IL FAUT PROTÉGER NOS VALEURS (SIC)

ATTENTION VIPÈRES
ATTENTION VIPÈRES

Il faut protéger nos valeurs (sic !)

 Le Landerneau bruxellois, ce nid de vipères (pour la plupart lubriques), et par contre-coup les plafonds dorés mais serviles de nos palais nationaux, résonnent de bruits ridicules qui occupent un silence qui serait sidéral, sans eux : les tonneaux vides, dit le proverbe, font le plus de bruit ! Dans le désert intellectuel, culturel, conceptuel, historique et surtout abscons –du préfixe haut latin “abs-”, marquant l’achèvement, et du substantif “con” (= à fuir) tiré du français moyen, polysémique, trivial et assez péjorant – de très méchants nationalistes-populistes-conservateurs s’attaquent à nos “valeurs” (« hou… hou… » hurle, sur ordre, la presse-aux-ordres) !

Et tous les journaleux dans le coup, progressistes et (donc) politiquement corrects (on peut dire : dans les 95 % de cette caste) de se plier au premier froncement de sourcils d’Ursula van der Leyen, aussi ravissante qu’elle est étymologiquement perverse (du latin “per-vertor” = se retourner contre soi-même) : il faut dire que question “valeurs”, nos donneurs de leçons les aiment…  au point de vouer aux gémonies quiconque a le malheur de ne pas suivre toute mode qui passe, fût-elle létale.

Car enfin… ne trouvez-vous pas étrange que personne (je le répète : personne) n’ait eu la curiosité de demander de quoi on parlait, de quelles ‘’valeurs’’ il était question dans ce hourvari, et qui décidait de ce qui est “valeur”… ou pas ?

Il serait cruel et sans doute inutile de rappeler à tous ces apprentis sorciers/cuistres confirmés que les Pères fondateurs de l’Europe étaient tous des démocrates chrétiens (à une époque où les mots avaient encore un sens) et que les seules “valeurs” historiques et fondatrices de l’Europe ne sont donc que chrétiennes et démocrates, c’est-à-dire tout sauf immigrationnistes, LGBT, anti-populistes, woke, ou toute autre lubie qui aurait alors été jugée scandaleuse, amorale, voire contraire aux ambitions de ce qui était encore un superbe projet. 

Nos amateurs non-éclairés appellent “Valeurs” ce qui est une juxtaposition improbable de modes nocives… À chacun selon ses capacités (Karl Marx) ou selon ses œuvres (Dieu – si j’ose !). Mais comme il faut regretter ces dérives : toutes sont mortelles !

Rappel : “on appelle Valeur un idéal auquel une population donnée attribue une importance incontournable, comme le respect de la vie, la justice, ou l’honneur”. C’est à la lumière de cette définition que j’ai revu ce qui a été proféré depuis le début de cette terrible tempête dans un verre d’eau : les “valeurs (?)” qui auraient été bafouées ces jours-ci semblent être un (ou le) droit imprescriptible de promouvoir, envers et contre les peuples et le suffrage universel, toute nouvelle idée sortie d’on ne sait où, formulée par on ne sait qui, et qui, surtout, ouvre la porte à on ne sait quoi. Et les traîtres à l’Europe sont donc, par contre-coup, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la dernière lubie (le plus souvent insane) de ces poignées de sinistres déconstructeurs qui s’autoproclament “les ceux-qui-savent”.

Le texte incriminé dit que (je recopie) “la pornographie et les contenus qui font la promotion de la sexualité, de la déviation de l’identité de genre, du changement de sexe et de l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans”. C’est tout. À la rigueur, on pourrait lui reprocher que, en un temps où tout gamin de 14 ans passe des heures à zyeuter des films pornos, l’âge de 18 ans est d’une naïveté démodée. Mais au-delà ? Eh ! bien, c’est un déchaînement de superlatifs : c’est “une honte qui va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’Union européenne”, trépigne Ursula van der Leyen…. “C’est une loi indigne de l’Europe”, brame le ministre des AE luxembourgeois… “et qui viole clairement les valeurs de l’UE”, glapit son homologue allemand… Et Macron d’y aller de son (très gros) grain de sel : “cette loi homophobe hongroise est totalement contraire à nos valeurs et à notre droit”.

Répétons-le : personne ne leur a demandé à quel droit, à quelles valeurs, à quelles interdictions ils font référence, et c’est heureux, car ils seraient bien en peine de fournir une réponse sensée… et pour cause : quand on veut noyer son chien, on ne regarde pas sur les arguments qu’on avance !

