D’AUTRES MANIÈRES DE VOIR LE MONDE

CIVILISATION ,ET APRÈS ?
CIVILISATION , ET APRÈS ?

D’autres manières de voir le monde

  Les actions et les réactions de nos dirigeants sont parfois difficiles à comprendre et à interpréter : c’est à se demander si eux et nous habitons sur la même planète, traversons les mêmes épreuves, assistons aux mêmes événements. Les décisions (prises ou maintenues) par Biden sur l’Afghanistan, par Macron dans à peu près tous les domaines (de la loi dite “sur les séparatismes” qui punit ami et ennemi, à tout ce qui a eu trait au Covid, qui punit tout le monde), ou par Merkel (qui fait comme si ce n’était pas elle la responsable de l’immense “bordel” démographique depuis 2015) posent un problème : nos dirigeants vivent-ils dans le monde “réel” ?

Il faut reconnaître que la représentation que la modernité fait de l’Homme et de son histoire à travers les âges est rien moins que susceptible d’empêcher quelqu’un qui voudrait ne rien comprendre de percevoir le monde tel qu’il a évolué. Dans “le monde d’avant”, tout semblait se dérouler comme si seul avait compté l’Occident : notre civilisation judéo-chrétienne a pris une telle avance sur l’histoire des hommes qu’il était possible de croire que rien d’autre n’avait jamais existé, sauf “il y a très longtemps”, presque sur une autre planète. Cette manière de résumer l’in-résumable avait l’avantage de rendre compréhensible, sous un certain angle, le déroulement de l’Histoire. Pour faire simple, une immense civilisation, l’Egypte, s’était effondrée sous son propre poids, et la Grèce avait pris le relais, illuminant le monde de sa beauté, de sa langue si parfaite, de ses grands hommes et de leurs visions de la Cité, de la politique, des rapports entre les hommes et des relations avec les dieux –en tout cas, ses dieux à elle, coquins mais sympathiques

Par Alexandre de Macédoine, justement dit “le grand”, (par ses conquêtes et parce qu’il a été le seul dans l’histoire à endiguer les hordes qui deviendraient un jour des “taliban”), la Grèce avait subjugué tout ce qui était à l’Est, car en ce temps-là, il n’y avait rien à l’ouest qui mérite d’être conquis, et même… il n’y avait rien du tout : les richesses, les cultures, les royaumes n’étaient pas chez nous, mais à l’Orient, proche ou lointain. Après sa mort inexpliquée –certains pensent au covid : il n’était pas vacciné, ce con (plotiste ?) !–, la Grèce a engendré Rome, d’où naîtra, dans une continuité quasi-magique, l’Europe chrétienne. Celle-ci “inventera”, plus tard, la Renaissance… qui a elle-même ouvert la porte aux Lumières… qui ont entraîné l’invention de la démocratie politique, puis la révolution industrielle… qui a “créé” les États-Unis et de là, le monde moderne, avec le droit à la vie, à la liberté, à une recherche du bonheur… Déroulement simple –d’aucuns diront ‘’simpliste’’– mais finalement plus crédible que tout ce qui nous a été proposé, plus récemment.

Ce bel édifice (tel qu’il est ainsi résumé) a fait long feu, a trahi ses objectifs et, pour notre malheur actuel, a été remplacé par… rien. Or c’est ce récit, raconté presque à l’identique à tous les enfants du monde, qui a façonné une tranche de l’Histoire moderne qui est en train de disparaître, entraînant dans sa chute interminable ce qu’était devenu le christianisme (un exemple ? “Nos ancêtres les gaulois” ne sont plus qu’un sujet d’ironie trop facile pour la gauche, qui n’a jamais compris que ce raccourci permettait aux enfants de tout notre “Empire” d’avoir les mêmes livres d’école que les petits métropolitains, mais sans bourse délier, eux, j’en atteste !).

