement acceptable mais esthétiquement discutable de son modèle militaire immanquablement raillé par tous les anti-militaristes français, spécifiquement de gauche : « De quoi sont les pieds ? »

La bonne réponse est : « Les pieds sont l’objet de soins constants de la part du fantassin. » Évidemment, cela a fait rire des générations de bobos, avant que le mot n’apparaisse. Mais ce n’était que le rire imbécile de celui qui n’avait jamais crapahuté en mauvais terrain, de nuit comme de jour, avec un lourd paquetage, et dans des conditions assez spéciales pour lui coûter la vie.

Oui, cela faisait rire la gauche.

Alors, je reprends ma question : « De quoi est l’Ocean Viking ? »

Et ma réponse devient : « L’Ocean Viking doit être l’objet de refus constant de la part du citoyen. »

Pourquoi ? Parce que, comme on découvre maintenant des marqueurs de certains cancers, l’Ocean Viking est un marqueur du cancer mortel dont la France est atteinte : celui de sa déchéance affichée par la grandiloquence macronienne. Un marqueur ou un symbole, au choix.

Pour être juste, Macron n’est que le petit dernier, vraiment le tout petit, de la liste des porteurs de ce cancer qui l’ont précédé à ce poste. Mais allons plus loin, dépassons le temps où le jeune Emmanuel fréquentait (fricotait ?) au lycée, puis gravissait les échelons qui l’ont mené là où il sévit. C’est ainsi qu’il faut comprendre ce que représente l’Ocean Viking.

Je ne vois que trois raisons fondamentales pour lesquelles les 341 « passagers » de l’Ocean Viking se sont invités à monter à son bord :

  • Une situation guerrière catastrophique et mortelle dans leurs pays d’origine.
  • Une émigration de pauvreté du type de celle des Irlandais vers les USA
  • Un goût pour l’aventure, le butin, et les femmes.

Nous pouvons sans crainte de commettre d’erreur, les rattacher à une catastrophe initiale : celle de la décolonisation, entachée de ses erreurs, de ses lâchetés, de ses arrière-pensées géopolitiques.

Les « passeurs de valises » du temps de l’Algérie sont morts ou en attente. Mais leurs descendants les ont largement surpassés en tous domaines. En bêtise, en déchéance morale, en haine de soi, en haine de leur propre civilisation. Bref, l’idéologie de la Gauche, affichée sous les oripeaux des grandes idéologies.

Ont-ils tous les torts, également répartis en chacun d’eux ? Cela se discute.

Peut-être devons-nous ajouter à ces arguments ad homines le funeste avertissement de Valéry : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Et dans une ambiance de mort imminente, les comportements de sainteté – ou de simple raison –ne courent pas longtemps les rues, avant d’être rejoints par les hordes de furieux déchaînés poussés par des ratiocineurs décadents et malsains.

Oui, l’Ocean Viking est un beau symbole. Tout à fait macronien. Le petit dernier n’a pas démérité de ses prédécesseurs, finalement.

Mais rassurons-nous. La vie continuera. Elle aura d’autres formes, c’est tout. Mayotte et les Comores nous en fournissent une image à petite échelle. L’Afrique en France succédera à la Françafrique (France à fric) de de Gaulle, Foccart et autres « barbouzes ». Et au passage, merci à nos grands amis américains, messianiques aux longues mains en forme de râteaux à dollars, et à nos amis de l’URSS de l’époque, qui avaient, au moins, l’excuse facile des lendemains qui devaient chanter.

Bref, la démocratie occidentale ne pesait pas un clou devant la grande force du monde : la démographie. Afrique aujourd’hui : 1.4 milliard d’habitants. Prévision en 2100 : plus ou moins 4 milliards d’habitants.

Prenons vite des actions de compagnies de charters spécialisées (je recommande SOS Partout), ou de construction navale.

En 1968 Graeme Allwright chantait La ligne Holworth :

…Depuis le monde a bien changé
La ligne Holworth a fait peau neuve
Elle est très bien considérée.
Sa réussite est un chef d’œuvre
Il n’y a plus de bagnards dans les cales
Mais les marins crient comme avant
Sous son pavillon triomphal
Elle transporte des émigrants.

Antoine Solmer