La leçon immédiate à tirer de cette séquence ridicule, c’est que ce n’est plus la folie qui règne sur le monde, mais l’hystérie d’une idéologie insane, instillée pendant des années, qui a contaminé la totalité des corps politique et journalistique européens. C’est simple : tout ce qui touche au “sociétal” n’est plus une opinion, mais une vérité première, une évidence éternelle, et un nouveau “droit naturel” devant lequel la soumission est l’unique attitude possible, ce qui rend tout opposant condamnable a priori.

Ces ayatollahs qui se recommandent de Voltaire ont oublié les plus belles de ses phrases : “Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire”, et aussi : “Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent”. (Zadig).  Mais en ces temps effroyables, la vérité est dénaturée avant d’être confisquée par ceux qui sont le moins dignes d’en devenir les hérauts.

Tout promoteur de ces idées “à la con” s’auto-érige en sectateur d’une nouvelle iso-religion laïque, dont lui et ses semblables sont seuls habilités à rédiger le “Credo”, qui tourne autour de notions qui n’existaient pas il y a trois ans, et qui donnent la primauté sur tous les autres à un “droit” à l’inégalité de principe en faveur de toute personne se souvenant (?) d’une maltraitance indémontrable datant de 3 siècles ou plus (mais réputée vraie “parce que…”)… à une obligation de condamner toute sexualité jusqu’ici réputée “normale”… ou à quoi que ce soit qui était de définition jusqu’aux lois mortifères qui ont détruit toute possibilité de vie en société, à terme.

Une discrimination positive, injustifiable mais systémique, tend à remplacer l’ex-méritocratie républicaine… le mariage est supprimé – un peu comme le bac, devenu “pour tous”, lui aussi, dans un registre différent… la vacuité de l’islamo-gauchisme remplace des millénaires de réflexion et de pensée cohérente… le féminisme de combat doit détruire toute société et toute civilisation – car ces concepts sont les fruits maudits du cerveau haïssable des mâles honnis – et (donc ?) ne surtout rien proposer qui puisse les remplacer… les lobbies gay et lgbt sont les seules sectes autorisées, ce qui leur donnerait tous les droits : même le suffrage universel ne pourrait rien contre eux… les grandes écoles françaises se résignent à la perte de tout critère d’excellence… la vérité est un nom déposé qui n’appartient qu’à ceux qui, dans le vent, peuvent décider qui a raison (eux) et qui a tort (tous les autres).

Le ridicule – qui ne tue plus, hélas – est que ces Jocrisse sans passé, sans futur et même – ils sont les seuls à ne pas s’en être rendu compte – sans présent autre que catastrophique, dont la nullité est encyclopédique et la cuistrerie sans limite, ont décidé que l’absence totale de valeurs qu’ils appellent “leurs valeurs”, les autorisait à déclarer que la Hongrie, par sa seule opposition avec leur vide sidéral, devait être chassée de l’Europe. Et non seulement personne ne hurle à l’infamie, mais l’Elysée et d’autres se rangent derrière cette aberration : sans la Hongrie, dites-moi ce qui reste de l’Europe ? Plus que presque tous les autres, la Hongrie EST l’Europe ! Elle a été habitée par les Celtes, les Romains, les Huns, les Slaves, les Aavars. Devenue possession des Habsbourg-Lorraine, elle fut unie à l’Espagne, au Saint-Empire romain-germanique (Rodolphe de Habsbourg état ‘’roi des romains’’ et Empereur germanique), à la France par des mariages… Et nos trissotins dont l’enflure vaut l’inculture, se croient autorisés à décider qu’elle ne serait plus en Europe ?

Michel Audiart a raison : “les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît”.

Il faut se rendre à l’évidence : nous fonçons, tête baissée, vers une catastrophe qui est en passe de devenir irrattrapable. Pendant très longtemps, leurs “valeurs républicaines” – un des constituants de ces pseudo-valeurs dites européennes que personne ne peut définir – furent ces “valeurs chrétiennes devenues folles” dont parlait Chesterton. C’est le passé.

 En peu de mois, nous avons plongé dans une hystérie tous azimuts, illimitée, inexplicable, injustifiable. Les idées les plus insanes, les plus mortifères, les plus aliénées ont seules le droit d’être exprimées, et toute phrase sensée est interdite, pourchassée, condamnée. Nos très grands hommes si petits ne se rendent même pas compte que leur “il faut protéger nos valeurs” équivaut à une condamnation de toutes leurs modes, puisque leur durée éphémère fait qu’aucune d’elles ne peut se revendiquer “valeur”, si les mots ont encore un sens… ce qui est de moins en moins certain, pour notre grand malheur.

H-Cl.