DES VŒUX COMME S’IL EN PLEUVAIT

A large businessman controls the movement of a businesswoman as she is controlled by the strings of a marionette.

Allez ! Encore des vœux ! Il y a ceux de nos amis, les plus sincères, de cette sincérité que nous partageons parce que nous sommes engagés dans une relation qui vise un avenir commun ou qui rappelle des souvenirs vécus d’assez près pour qu’ils soient devenus un trésor intime que nous retrouvons avec émotion. Ces vœux-là, sont réels, forgés au feu de la vraie vie et de la bonne volonté que nous nous échinons à porter et à transmettre, aussi loin et aussi longtemps que possible. Ils nous rappellent des moments simples, tranquillement heureux, ou des périodes d’abattement, voire des pertes et des deuils. Ce ne sont pas les vœux allumés par le degré d’alcool des dernières boissons ni des comptes à rebours trépignants et hurlants, mais des moments où les yeux qui luisent parlent au cœur des hommes, où les poignées de mains et les embrassades transmettent quelque chose de plus que les habituelles salutations de convenance.

À tous  ceux qui ressentent cela, connus et inconnus, je souhaite de poursuivre ce chemin de vie, où l’espoir, si minime soit-il, persiste en dépit des misérables bouffonneries et autres reptations indignes de trop de nos dirigeants vermoulus.

Mais à ces derniers – dans l’échelle de la sincérité – je souhaite le coup de pied quelque part qui leur servirait de décoration aussi postérieure que posthume et nous vaudrait l’exercice d’un rire homérique.

Je ne parle même pas de la macronade à l’étouffée, aussi indigeste que d’habitude, mais d’une autre pantalonnade, celle du maire de Pantin, Bertrand Kern. Ce socialiste astucieux a su prendre la mairie de ce bastion communiste en 2001. Puis il s’est organisé une belle partie de Monopoly gagnant en jouant sur son engagement dans les transferts de fonction d’anciens bâtiments comme les Grands Moulins de Pantin reconvertis en zone d’activité tertiaire, avec nouvelle architecture et promoteurs à l’appui. Sur cette base activiste, d’autres intervenants ont pointé leur nez, comme des galeries d’art, etc. Bref, une réussite qui a pu faire comparer Pantin à Brooklyn par le New York Times. Très bien[1].

Mais voilà que l’année 2023 lui monte au cerveau et qu’il adresse ses vœux en rebaptisant la ville qui  n’en demandait pas tant : « Pantin s’appellera pendant un an Pantine » comme engagement pour «  l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les violences faites aux femmes. [2]»

Je signale qu’il aurait pu aller plus loin. Par exemple en écrivant « Pantin.e » plutôt que Pantine, afin de suggérer un féminin à la sauce woke inclusive au bon vieux pantin. Ou bien transformer Pantin en Panti (avec ou sans y). L’appel aux femmes eût été plus attractif, bien que mal vu parce que laissant trop à voir ou à penser.

M. Kern voulait qu’on parle de lui, c’est fait. On lui reproche d’avoir dépensé l’argent municipal à mauvais propos. Il répond que cela « interpelle ». Il en est satisfait.

Aucune raison qu’il s’arrête en si bon chemin. Il paraît qu’après Pantin-Pantine, il briguerait la mairie de Condom qu’il rebaptiserait Condfemme.

Si Brassens revenait, il plaquerait quelques accords et nous en ferait une belle chanson. Pas une couillonnade pour socialo en mâle de publicité.

Antoine Solmer

 

[1] https://www.cairn.info/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2015-6-page-23.htm

[2] https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/egalite-femmes-hommes-en-2023-la-ville-de-pantin-s-appellera-pantine-annonce-le-maire_5578866.html