LE FRIC QUI PUE, C’EST TOUJOURS LE FRIC QUI TUE

LE FRIC QUI TUE

L’explosion catastrophique dans le port de Beyrouth soulève la question de son origine immédiate : acte de sabotage ou défaillance technique. Mais s’en tenir à la cause ultime, c’est toujours vouloir être l’aveugle de service sur l’enchaînement des causes premières, autrement dit, masquer la réalité des faits. Car les possibilités qu’un stock de nitrate d’ammonium explose sont connues depuis bien longtemps. Elles imposent des précautions particulières semblables à celles imposées pour les poudrières. Or, les mesures de précautions ont un prix qui s’ajoute à celui de la marchandise, et quand le « fric » passe avant tout, la catastrophe finit toujours par arriver. On ne sait pas quand, mais on sait que…

Alors, pointer du doigt le pauvre Liban sans se regarder dans la glace est un exercice que certains de nos dirigeants répètent depuis bien trop d’années. Au pont de Gênes répondent les milliers de ponts en France pour lesquels l’État retarde les budgets nécessaires à leur entretien (voir rapport Hervey Maurey [1]). Au Covid répondent les discours délirants sur les masques, leur utilité, leur présence… et leurs trafics entre margoulins de tous calibres. Aux récidivistes professionnels répond l’insuffisance des prisons françaises, etc.

Décidément, le fric qui pue, c’est toujours le fric qui tue.

Jusqu’où son odeur ne montera-t-elle pas ?

[1] https://www.lci.fr/population/deux-ans-apres-genes-l-etat-des-ponts-en-france-n-a-pas-vraiment-change-2160841.html