CARNET DE BALS AU JARDIN DU LUXEMBOURG

CARNET DE BALS AU LUXEMBOURG

Le titre de cet article évoque une règle de grammaire sur les pluriels dits « irréguliers » et un merveilleux film de Julien Duvivier qui, lui, joue d’un seul Carnet de bal, le premier de l’héroïne. Mais ce préambule ne sert qu’à jouer sur les mots tandis que ce premier dimanche d’août, d’autres dansaient sur des musiques d’un XXe siècle débutant. Pour profiter du spectacle il fallait se rendre au Kiosque à musique du Luxembourg, où, heureusement pour chacun, le temps était assez beau et point trop chaud.

Notre Carnet de bals du jour est le nom d’une association de passionnés de danses en costume d’époque, celle de nos grands ou arrière-grands-parents.

Passionné, il faut l’être pour attaquer avec un tel entrain des danses un peu plus remuantes que bien des déhanchements lascifs et soporifiques de certaines pistes contemporaines. Surtout que le spectacle durait de 14 à 18 heures, avec quelques interruptions et changements, bien heureusement pour les artistes d’un jour.

Mais pour être artiste d’un jour, il ne faut pas oublier les entraînements et répétitions multiples de ces joyeux – en apparence – travailleurs du corps.

Aujourd’hui, ce que certains appellent danse n’est que le surgissement inopiné de stéréotypies dont la pauvreté ne doit pas faire illusion. Mais c’est plus vendeur que de grands ballets modernes qui allient la perfection du grand classicisme et l’exubérance de thèmes parfois « loufoques » ou « explosifs ».

Rien de cela pour Carnets de bal. Il faut dire que les robes longues, les grands chapeaux, les costumes de l’autre siècle, les canotiers et un rien de bonne tenue nous entraînent dans un vieux bonheur perdu, ou du moins dans l’idée que nous nous en faisons. Ne nous leurrons pas trop, cependant. La « Belle époque » connaissait ses « affaires », ses « apaches » et autres truands.

D’un film à l’autre, reportez-vous à Casque d’or, autre merveille, ou à French cancan de Jean Renoir. Avec un peu d’imagination et d’enthousiasme, vous vous y retrouverez grâce à Carnet de bals : valses, mazurkas, polkas, quadrilles et galops autant qu’on peut en souhaiter.

Mais, soyons sérieux, pas de french cancan ! [1]

Enfin, si le cœur et les jambes vous en disent, visitez le site de l’association. Vous pourrez y apprendre à danser, et même, remonter les siècles grâce à la danse historique qui vous entraînera jusqu’au Moyen-Âge…

Il arrive que l’on soit tenté de changer de monde.

Pourquoi pas avec Carnet de bals ?

[1] http://www.carnetdebals.com/