Ayant eu la chance de naître et de grandir au Maroc, j’avais été frappé, dès mon plus jeune âge, par le nombre, la puissance et la beauté des monuments que je voyais chaque jour… et que j’aimais tant, déjà : aucun d’eux ne cadrait dans ce que m’expliquaient MM. Malet et Isaac, mais que la République, alors fière de valeurs sagement empruntées au christianisme, avait érigé en cadre unique à la vérité. Contre cette marée culturelle, l’Église essayait timidement de rétablir quelques vérités, en déplaçant le centre d’intérêt majeur vers ce Moyen-Orient qui a été, bien avant que l’Europe ne sorte de sa longue nuit civilisationnelle, la source de toute vie.  Mais la coexistence de Rome avec l’Orient rendait son discours peu audible.

Plus tard, mes voyages au proche et au moyen Orient m’ont convaincu que c’est bien là qu’avait été le berceau de… tout ce qui a suivi… et dont nous avons toute raison d’être extrêmement fiers : notre belle civilisation européenne est bien la fille d’Athènes, de Rome… et de Jérusalem –il faut le rappeler sans cesse, contre les cuistres, ennemis et démolisseurs de toute vérité historique. Le Nouveau Testament ne s’y est pas trompé, qui avait “situé” le jardin d’Eden entre le Tigre et l’Euphrate, dans ce triangle d’or qui a vu naître les premières religions dignes de ce nom, donc les premières structures sociales, les premières récoltes, les premiers alphabets, les premières cités (Sumer, Ur, Babylone, Urak, Akkad, Ninive, Ougarit, et plus tard Byblos, Mossoul, Alep ou Homs, tous ces lieux si aimés et où mon imagination a fait tant de beaux rêves… ), et aussi, car toute médaille a un revers, les premières guerres et les premiers conflits (cf. Caïn et Abel, sans doute le premier récit (très expurgé) du massacre, frère contre frère, des Néanderthaliens par les Sapiens)

C’est bien simple : avant les ravages des crises actuelles, qui réduisent à néant des pans entiers de l’Histoire de l’humanité au nom des faux principes, tous pervers et mortifères, que notre indigence a rendu possibles, il était difficile de “crapahuter” dans ces contrées –comme j’ai tant aimé le faire– sans découvrir, au sens strict du terme, quelque site archéologique encore inviolé… ou refermé, faute de temps et de moyens pour l’explorer autant qu’il l’aurait mérité. Mais pour voir et comprendre ces signes du destin, encore fallait-il ne pas avoir été déformé par le matraquage des théories et du vocabulaire qui ont, en réalité, entraîné l’Humanité dans plus de régressions que d’avancées (mais bien entendu, “au nom du progrès”, qui serait sensé faire partie intégrante de tout ce qui pollue et déglingue le monde moderne).

La question que tout le monde devrait se poser désormais est : “Comment se pourrait-il que des esprits déformés à jamais par toutes les notions fausses qui constituent le soi-disant ’‘bagage” culturel, universitaire, intellectuel et conceptuel actuel (qui sonne creux, comme le tonneau vide de la fable) puissent comprendre comment, pourquoi, jusqu’où et dans quel sens l’Histoire pourrait reprendre ses droits ?“. Aujourd’hui, sans toujours nous en rendre pleinement compte, nous sommes arrivés à une vraie croisée de chemins.

Des décisions que nous prenons en ce moment-même –ou bien que nous remettons à demain en refusant de voir qu’elles n’attendront pas : le réel ne procrastine pas !– dépend le futur de l’humanité… ou ce qui restera de ce beau rêve qui ouvrait sur des espoirs tellement dignes d’être vécus, hélas… et dont notre inaptitude à comprendre le fond des choses (et notre folle soumission à des idées fausses et perverses) est en train de priver nos enfants. Pour toujours et à jamais…

H-Cl.

 

Abonnez-vous à notre lettre d'information et rejoignez les 15 autres abonné·es.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *